EN DIRECT – Réforme des retraites : nouvelle journée de mobilisation le 31 janvier, selon les syndicats – Le Figaro

Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a salué sur LCI une mobilisation «massive» à Paris mais aussi dans les villes moyennes et petites. Alors que la CGT annonçait plus de deux millions de manifestants, le secrétaire général de la CFDT a toutefois parle de 1,7 à 1,8 millions de manifestants partout en France. «Les travailleuses et travailleurs ont envoyé un signal», a-t-il estimé.

La direction d’EDF a elle comptabilisé 50% de grévistes sur son effectif total, un chiffre en hausse par rapport à la mobilisation du 5 décembre 2019.

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En 1995, quand la grève contre la réforme des retraites avait paralysé la France, internet était balbutiant. En 2019, lorsque les syndicats s’étaient de nouveau mobilisés – contre la retraite à points -, seuls 3 % des salariés télétravaillaient au moins un jour par semaine, selon l’Insee. Cette grève avait d’ailleurs incité de nombreuses entreprises à considérer le bon côté du travail à distance et à s’équiper pour pouvoir, si besoin, y recourir. Elles furent heureuses d’avoir fait ce pas en avant quand, un an plus tard, Covid oblige,le confinement fut décrété.

La très forte mobilisation des grévistes ce jeudi est donc la première à s’inscrire dans un monde où le télétravail est pratiqué régulièrement par un quart des salariés. En 2021, 22 % d‘entre eux travaillaient chez eux au moins une fois par semaine, selon l’Insee, et ils sont encore plus nombreux quand c’est nécessaire (31 % en avril 2021).

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Les huit principaux syndicats français se sont accordés sur une nouvelle date de mobilisation contre la réforme des retraites, le 31 janvier, selon plusieurs sources syndicales, confirmant une information de BFMTV.

Les représentants des syndicats sont réunis depuis 18 heures au siège de Solidaires, après une journée de grève et de manifestations qui a réuni selon la CGT plus de deux millions de personnes.

Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur a remercié les forces de l’ordre d’avoir su garantir la sécurité et le bon déroulé des mobilisations. Et ce, alors qu’1,2 million de personnes au total ont manifesté ce jeudi contre la réforme des retraites : «Manifester est un droit fondamental. C’est l’honneur des policiers et des gendarmes d’avoir permis partout en France que ce droit s’exerce dans les meilleures conditions».

Le secrétaire général de Force ouvrière a contesté sur BFM TV «les chiffres de la police» et défend une mobilisation «très, très massive» qui dépasse les 2 millions de participants.

Le secrétaire général du syndicat Force ouvrière, Frédéric Souillot, à l’hôtel de Matignon à Paris, le 3 janvier 2023. Thomas SAMSON / AFP

Alors que 1,12 million de personnes ont manifesté ce jeudi dans toute la France contre la réforme des retraites, la première ministre a salué sur Twitter «l’engagement des forces de l’ordre, comme des organisations syndicales, qui ont permis aux manifestations de se dérouler dans de bonnes conditions.» Ne commentant pas directement les chiffres de la mobilisation, Élisabeth Borne tient sa ligne, entre ouverture et fermeté : «Permettre que les opinions s’expriment est essentiel pour la démocratie. Continuons à débattre et à convaincre.»

Les autorités ont décompté 1.120.000 manifestants partout en France ce jeudi, beaucoup plus qu’anticipé par les renseignements territoriaux, qui attendaient entre 600.000 et 800.000 manifestants. Dans le seul cortège parisien, le ministère annonce la participation de 80.000 personnes.

Les syndicats estiment quant à eux à plus de 2 millions le nombre de personnes ayant manifesté en France et à près de 400.000 à Paris.

Alors qu’on leur promettait une faible mobilisation, les syndicats se félicitaient jeudi d’avoir fait descendre plus d’un million de Français dans la rue. Mais au-delà de ce premier succès de mobilisation, le plus dur commence pour les syndicats. Si l’ambiance dans les cortèges était plutôt bon enfant, jusqu’à quand les syndicats pourront-ils éviter l’irruption de la violence et des black blocs? Les syndicats parviendront-ils à maintenir leur front uni ? Et, surtout, la contestation peut-elle s’installer dans la durée alors que le vote du projet de loi est prévu? L’intersyndicale devait se réunir jeudi soir dans les locaux de Solidaires pour décider de la suite à donner au mouvement.

