En Espagne, ultimes consultations pour tenter de former un gouvernement – RTBF

Les grands partis et le roi d’Espagne mènent mardi des discussions de la dernière chance pour tenter de former un gouvernement et éviter un retour aux urnes pour la quatrième fois en quatre ans.

Près de cinq mois après les élections du 28 avril remportées par le chef du gouvernement sortant Pedro Sanchez, le temps est compté. Si le socialiste n’est pas reconduit au pouvoir d’ici lundi par la chambre des députés, où il ne dispose pas de la majorité absolue, un nouveau scrutin sera convoqué pour le 10 novembre.

Le Parlement encore plus fragmenté depuis le dernier scrutin

L’Espagne souffre d’instabilité politique depuis que le bipartisme a volé en éclats en 2015 avec l’entrée en force au Parlement de la gauche radicale de Podemos et des libéraux de Ciudadanos. Le Parlement est encore plus fragmenté depuis l’émergence de l’extrême droite de Vox au dernier scrutin.

Dans ce contexte, le roi Felipe VI consulte depuis lundi les chefs des partis représentés à la chambre. Il doit recevoir mardi ceux des plus grandes formations dont Pedro Sanchez en dernier à 18H00 (16H00 GMT).

A l’issue de ces discussions, si un accord d’investiture semble se dessiner, il pourra charger le socialiste de représenter sa candidature devant la chambre. Sans cela, la dissolution du Parlement interviendra lundi et de nouvelles élections seront convoquées.

En juillet, M. Sanchez avait déjà échoué à obtenir la confiance des députés, faute d’accord avec Podemos sur un gouvernement de coalition. Deux mois plus tard, les négociations sont toujours dans l’impasse avec cette formation dirigée par l’ex-professeur de sciences politiques Pablo Iglesias.

Offre surprise des libéraux

Mais les discussions ont repris entre les partis après une offre surprise de dernière minute lancée lundi par Ciudadanos. Pedro Sanchez devait appeler en fin de matinée les chefs de Podemos, de Ciudadanos et du Parti Populaire (PP, droite), a indiqué le Parti socialiste.

Albert Rivera, le chef de Ciudadanos, a proposé l’abstention sous conditions de sa formation et celle du PP pour faciliter l’investiture de Pedro Sanchez, alors qu’il ignorait jusqu’à présent les appels du pied du socialiste.

Lors du deuxième tour d’un vote d’investiture, une majorité simple est suffisante. L’abstention de Ciudadanos et du PP serait donc suffisante pour reconduire au pouvoir Pedro Sanchez, qui n’aurait plus dans ce cas besoin des voix de Podemos.

Sanchez nous a amené au bout du bout, en perdant son temps depuis six mois (…) Ses négociations avec Podemos ont échoué” et “nous sommes dans l’obligation (avec le PP) de proposer quelque chose, vu que Sanchez ne fait rien“, a déclaré mardi Albert Rivera sur la chaine de télévision Telecinco.

Le PP n’a pas officialisé sa position mais selon la presse, il serait défavorable à cette proposition.

Les conditions posées par Albert Rivera à son abstention semblent cependant difficiles à remplir.

Gracier les indépendantistes catalans

Il demande notamment au chef du gouvernement de s’engager à ne pas gracier les indépendantistes catalans s’ils sont condamnés prochainement par la Cour suprême pour leur rôle dans la tentative de sécession de 2017. Ce serait une prise de position sans précédent avant même qu’un tribunal rende sa sentence.

Il exige aussi que les socialistes défassent le gouvernement régional qu’ils ont formé en Navarre (nord) et s’allient à la droite afin que leur majorité ne dépende pas du parti séparatiste basque Bildu dans cette région.

Les analystes interrogés par l’AFP accordaient peu de crédibilité à l’offre de Ciudadanos.

Ciudadanos est (le parti) qui a le plus à perdre en cas de nouveau scrutin“, a jugé Jose Pablo Ferrandiz de l’institut de sondages Metroscopia et Albert Rivera veut simplement “montrer que le chef du gouvernement n’est pas capable de parvenir à un accord” pour être reconduit au pouvoir.

Rivera a présenté les choses de telle façon que si le PP et Sanchez rejettent sa proposition, il pourra dire +j’ai essayé, je me suis montré disposé+” à éviter un nouveau scrutin, abonde Oriol Bartomeus, politologue à l’Université autonome de Barcelone.

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