Enlèvement de Mia dans les Vosges : plus de 30h après les faits, voici les derniers éléments – Lorraine Actu

La photo de la fillette, Mia, a été recommuniquée aux médias lors de la conférence de presse du procureur de la République d'Epinal.
La photo de la fillette, Mia, a été recommuniquée aux médias lors de la conférence de presse du procureur de la République d’Epinal. (©Amandine Mehl/ Lorraine Actu)

Voilà maintenant plus de 30 heures que Mia Montemaggi, une fillette âgée de 8 ans, a été kidnappée dans les Vosges.

Si l’alerte enlèvement a été levée, la petite fille fait toujours l’objet d’intenses recherches.

Lorraine Actu vous propose de faire le point et de revenir sur les derniers éléments.

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Un enlèvement bien préparé

Mardi 13 avril 2021 vers 11h30 à Les Poulières, la grand-mère de l’enfant voyait se présenter à sa porte deux hommes, se disant professionnels de la protection judiciaire de la jeunesse. Particulièrement organisés, ils avaient en leur possession des papiers à l’en-tête du ministère de la Justice.

Ils demandaient à pouvoir réaliser une visite inopinée du logement et à conduire l’enfant à un rendez-vous au sein du Service territorial éducatif de milieu ouvert (STEMO) pour 12h, afin qu’elle y rencontre sa mère. Ces derniers mettaient en confiance la grand-mère en lui donnant les noms d’éducateurs qui existent réellement.

Nicolas HeitzProcureur de la République d’Epinal

Une fois la fillette partie, la grand-mère a « été prise d’une mauvaise intuition » citait Nicolas Heitz, le procureur de la République d’Epinal, lors d’une conférence de presse.

Une mauvaise intuition qui s’est confirmée lorsqu’elle a contacté le STEMO, certifiant qu’aucune visite d’éducateurs n’était prévue ce jour-là à son domicile.

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Trois hommes suspectés

Dès lors, la machine s’est mise en route. Une fois le parquet d’Epinal contacté, la gendarmerie nationale était immédiatement saisie de l’enquête et un message d’alerte était diffusé à partir de 21h. 

Interrogée, la grand-mère de Mia a pu livrer le profil des faux éducateurs.

Le premier est un homme âgé de trente ans environ, 1.80 mètres, portant un tatouage en forme de croix au niveau du cou, des cheveux courts foncés, porteur d’un pantalon foncé et d’une chemise blanche. Un deuxième homme, plus jeune et un peu plus petit, était lui porteur de cheveux aux racines foncées mais avec des mèches blondes. Un troisième homme, resté dans le véhicule qui allait emmener la petite fille, devait avoir plus de 35 ans et portait des cheveux très courts grisonnants. Pour ce qui est du véhicule, il s’agit d’une camionnette de marque Volkswagen de type Transporter, gris anthracite et en bon état.

Nicolas HeitzProcureur de la République d’Epinal

La mère de Mia introuvable

Lola Montemaggi, la mère de l’enfant, âgée de 28 ans et qui réside à Epinal, est elle aussi introuvable. Lorsque les enquêteurs se sont rendus à son domicile, celle-ci n’y était plus. 

Âgée de 28 ans et décrite comme une « marginale », elle avait perdu la garde de Mia il y a peu.

Après un premier signalement au parquet d’Epinal fin décembre 2020 « disant que l’enfant était confrontée à la violence de sa mère à l’endroit de son conjoint, à ses propos suicidaires et à son refus de scolarisation malgré le rejet d’une demande d’instruction à domicile », il était en effet décidé de placer la petite fille, de manière provisoire, chez sa grand-mère maternelle.

Le 11 janvier devant le juge des enfants d’Epinal, Lola Montemaggi a adopté une posture préoccupante. Elle se disait malade, ne pas souhaiter que l’on s’immisce dans sa vie ni dans celle de sa fille, en arguant une position de rejet de la vie en société. Il a donc été décidé de confier l’enfant à sa grand-mère, en qualité de tiers digne de confiance.

Nicolas HeitzProcureur de la République d’Epinal

La mère de famille avait également fait part de son intention de « vider son appartement et de vendre ses meubles » afin de partir vivre en camping car avec sa fille « dans le but de passer en dessous des radars de la société », révèle Nicolas Heitz.

Une mère en marge de la société

Depuis janvier, la mère de famille qui souhaitait vivre en marge de la société, ne répondait plus aux convocations des services de la protection judiciaire de la jeunesse ni à celles du juge des enfants. 

Le 2 avril, rencontrée fortuitement, cette maman assimilait l’appareil judiciaire “à une organisation criminelle” et refusait toute collaboration.

Nicolas HeitzProcureur de la République d’Epinal

Lola Montemaggi n’avait plus le droit de voir sa fille seule mais seulement en présence d’un tiers, à raison de deux fois par mois.

Que faire si vous avez des informations

L’alerte enlèvement, levée trois heures après sa diffusion, a permis de réceptionner 30 signalements dans la nuit, a indiqué le procureur de la République d’Epinal. Tous ont fait l’objet de vérifications par les enquêteurs.

Si vous localisez l’enfant, qui n’a toujours pas été retrouvée, « n’intervenez pas vous-même, appelez immédiatement le 0 800 36 32 68 ou envoyez un courriel à alerte-enlevement@gendarmerie.interieur.gouv.fr ».

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