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Réunis au siège du syndicat Solidaires, à Paris, les représentants des principaux syndicats doivent décider de la suite du mouvement. Concrètement, la prochaine date de manifestation doit être fixée au terme de ces échanges. Deux hypothèses tiennent la corde à cette heure : le 26 janvier ou le 31 janvier.

L’intersyndicale annoncera dans quelques minutes sa décision finale.

Siège du syndicat Solidaires, à Paris. Wladimir Garcin-Berson

La trafic ferroviaire sera à nouveau perturbé vendredi en Ile-de-France sur les lignes C, D, E, H, N et U des RER et trains de la banlieue parisienne, a indiqué jeudi SNCF Voyageurs, qui évoque «des mouvements sociaux locaux».

La compagnie ne prévoit que 1 train sur 2 pour le RER C, 2 trains sur 3 sur les lignes D, H, N et U, et 9 trains sur 10 sur la E, selon un communiqué. Le service doit en revanche revenir à la normale sur les lignes A, B, J, K, L, P et R.

La manifestation contre la réforme des retraites ayant réuni plusieurs centaines de milliers de personnes ce jeudi, Marine Le Pen en tire quelques enseignements. Sur Twitter, la présidente des députés RN affirme que le projet de loi est «rejeté par une très large majorité de Français et par la quasi intégralité des travailleurs». «La réforme des retraites doit être purement et simplement annulée. Emmanuel Macron doit désormais se raviser, il n’est jamais trop tard pour écouter la volonté des Français», ajoute Marine Le Pen alors que les chiffres officiels de la mobilisation seront connus en fin de journée.

Invité de RTL jeudi soir alors que la manifestation contre la réforme des retraites se termine, le ministre du Travail Olivier Dussopt a tenu à rassurer quant aux mesures plus sociales de cette dernière. Pour le membre du gouvernement, «le vrai objectif, c’est que chaque salarié puisse aller jusqu’à l’âge de la retraite en bonne santé.» «Je préfère ça plutôt que deux ans de départ anticipé», a-t-il ajouté. La réforme étant pour l’instant massivement rejetée dans l’opinion, Olivier Dussopt souhaite continuer de «convaincre» et démontrer que le projet de loi ne se limite pas au report progressif de l’âge légal de départ.

Le secrétaire général de la CGT estime que la barre des deux millions de manifestants a été dépassée ce jeudi partout en France. Les autorités n’ont quant à elles pas encore communiqué leur chiffrage.

En 2019, lors de la précédente réforme des retraites, la CGT avait chiffré à 1,5 million le nombre de participants à la première journée de mobilisation. Un quart de moins qu’aujourd’hui. Le ministère de l’Intérieur avait identifié un peu plus de 800.000 participants pour sa part.

Amaury Coutansais-Pervinquiere

Invité sur RTL jeudi en fin d’après-midi, le ministre du Travail a reconnu que la mobilisation des opposants à la réforme des retraites était «importante». Il l’explique par la sensibilité des Français à l’égard de leur retraite. «Il faut écouter les messages dans les cortèges de cet après-midi et de ce matin», a déclaré Olivier Dussopt, sans plus de précision.

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Les policiers chargent à nouveau des manifestants avenue Daumesnil, entre la place de la Bastille et la place de la Nation. Notre reporter sur place rapporte des jets de bouteilles et des gaz lacrymogènes en réponse.

Les forces de l’ordre cherchent à séparer la tête du cortège, où se trouvent des éléments violents, du reste de la manifestation.

Alors que le gros de la manifestation vient à peine de passer la place de la Bastille, une partie du cortège commence à arriver sur la place de la Nation, point final de la marche organisée par les syndicats.

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Plus tôt dans l’après-midi, les forces de l’ordre avaient dû scinder en deux le cortège face à son ampleur. Une partie des manifestants avait donc emprunté un itinéraire bis qui les a fait arriver plus tôt que les autres à Nation. La police se met en place dans les rues adjacentes de la place.

Les premiers manifestants affluent dans le calme sur la place de la Nation. Amaury Coutansais-Pervinquière

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Alors que la manifestation contre la réforme des retraites se termine, quelques personnalités politiques et syndicales seront présentes sur les plateaux de télévision ce jeudi soir pour défendre ou pourfendre ce projet de loi. À commencer par le ministre du Travail Olivier Dussopt, invité sur BFMTV dès 21h à répondre aux questions des Français.

