Entrepôts de données de santé : le cloud français réhabilité par l’AP-HP

Entrepôts de données de santé : le cloud français réhabilité par l'AP-HP

Il paraît loin le temps où le ministre du Numérique justifiait le choix d’un hébergeur – Azure de Microsoft – pour le Health Data Hub par la supériorité technologique des fournisseurs cloud américains.

« Aurions-nous été prêts si nous avions dû attendre un an ou deux ans un fournisseur français ? Je le dis honnêtement, c’est très questionnable », justifiait Cédric O. Pour son propre entrepôt de données de santé (EDS), qu’elle développe depuis 2016, l’AP- HP avait fait d’autres choix cependant.

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Un entrepôt de santé adossé à une plateforme Big Data

D’ailleurs, contrairement au Health Data Hub, l’EDS n’a pas suscité d’objections de la part du gendarme français des données personnelles. L’entrepôt de données de santé était « autorisé par la CNIL dès 2017 ».

La dernière décision de son opérateur ne devrait pas non plus déclencher une levée de boucliers. Il annonce un partenariat technologique qualifié d’inédit. Et comme partenaire, l’AP-HP fait le choix d’un prestataire cloud français, OVHcloud.

Le centre hospitalier et institution française de la santé souhaite poursuivre l’industrialisation de sa plateforme de big data. Celle-ci, présentée comme le composant technique principal de l’EDS, fonctionne dans un cloud privé.

La stack technologique exploite sur la partie stockage des données des solutions SQL (PostgreSQL et MySQL pour les bases relationnelles), Hadoop et Apache SolR. L’équipe de l’EDS mobilise aussi des systèmes de fichiers distribués (HDFS, GlusterFS) et des bases de données distribuées (Hive, HBase, DeltaLake).

Des briques open source pour poursuivre l’industrialisation

D’après les dernières données disponibles (2020), la plateforme Big Data représente 2 Po d’espace disque, 1 500 cœurs (3 000 Threads) CPU, 15 To de RAM et 80 GPUs. C’est donc cette infrastructure qui permet l’exécution de traitements de données.

« Avec plus de 14 millions d’identités patients, l’AP-HP a développé le plus important entrepôt de données de santé en Europe et accompagne plus de 200 projets de recherche », précise-t-elle pour souligner l’ampleur du projet.

Avec OVHcloud, l’AP-HP prévoit donc de « codévelopper en open source des briques logicielles » pour répondre aux besoins dans les domaines de la recherche et de l’innovation. Le cloud français est qualifié pour cette mission.

OVH rappelle qu’il dispose de la certification HDS pour l’hébergement de données de santé. Mais en outre, il peut revendiquer la qualification SecNumCloud de l’Anssi. Voilà pour le volet sécurité et conformité.

Une offre d’EDS pour OVHcloud

Sur celui de l’autonomie ou de l’indépendance logicielle, le choix repose donc sur l’open source. Les futures briques logicielles codéveloppées par les deux partenaires seront versées à la communauté.

Cette décision est justifiée par l’ambition « de constituer une large communauté d’utilisateurs et de contributeurs ». L’AP-HP souhaite ainsi « étendre les bénéfices de l’EDS à un plus grand nombre » d’acteurs.

De son côté, OVHcloud développera une offre open source d’entrepôt de santé en SaaS à destination des établissements de santé en France et en Europe. A la clé, la possibilité de « mener des chantiers de recherche dans le plus strict respect des législations européennes ». OVH espère aussi rallier « d’autres acteurs européens du cloud » autour de ses composants open source.

« En nous engageant dans une démarche open source, nous garantirons la pleine transparence de ces briques technologiques pour fédérer un écosystème riche et ouvert dédié aux données de santé », a déclaré son directeur général, Michel Paulin.

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