Entre Fabien Roussel et Jean-Luc Mélenchon, concert de dissensions à la Fête de « L’Huma » – Le Monde

Le secrétaire général du Parti communiste français, Fabien Roussel, à la Fête de « L’Humanité », organisée sur l’ancienne base aérienne 217, à cheval sur les communes du Plessis-Pâté et de Brétigny-sur-Orge, dans l’Essonne, samedi 10 septembre 2022.

Cela faisait six ans que Jean-Luc Mélenchon n’avait pas mis les pieds à la Fête de L’Humanité. L’an dernier, le candidat à l’élection présidentielle était allé voir ses camarades du Parti du travail de Belgique, et les éditions précédentes, d’excuses en Covid-19 puis en fâcheries, « insoumis » et communistes ne s’étaient plus beaucoup réunis. Samedi matin, une foule fervente attendait le leader de La France insoumise (LFI), qui est arrivé entouré d’Alexis Corbière, de Caroline Fiat et d’Adrien Quatennens : « Jean-Luc, Jean-Luc ! », a scandé la salle pleine à craquer.

Le grand retour de Jean-Luc Mélenchon, qui plus est dans son ancien fief de l’Essonne, ce week-end, n’a pourtant pas signé la fin des bisbilles avec les communistes… au contraire. Attablé devant un plateau de fruits de mer, Fabien Roussel avait lancé les hostilités la veille, en livrant un avis mitigé sur le résultat de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) aux législatives : « Qu’un homme de gauche puisse tirer un bilan positif d’une élection où quatre-vingt-neuf députés d’extrême droite entrent à l’Assemblée nationale, c’est oublier nos fondamentaux », avait-il lancé devant les journalistes, pointant plutôt « le verre à moitié vide ».

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Sur le fond, le chantre de la « France des jours heureux » continue de cliver. A coups de masse. Comme François Ruffin, il estime que la Nupes a abandonné à l’abstention et au Rassemblement national les classes populaires des bourgs et des campagnes. « Les Français nous parlent d’assistanat, il faut les écouter », dit-il. « Je ne suis pas pour une France du RSA et du chômage, je ne veux pas défendre les allocations, les minima sociaux et les revenus de substitution, mais plutôt un travail auquel correspond un salaire. » Il a aussi affirmé ne pas « partager » la proposition d’emploi garanti par l’Etat, présente dans le programme présidentiel de La France insoumise.

« Ce vocabulaire n’est pas le mien »

Autant de déclarations que les cadres de LFI ont découvert dans la presse, quelques heures après s’être salués presque chaleureusement au stand national du Parti communiste français (PCF).  « Ce vocabulaire n’est pas le mien, ni le nôtre, ni celui de mes amis communistes », a répondu sur Twitter Alexis Corbière le vendredi soir. Auprès des journalistes, Fabien Roussel a fait mine de regretter de ne pas avoir pu croiser Jean-Luc Mélenchon, et que ce dernier ne vienne pas débattre en même temps que les autres leaders : « Mélenchon aime bien être seul face à son public. Il vient, c’est déjà un progrès. »

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