Sur LCI, le leader de la CFDT Laurent Berger sera à l’antenne dès 20h30. Il sera suivi par le ministre de la Transformation et de la Fonction publique Stanislas Guerini à 21h et par la députée LFI Clémentine Autain à 21h30.

Le feu de leurs fumigènes empourprent la nuit parisienne, qui commence à tomber. Plusieurs manifestants sont montés sur le socle de la colonne de Juillet, au centre de la place de Bastille, pour y agiter des fumigènes. À pas très lents, la manifestation continue de franchir la place parisienne dans un froid polaire.

Des fumigènes place de la Bastille. Wladimir Garcin-Berson
Des fumigènes place de la Bastille. Wladimir Garcin-Berson

Le syndicat annonce 400.000 manifestants dans le seul cortège parisien et 1,2 million ailleurs en France. Les chiffres officiels des autorités publiques seront communiqués plus tard dans la journée.

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Deux coupures volontaires et limitées de courant ont été recensées en France par le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis jeudi, en marge des grèves contre le projet de réforme des retraites, à Massy (Essonne) et Chaumont (Haute-Marne).

La CGT avait prévenu de coupures d’électricité ciblées sur des communes d’élus favorables à la réforme, ce que le gouvernement avait condamné, les jugeant «inacceptables en démocratie». Ces deux coupures ont touché Massy en début de matinée et Chaumont, préfecture, durant une bonne partie de la matinée, selon Enedis qui a évoqué des «actes de malveillance présumés» : «C’était des coupures volontaires, ce n’était pas des coupures dues à des travaux», a indiqué la direction à l’AFP.

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La CGT Energie «revendique» cette coupure, a indiqué Claude Martin, secrétaire fédéral de la FNME-CGT, qui a évoqué une «coupure très limitée dans le temps, moins de deux heures», et qui a touché selon lui surtout des entreprises : «C’était juste pour faire passer un message, comme quoi on avait bien les mains sur le réseau», a-t-il conclu.

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Moins de deux kilomètres séparent les deux places parisiennes, mais le cortège syndical et le cortège étudiant auront mis trois heures pour les parcourir. Le nombre très important de manifestants force la foule à avancer petit pas par petit pas. Un peu plus tôt dans l’après-midi, les forces de l’ordre ont même dû scinder la manifestation en deux pour faciliter sa circulation. «L’ambiance est bon enfant et calme», signale notre reporter sur place.

Les reporters du Figaro Live vous font vivre en direct et en vidéo la manifestation parisienne, tandis qu’en plateau, les invités et les journalistes de la rédaction vous décryptent le mouvement.

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Elisabeth Pierson Le Figaro

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La compagnie ferroviaire n’a constaté aucune difficulté particulière ce jeudi. «Les circulations aujourd’hui sont conformes aux prévisions annoncées», explique un porte-parole de la SNCF, qui ajoute que les voyageurs ont pris leurs dispositions.

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Le préavis de grève prendra fin vendredi matin à 8 heures et le trafic reviendra à la normale en conséquence. Les circulations seront quasi-normales sur les grandes lignes. Des perturbations locales pourront, dans certaines régions, causer des suppressions de trains, précise toutefois la SNCF.

Ambiance festive pour l’ancien candidat communiste à la présidentielle. Lors de la manifestation parisienne ce jeudi contre la réforme des retraites, Fabien Roussel a dansé avec des militants de l’ONG altermondialiste Attac. Sur une parodie du célèbre tube «I Will Survive» de Gloria Gaynor – «Nous, on veut vivre» – , le secrétaire national du PCF s’est donc prêté à une chorégraphie rythmée, comme le montre cette vidéo postée par la directrice communication du Parti communiste français.

«Résistance à ceux qui veulent précariser les jeunes !», lancent les étudiants derrière leur bannière. Ils sont nombreux dans le cortège parisien. Manès, 15 ans, en classe de seconde au lycée Buffon à Paris, est venu lui aussi dire son opposition à cette réforme. «On veut nous faire travailler le plus tôt et le plus possible», estime-t-il.

