Enquête sectorielle sur l’internet des objets : Siri, Alexa et Google Assistant sous les feux de la rampe en Europe

Enquête sectorielle sur l'internet des objets : Siri, Alexa et Google Assistant sous les feux de la rampe en Europe

L’Union européenne se penche à nouveau sur la question de savoir si les grandes technologies ne s’approprient pas une part trop importante du marché numérique, cette fois-ci dans le domaine des appareils connectés. La commissaire Margrethe Vestager a annoncé le lancement d’une enquête sectorielle pour s’assurer que les entreprises à l’origine des appareils intelligents et des assistants numériques ne créent pas de monopoles susceptibles de menacer les droits des consommateurs dans l’UE.

Dans le viseur de la Commission, Siri d’Apple, Google Assistant et Alexa d’Amazon, mais aussi Magenta de Deutshe Telekom, considérés comme les assistants vocaux « au centre de tout ». Bien que ces technologies aient un grand potentiel, la commissaire a averti qu’elles devraient être déployées avec précaution. « Nous n’en verrons tous les avantages – prix bas, large choix, produits et services innovants – que si les marchés de ces dispositifs restent ouverts et concurrentiels. Et le problème est que la concurrence sur les marchés numériques peut être fragile », a déclaré Margrethe Vestager.

En Europe, le nombre total d’appareils domestiques intelligents était d’environ 108 millions à la fin de l’année  2019 et devrait atteindre 184 millions d’appareils d’ici 2023. La valeur du marché de la domotique devrait presque doubler au cours des quatre prochaines années, pour atteindre plus de 27 milliards d’euros.

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Veiller à ne pas tomber dans un écosystème fermé

Avec les produits de l’internet des objets qui accomplissent des tâches allant du suivi de la condition physique au déverrouillage des portes d’entrée, les appareils connectés sont appelés à devenir une part importante de la vie quotidienne des utilisateurs. Margrethe Vestager a souligné la nécessité d’« agir en temps utile » pour éviter le monopole des grands acteurs, qui empêcherait les consommateurs de faire un choix équitable lors de l’achat de ces appareils. « Nous avons déjà vu ce type de comportement auparavant », a-t-elle rappelé. « Ce n’est pas nouveau. Nous savons donc qu’il y a un risque que certains de ces acteurs deviennent des gardiens de l’internet des objets, avec le pouvoir de faire ou de défaire d’autres entreprises ».

Selon la vice-présidente exécutive de la Commission européenne, il est également essentiel de veiller à ce que les consommateurs ne se retrouvent pas enfermés dans un écosystème fermé en raison du manque d’interopérabilité entre les fournisseurs de produits intelligents.

« Pour que nous puissions tirer le meilleur parti de l’internet des objets, nos appareils intelligents doivent communiquer », a expliqué Margrethe Vestager. « Si les appareils de différentes entreprises ne fonctionnent pas ensemble, les consommateurs risquent de se retrouver bloqués chez un seul fournisseur. Et être limités à ce que ce fournisseur a à offrir ».

L’année dernière, Amazon a lancé l’initiative d’interopérabilité vocale avec trente autres sociétés, dont Bose, Microsoft et Sonos, pour n’en citer que quelques-unes. Les entreprises participant au projet se sont engagées à travailler ensemble pour s’assurer que les clients ont la liberté d’interagir avec plusieurs services vocaux sur un seul appareil.

400 entreprises interrogées

L’Observatoire européen des technologies de l’information et des communications (EITO) réalisera une enquête auprès de 400 entreprises de tailles diverses au cours de l’année prochaine en Europe, en Asie et en Amérique, afin de déterminer les initiatives les plus efficaces pour réguler le marché de l’IoT, ainsi que les problèmes susceptibles de se poser à l’avenir.

Il ne s’agit pas de la première enquête destinée à maintenir une saine concurrence sur les marchés de l’UE. En 2018, une enquête similaire sur les pratiques du commerce électronique a abouti à l’adoption d’une interdiction du géoblocage, pour s’assurer que les clients ne puissent pas être empêchés d’acheter des produits et des services sur un site web basé dans un autre Etat membre.

Cette fois-ci, le régulateur de la concurrence semble avoir des acteurs spécifiques en tête. « Cela envoie un message important aux opérateurs puissants sur ces marchés, à savoir que nous les surveillons – et qu’ils doivent faire des affaires dans le respect des règles de la concurrence », a déclaré Mme Vestager. Dans son discours, la commissaire a en outre mentionné un récent arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) sur le traitement fiscal de la firme à la pomme en Irlande. « Il reste encore du travail à faire » commente-t-elle, « notamment pour s’assurer que toutes les entreprises, y compris les entreprises numériques, paient leur juste part d’impôt là où elle est due ».

Source : ZDNet.com

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