En France, le plan de déconfinement présenté mardi, la vente de masques autorisée dans les pharmacies – Le Monde

Comme toutes les officines françaises à compter de lundi, la pharmacie Jeanne d'Arc à Toulouse pourra vendre des masques « grand public ».

Comme toutes les officines françaises à compter de lundi, la pharmacie Jeanne d’Arc à Toulouse pourra vendre des masques « grand public ». ULRICH LEBEUF / MYOP POUR « LE MONDE »

Le gouvernement français a multiplié ces derniers jours les consultations pour peaufiner son périlleux plan de déconfinement, en particulier avec les élus locaux, et planche lundi sur les ultimes arbitrages à la veille de sa présentation officielle devant les députés.

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L’enjeu est de taille puisqu’il s’agit de déterminer les conditions dans lesquelles l’activité et la vie quotidienne des Français vont pouvoir redémarrer à partir du 11 mai, date choisie par Emmanuel Macron pour le déconfinement progressif du pays. Samedi, le conseil scientifique a transmis à l’exécutif son avis sur la sortie progressive du confinement.

Selon le bilan communiqué dimanche 26 avril par la direction générale de la santé (DGS), l’épidémie de Covid-19 a fait au moins 22 856 morts en France. Par ailleurs, le taux de mortalité des patients atteints du Covid-19 en réanimation serait de 30 % à 40 %, selon les données du réseau européen de ventilation artificielle, soit beaucoup plus que les 10 % évoqués par le gouvernement.

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  • Le plan de déconfinement présenté mardi, un vote attendu dans la foulée

Le vote sur le plan de déconfinement, qui sera présenté mardi à 15 heures à l’Assemblée nationale par Edouard Philippe, aura lieu mardi ou mercredi, selon ce que décidera la conférence des présidents, a fait savoir lundi la présidente de la commission des lois, Yaël Braun-Pivet (La République en marche, LRM).

Selon elle, un vote mardi ou mercredi, « c’est un faux débat », alors que des membres de l’opposition, comme le député Les Républicains (LR) Eric Woerth, président de la commission des finances, et le chef de file des députés LR, Damien Abad, se sont insurgés contre le manque de temps entre la discussion à l’Assemblée et le vote, demandant un « temps de réflexion ».

Mme Braun-Pivet a également confirmé qu’il n’y aurait finalement pas de vote spécifique sur l’application de traçage des données mobiles, StopCovid :

« Demain, ça fera partie du débat global, c’est ce que moi j’appelais de mes vœux et c’est ce qu’un certain nombre d’interlocuteurs, la CNIL [Commission nationale de l’informatique et des libertés], le Conseil national du numérique, appelaient, parce que ce tracking ne peut être pris en compte que dans le cadre d’une stratégie globale. »

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  • La vente des masques « grand public » autorisée lundi dans les pharmacies

Depuis lundi, les Français peuvent acheter des masques dans l’une des 22 000 pharmacies de l’Hexagone et d’outre-mer. Un arrêté du ministère de la santé publié dans la nuit de samedi à dimanche a en effet réintroduit les masques dans la liste des produits autorisés à la vente en officines. Ils en avaient été exclus par arrêté le 3 mars, en raison d’une réquisition générale par l’Etat.

Dans les pharmacies, le grand public peut donc trouver « des masques industriels dits alternatifs, en tissu, jetables ou lavables, de type 1 et 2 », a expliqué au Parisien Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. « Les masques de type 1 filtrent les particules à 90 % et sont destinés aux professionnels, caissières de supermarchés, plombiers, ouvriers… Ces types 1 sont équivalents aux masques dits chirurgicaux. Les masques de type 2 filtrent à 70 % et sont destinés au grand public », a-t-il précisé. Les masques FFP2 et les masques chirurgicaux restent réservés aux personnels de santé.

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  • AlloCovid, un numéro de téléphone pour informer et suivre l’épidémie

Des chercheurs de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et de l’Université de Paris lancent lundi un numéro national, AlloCovid, destiné à « informer et assurer un suivi en temps réel de l’épidémie grâce à l’intelligence artificielle », sept jours sur sept et vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Les personnes de plus de 15 ans souhaitant vérifier si leur profil ou état de santé nécessite une attention particulière peuvent désormais contacter AlloCovid au 0-806-800-540 au prix d’un appel normal, « autant de fois que leur état le nécessiterait », précise un communiqué.

« Elles seront alors mises en relation avec un agent virtuel “intelligent”, capable de synthétiser les informations médicales transmises et de les orienter sur leur susceptibilité d’être atteintes ou non par le Covid-19 », ajoute-t-il. L’assistant numérique est également capable de « détecter les signes de gravité de la maladie, ainsi que les patients vulnérables nécessitant une attention particulière », peut-on également lire dans le communiqué.

Ce dispositif permet en outre d’optimiser le recueil de données pour assurer un suivi en temps réel de l’épidémie partout en France, DOM-COM inclus, ajoute le communiqué, afin notamment d’« accompagner la sortie de confinement et de détecter immédiatement de potentiels foyers de résurgence, de manière synergique et complémentaire des dispositifs existants (maladiecoronavirus.fr, SOS-Médecins, réseau Sentinelle, etc.) centralisés par Santé publique France », et à qui l’ensemble des données recueillies par AlloCovid sera communiqué quotidiennement « de manière anonymisée ». Conformément aux recommandations de la CNIL, ce projet a été accompagné par des spécialistes de la protection des données.

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  • Un test qui mesure le degré d’immunité ?

A deux semaines du déconfinement, le directeur du laboratoire Pasteur-TheraVectys, Pierre Charneau, affirme dans un entretien à Libération avoir développé un test de sérologie qui permet d’identifier les individus protégés du Covid-19. Il pourrait être rendu accessible aux particuliers après le feu vert des autorités :

« [Ce test] détecte les anticorps mais surtout mesure leur capacité à inhiber l’entrée du virus dans une cellule. Ce test renseigne donc sur l’efficacité des anticorps. Comme il est très sensible, très spécifique contre le SARS-CoV-2, ce test permet de graduer les résultats de la réponse immunitaire (fort neutralisant, faible ou non neutralisant). On peut dès lors identifier les individus vraiment protégés. »

Pour l’instant, il y a encore des inconnues sur la corrélation entre la présence des anticorps, cette activité neutralisante et la protection conférée, souligne toutefois la Haute Autorité de santé.

Par ailleurs, dans le même entretien, le virologue affirme que son équipe est « très avancée, sans doute la plus avancée de la planète », sur un vaccin anti-SARS-CoV-2.

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  • Le syndicat de médecins MG France estime qu’il y a 9 000 morts de plus

Le président du syndicat de médecins MG France, Jacques Battistoni, a expliqué dimanche sur Franceinfo que son organisation estime qu’il y a 9 000 morts du Covid-19 de plus qui ne sont pas encore comptés dans les bilans quotidiens du directeur de la santé, en raison de l’absence de tests pour la médecine de ville.

Il insiste sur le fait que ces chiffres ne sont pas cachés par les autorités, ils ne peuvent simplement « pas être pris en compte, ils ne sont pas mesurés. Il faudrait demander à chaque médecin généraliste de faire un recueil et de le renvoyer au ministère de la santé. Cela n’a pas été organisé. Je pense que, dans les autres pays d’Europe, c’est la même chose, on ne mesure pas de façon fine les patients décédés en ville. »

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Le Monde avec AFP

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