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Selon la préfecture de police, 20 interpellations ont été opérées lors de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites. Et ce, alors que des heurts ont éclaté jeudi après-midi entre forces de l’ordre et manifestants autour de la place de la Bastille, avec jets de projectiles et usage de gaz lacrymogènes. Les heurts se sont déroulés alors que les délégations syndicales se trouvaient loin derrière.

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En tête du cortège parisien, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s’est fendu d’un tweet pour remercier ses ouailles. «Militants CFDT, vous êtes très très nombreux dans les cortèges pour dénoncer l’injustice de la retraite à 64 ans. Merci à vous tous», écrit-il.

Plusieurs dizaines de milliers de personnes manifestent à Paris, forçant la police à scinder le cortège en deux, tandis que des premières estimations chiffrent à plusieurs centaines de milliers les manifestants dans toute la France.

Alors que 23.000 manifestants ont été recensés à Lyon, la préfecture du Rhône a annoncé que 18 personnes avaient été interpellées jeudi. Un groupe d’individus des milieux de l’ultragauche s’en serait pris à une patrouille de police municipale vers le Vieux-Lyon. Les forces de l’ordre, elles, sont intervenues rapidement.

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C’est une réponse en bonne et due forme. Invité sur le plateau de BFMTV mercredi soir, Michel Sardou a violemment raillé les idées portées par la députée éco-féministe Sandrine Rousseau. Le chanteur de 75 ans a notamment refusé d’être un homme «décronstruit» pour reprendre la terminologie de l’élue EELV. Et a plaint le compagnon de cette dernière : «Le pauvre, franchement. Il ne faudrait pas faire une marche pour aider ce pauvre mec ? Mon pauvre garçon sur quoi t’es tombé ! C’est l’enfer.» Des propos qui n’ont pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux et Sandrine Rousseau elle-même. En réponse à Michel Sardou, la députée s’est affichée ce jeudi, en photo devant une pancarte «Sardou ta gueule», lors de la manifestation contre la réforme des retraites.

Au croisement de la rue du Pas de la Mule et du boulevard Beaumarchais, des colonnes de forces de l’ordre se sont déployées pour couper le cortège. L’un de nos reporters signale de la tension et quelques invectives sur place. Des CRS sont intervenus de façon «musclée».

Des colonnes de policiers se déploient dans la manifestation parisienne contre les retraites. Wladimir Garcin-Berson

À l’avant du cortège, des membres de groupuscules radicalisés et violents, des Black Bloc, ont jeté des poubelles, des bouteilles et des fumigènes sur les forces de l’ordre. Les unités mobiles se sont projetées pour disperser le groupe en faisant usage de gaz lacrymogènes, à quelques pas de la place de la Bastille.

Après avoir quitté la place de la République aux alentours de 14 h 15, la tête du cortège parisien dépasse la place de la Bastille pour rejoindre sa destination finale, la place de la Nation. Toute une partie du cortège reste encore à la République, preuve du nombre très important de manifestants. «Il y a beaucoup de monde», confirme notre journaliste sur place.

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Place de la Bastille, à Paris, ce jeudi 19 janvier. Wladimir Garcin-Berson

En déplacement ce jeudi de l’autre côté des Pyrénées avec pas moins de onze ministres, pour signer un traité d’amitié entre la France et l’Espagne, le président de la République a commenté la première journée du mouvement contre le projet de réforme des retraites de l’exécutif. «Il est bon et légitime que toutes les opinions puissent s’exprimer», a-t-il entamé, rappelant qu’il s’agissait là du «principe même de la démocratie».

«Je fais confiance aux organisateurs des manifestations pour que ces expressions légitimes de désaccords puissent se faire sans créer trop de désagréments pour nos compatriotes et sans débordements, ni violences, ni dégradations», a ensuite exhorté le chef de l’État, soulignant qu’«il y a des règles de bon fonctionnement dans des démocraties».

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Le président français Emmanuel Macron s’adresse à une conférence de presse avec le Premier ministre espagnol après avoir signé un traité lors d’un sommet franco-espagnol à Barcelone, le 19 janvier 2023. Pau BARRENA / AFP

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Quelque soit leur métier, qu’ils soient syndiqués ou non, les participants interrogés par notre journaliste sur place réclament tous le retrait de la réforme des retraites.

