En Israël, le décompte final des voix confirme le retour au pouvoir de Benyamin Nétanyahou – Le Monde

Benyamin Nétanyahou, chef du Likoud, remercie ses partisans, au siège de son parti, lors des élections législatives, à Jérusalem, le 2 novembre 2022.

Benyamin Nétanyahou peut désormais préparer un gouvernement de droite solide, fort d’une majorité de 64 sièges sur 120. Jeudi 3 novembre au soir, deux jours après les législatives israéliennes, le premier ministre, Yaïr Lapid, a mis un terme à un suspense éventé, en félicitant leur vainqueur. Il achève le mandat le plus court de l’histoire du pays, en promettant une transition efficace.

En juin 2021, M. Nétanyahou avait déserté, sans consentir à une cérémonie de passation des pouvoirs, ce bureau de Jérusalem qu’il avait occupé quinze années, plus que tout autre. Jeudi, il n’a pas même commenté leur conversation téléphonique.

Le décompte définitif des voix souligne les divisions in fine irréconciliables de la « coalition du changement » de M. Lapid. Parmi ces sept partis, deux échouent à entrer à la Knesset, demeurant sous le seuil des 3,25 % des suffrages, à quelques milliers de voix près. Le spécialiste des sondages Kamil Fuchs y voit « toute l’idiotie » de ce bloc. En s’associant dans des listes communes, comme l’ont fait M. Nétanyahou et les siens, ils auraient pu obtenir 60 sièges sur 120. De nouvelles élections étaient alors presque certaines.

Négociations difficiles

Elégie sans fin de la gauche israélienne : les nationalistes arabes de Balad et la gauche sioniste de Meretz sont donc effacés. Meretz peut en mourir. Crée en 1992, ce parti avait fait souffler un vent nouveau dans l’élection remportée par Yitzhak Rabin, qui signerait bientôt le premier accord de paix d’Oslo.

Au fil de cinq scrutins depuis 2019, Meretz, vestige du « camp de la paix », en était réduit à solliciter la pitié des électeurs, les implorant de ne pas le laisser disparaître. Jeudi, sa cheffe, Zehava Galon, a regretté que le parti travailliste ait refusé dès septembre de fusionner avec eux. Héritiers des fondateurs de l’Etat, dernier parti de gauche d’Israël, les travaillistes demeurent juste au-dessus du seuil (quatre sièges, le minimum).

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Jeudi soir, leur présidente, Merav Michaeli, a accusé M. Lapid d’avoir « voulu effacer » son parti. Avec 24 sièges pour sa formation centriste, Yesh Atid, il s’impose dans la durée comme la principale force d’opposition, actant un nouveau déplacement des équilibres politiques israéliens, toujours plus à droite.

Selon son entourage, M. Nétanyahou entend former un gouvernement au pas de charge, dès le 15 novembre, après la prestation de serment des parlementaires. Il n’a pas attendu pour lancer ces négociations que le président, Isaac Herzog, lui en donne formellement mission, dans les deux semaines à venir. Elles s’annoncent difficiles. Son parti, le Likoud (32 sièges), n’a pas de majorité au sein de son bloc d’alliés.

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