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D’après la préfecture, la manifestation lyonnaise s’est déroulée «sans incident nécessitant une intervention».

Les programmes de France Télévisions et de Radio France étaient largement perturbés jeudi en raison d’un «appel à la grève de l’ensemble des organisations syndicales» contre la réforme des retraites, selon les messages diffusés à l’antenne.

France Télévisions a annoncé 23% de grévistes parmi ses effectifs. De son côté, Radio France n’était pas encore en mesure de communiquer un chiffre en milieu d’après-midi.

Le cortège, dense et fourni, continue sa lente marche vers la place de la Bastille, dont l’imposante colonne s’aperçoit au loin. «Fin des études : 26 ans. Retraite : 62 ans. Ça fait pas bander»; «Emmanuel Macron, président des patrons, on va plier ta réforme» ; «62 ans, ça dépasse les bornes»; «Moins de 30 ans et déjà en Borne out»… Comme d’habitude, les manifestants redoublent d’inventivité pour leurs slogans et pancartes. On aperçoit aussi des élus, comme les députés LFI, et des représentants du parti de gauche. La présence policière, quant à elle, reste discrète sur le parcours parisien.

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Le cortège poursuit sa marche vers la place de la Bastille. Wladimir Garcin Berson

Le syndicat Voix lycéenne recensait 60 lycées bloqués en fin de matinée et 150 autres «mobilisés». Un nombre à comparer aux 3750 lycées que compte la France.

Le président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et député MoDem, estime qu’au nom de l’intérêt général la réforme des retraites doit aboutir, mais regrette que celle-ci ne soit pas suffisamment ambitieuse. «Ce qui est frappant, et profondément inquiétant, c’est le décalage entre la prudence, et même la timidité, de la réforme proposée et la véhémence, voire l’indignation, qu’elle suscite dans le pays. Le rejet est massif alors qu’au terme du processus de réforme l’âge de départ à la retraite restera l’un des plus bas d’Europe et la pension minimum des futurs retraités, 85 % du smic, l’une des plus élevées», indique-t-il, «ce décalage entre le réel et le ressenti est le signe du profond malaise qui traverse le pays. N’oublions jamais qu’une opinion fausse est aussi un fait vrai !»

» Retrouvez l’intégralité de l’entretien en cliquant ICI.

Tous deux agents à la Direction générale des finances publiques (DGFIP), Patricia et Marc défilent en mangeant des gâteaux. Le texte du gouvernement est «injuste», dénonce la professionnelle, qui souligne que ses collègues arrivent à la retraite fatigués, et s’opposent massivement au report de l’âge légal de départ.

«Le contexte joue. Il y a un ras-le-bol, on a déjà l’inflation et là on nous en rajoute… c’est la goutte d’eau», soupire Marc. Proches de la retraite, lui comme Patricia vont voir leur départ reporté par le projet du gouvernement. De quoi les pousser à manifester encore et encore, jusqu’au retrait du texte. «Il y a de l’argent en France», maugrée l’agent de la DGFIP, pour qui d’autres solutions existent pour équilibrer financièrement le système des retraites.

Le chasuble d’un agent de la Direction générale des finances publiques qui manifeste à Paris ce jeudi. Wladimir Garcin-Berson

Près de trois fonctionnaires sur dix (28%) étaient en grève jeudi en milieu de journée dans la fonction publique d’État, qui compte 2,5 millions d’agents, selon des chiffres communiqués par le ministère de la Fonction publique, en baisse de cinq points par rapport à 2019.

Dans la fonction publique territoriale (près de deux millions d’agents), le taux de grévistes s’élève à 11,3% et dans la fonction publique hospitalière (1,2 million d’agents), il atteint 9,9%, deux pourcentages supérieurs à ceux du 5 décembre 2019, premier jour de grève contre le premier projet de réforme des retraites.

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Image plus rare, celle des pompiers qui escaladent la statue de Marianne pour brandir des fumigènes. La dernière fois que le ces casernes du SDIS ont manifesté, c’était pour la prime de feu en 2019.

«C’est compliqué pour nous, on doit respecter une certaine présence chaque jour par règlement préfectoral, ce qui crée des contraintes en matière de grève. Mais partir à 64 ans sachant que la moyenne de vie d’un sapeur pompier est de 62 ans, qu’est-ce que ça veut dire ?», s’insurge le responsable syndical.

Des pompiers brandissant des fumigènes sur la statue de Marianne sur la place de la République, à Paris. Elizabeth Pierson

La marche est terminée à Bordeaux. 60.000 participants selon les organisateurs, 16.000 selon la préfecture de Gironde.

Quelque 40% des effectifs du groupe Engie (ex-GDF Suez) au statut des électriciens et gaziers sont en grève contre le projet de réforme des retraites, a indiqué l’énergéticien français jeudi après-midi. Pour les autres salariés français du groupe, de droit privé, le taux de grévistes était de 7%, selon Engie.

24.000 collaborateurs du groupe Engie, soit 55% des effectifs totaux pour la France, sont au statut des industries électriques et gazières et bénéficient d’un régime spécial de retraites. Le projet de réforme des retraites changerait en leur défaveur le mode de calcul des pensions, à ce jour beaucoup plus avantageux que le régime général.

En dépit de ce mouvement social, «on n’anticipe pas de conséquences pour les clients», a précisé la direction d’Engie à l’AFP.

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«J’ai commencé à 21 ans. 30 ans plus tard, j’ai déjà subi des opérations parce que je fais des gestes répétitifs. Il me reste dix, onze ans, et je ne vois pas comment je pourrais tenir jusqu’à 64 ans.» Si elle ne donne pas son nom, cette laborantine du Val-d’Oise ne cache pas son rejet du texte du gouvernement et se dit prête à se mobiliser dans la durée.

«Ça suffit. On perd déjà trop», s’agace la quinquagénaire, pour qui «l’addition est trop lourde». Syndiquée Sud, cette professionnelle dans la chimie se réjouit de la mobilisation, et regarde la foule compacte autour d’elle avec bonheur. «J’ai même des collègues non encartés qui sont venus !», s’étonne notre interlocutrice, ravie.

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Les principaux leaders de la gauche ont dénoncé jeudi le «ras-le-bol» des Français et assuré que la «bataille de l’opinion était gagnée», exigeant qu’Emmanuel Macron soumette sa réforme des retraites à un référendum, avant le départ de la manifestation parisienne.

«Aujourd’hui, c’est le grand rassemblement de toutes celles et ceux qui d’abord ne veulent pas de cette réforme des retraites, mais aussi de celles et ceux qui commencent à en avoir ras-le-bol», a déclaré à la presse le secrétaire national du PCF Fabien Roussel avant le départ du cortège parisien.

La secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts, Marine Tondelier, a assuré que «le moment est venu de relever la tête». «Le blocage vient du gouvernement», a-t-elle ajouté, estimant que «si cette première journée est réussie ça va convaincre d’autres personnes de venir. Ce qu’on défend c’est pas juste nos retraites mais la fin du macronisme».

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À Abbeville, l’Insoumis François Ruffin s’est dit convaincu que «la bataille de l’opinion est déjà gagnée, 9 actifs sur 10 sont contre. On doit passer à “on a raison” à “on peut gagner, battre Macron sur cette réforme à 64 ans”».

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Les premiers chiffres remontés par les autorités attestent d’une mobilisation très importante : 36.000 personnes ont ainsi défilé à Toulouse, 26.000 à Marseille, 25.000 à Nantes, 19.000 à Clermont-Ferrand, 15.000 à Montpellier, 14.000 à Tours, 12.000 à Perpignan et Orléans, 6500 à Mulhouse et Périgueux… Les pointages de la police ou des préfectures sont particulièrement significatifs dans des villes moyennes, à l’image de Pau (13.600 manifestants), Angoulême (9000) ou Châteauroux (8000).

Globalement, les niveaux sont comparables voire supérieurs à ceux du 5 décembre 2019 : au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait compté 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.

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Croisée dans la manifestation, Anne fait partie du collectif pour une grève féministe «On arrête toutes». Cette ancienne éducatrice, désormais retraitée, est remontée contre le projet du gouvernement, et réfute les arguments selon lesquels la réforme serait bonne pour les femmes. «On veut le retrait du texte», exige la soixantenaire, qui rappelle les inégalités dont pâtissent les travailleuses et qui pèsent sur leur retraite. «Je suis scandalisée qu’on nous dise que c’est une réforme juste», s’agace-t-elle.

Partie à la retraite à 60 ans et demi, Anne ne se serait pas vue continuer jusqu’à 64 ans. «C’est un métier fatiguant», se souvient-elle, et dont les conditions se sont dégradées au fil des années.

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Le cortège parisien, fort de plusieurs dizaines de milliers de personnes, s’est élancé jeudi vers 14h15 de la place de la République avec les responsables des principaux syndicats français à leur tête, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Les leaders de ces organisations (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, Solidaires, FSU) se sont rassemblés derrière la banderole «Réforme des retraites: travailler plus longtemps, c’est non». Tous se sont réjouis des chiffres remontés des cortèges de province dans la matinée.

Des manifestants se rassemblent à Paris, le 19 janvier 2023, alors que les travailleurs se mettent en grève en raison du projet du président français de faire passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans. Alain JOCARD / AFP

La présidente d’Île-de-France Mobilités (IDFM), Valérie Pécresse, a une nouvelle fois appelé à réécrire la loi de 2007 sur le service minimum dans les transports publics afin qu’ils fonctionnent normalement aux heures de pointe, alors que le réseau francilien est très perturbé jeudi. «La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Les grévistes ont des droits. Les voyageurs aussi. La continuité du service public est un principe constitutionnel, intangible», a martelé Valérie Pécresse mercredi soir, lors des vœux du Conseil régional dont elle est également la présidente.

Elle a déploré que le service minimum ne soit «pas respecté» jeudi, première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, «C’est inacceptable. Il faut réagir», a lancé l’élue (LR), selon une transcription de son discours transmise par IDFM. «Je demande au Parlement d’engager la réécriture de la loi sur le service minimum. Et d’imposer, enfin, comme cela existe dans d’autres pays, 100% du service garanti aux heures de pointe», a-t-elle ajouté.

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La participation des salariés d’EDF à la grève contre le projet de réforme des retraites s’élevait à mi-journée à 44,5% de l’effectif total, a indiqué la direction de l’énergéticien, un chiffre beaucoup plus important que lors des précédentes manifestations de ce type.

Le taux de grévistes lors de la première et la plus suivie des journées de mobilisation contre le précédent projet de réforme des retraite s’élevait à 36,5% à la mi-journée le 5 décembre 2019.

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La puissance disponible sur le parc nucléaire devait tomber à 63% à midi, contre 72% prévu par EDF, selon des données EDF analysées par l’AFP. Le mouvement de grève a entraîné des indisponibilités ou baisses de production de sept réacteurs : Paluel 2, 3 et 4, Belleville 1 et 2, Chinon 3 et Gravelines 5.

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Les syndicats la Fage, l’Unef mais aussi l’Anestaps sont sur place.

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Le cortège parisien va s’élancer dans les minutes qui viennent. La place de la République, point de départ de la manifestation, ainsi que ses travées sont remplies d’opposants à la réforme des retraites, constate notre journaliste sur place.

La préfecture des Alpes-Maritimes a comptabilisé 7500 manifestants contre la réforme des retraites à Nice. Notre journaliste sur place signale que 5000 personnes étaient attendues par les autorités, un tiers de moins.

Et demain ? Interrogés, les leaders syndicaux promettent de poursuivre le mouvement contre la réforme des retraites, assurant que les premières remontées sur la mobilisation de ce jeudi sont excellentes.

S’ils n’ont aucun doute sur le rejet du projet par la population, reste la question de la forme que prendra la mobilisation. Lundi, jour de présentation du projet de réforme en Conseil des ministres, des «actions symboliques» pourraient être lancées. Mais «il sera trop tôt pour une autre journée interprofessionnelle», murmure un patron de centrale.

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Le principe d’une grève illimitée n’est pas nécessairement poussé par les responsables syndicaux, qui laissent toutefois le terrain décider. Financièrement, «tenir une grève au long court est pesant pour les salariés concernés», souligne Benoît Teste, de la FSU. Il faut donc trouver le bon équilibre pour «monter en puissance», sans pour autant verser dans la surenchère. Les syndicats ont en tête les actions symboliques de 2019, comme les manifestations de la Comédie Française, de l’Opéra Garnier ou les jets de robe des avocats. Un moyen de marquer l’opinion, avec un coût moindre pour les professionnels concernés.

«On peut gagner», martèle Benoît Teste, quand son homologue de la CFDT, Laurent Berger, appelle l’exécutif à écouter au plus vite les opposants dans la rue. Sans quoi, le mouvement durera, et les syndicats resteront mobilisés jusqu’au bout.

La manifestation parisienne, ce jeudi. Wladimir Garcin Berson/ Le Figaro

Tandis que le ministère de l’Intérieur attend entre 600.000 et 800.000 manifestants dans l’Hexagone jeudi, quelque 10.000 policiers et gendarmes sont mobilisés toute la journée pour encadrer les plus de 200 manifestations.

À Paris, 3500 agents des forces de l’ordre veilleront sur les cortèges. «L’inquiétude, c’est évidemment que cela dégénère sur le terrain», confie au Figaro un cadre de l’ordre public. Entre 200 et 400 casseurs sont attendus dans la capitale.

Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a salué mercredi sur RTL «l’honneur des policiers et des gendarmes» d’encadrer les manifestations.

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La barre du million de manifestants sera-t-elle franchie ce jeudi ? Philippe Martinez le croit. Dans le carré de tête du cortège parisien, le leader de la CGT salue une mobilisation «très très très forte», qui symbolise tout le rejet du report de l’âge de départ à 64 ans. La barre symbolique du million de manifestants sera «dépassée», veut-il croire également.

L’exécutif «doit écouter ce qui se passe en France», avertit le représentant syndical, entouré par de nombreux journalistes. Les retraites cristallisent les tensions, alors que «la question des salaires est restée dans les têtes», juge Philippe Martinez. La mobilisation de ce jeudi, une «première étape», sera suivie d’autres événements pour capitaliser sur ce rejet, prévient le syndicaliste.

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«La mobilisation est au-delà de ce qu’on avait espéré» : aux côtés de Philippe Martinez, Laurent Berger ne cache pas sa satisfaction. Pour le leader de la CFDT, le gouvernement doit absolument entendre la colère forte qui palpite partout sur le territoire, manifestée par les cortèges. Face à la réforme, jugée «très brutale» par le syndicaliste, la mobilisation est «énorme» et doit mener au retrait du projet.

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«Nous avons décidé ensemble, personne n’a décidé solo dans son coin», salue également le patron de la CFDT, ravi par l’union syndicale.

Laurent Berger en tête de la manifestation parisienne contre la réforme des retraites, qui doit s’élancer à 14 heures. Wladimir Garcin-Berson

Les premiers chiffres remontés par les autorités attestent d’une mobilisation très importante: au moins 30.000 personnes ont ainsi défilé à Toulouse, 26.000 à Marseille, 15.000 à Montpellier, 14.000 à Tours, 13.600 à Pau, 12.000 à Perpignan et Orléans, 8000 à Châteauroux, 9000 à Angoulême, 6500 à Mulhouse et Périgueux…

Des niveaux comparables voire supérieurs à ceux du 5 décembre 2019: au démarrage de la contestation contre le précédent projet de réforme des retraites, la police avait compté 806.000 manifestants en France, la CGT 1,5 million.

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Le chef de l’État et près d’un quart du gouvernement se trouvent à Barcelone ce jeudi, loin de la clameur syndicale. Ce sommet franco-espagnol aboutira sur la signature d’un traité d’amitié, sur le modèle du traité de Versailles avec l’Allemagne et du traité du Quirinal avec l’Italie. La première ministre Élisabeth Borne et le ministre du Travail Olivier Dussopt, en première ligne pour réformer les retraités, ont préféré rester en France pour suivre de près les manifestations.

Les syndicats n’ont pas manqué de souligner l’absence sur le sol français d’une partie de l’exécutif. «Quand il se passe une très grosse mobilisation et qu’on prétend avoir changé et écouter plus, c’est le genre de journée où c’est le moment de rester, c’est le moment d’écouter», a taclé Philippe Martinez jeudi matin. Du côté de l’Élysée, on défend un calendrier fixé «bien en amont» : «c’est le choix des Espagnols, qui sont la puissance invitante».

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Le président français Emmanuel Macron assiste à une réunion lors d’un sommet franco-espagnol à Barcelone, le 19 janvier 2023. Ludovic MARIN / AFP

À Lyon, où le cortège s’est élancé un peu avant 12 h, «l’ambiance est bon enfant», indique le journaliste du Figaro sur place. Dans les rangs, on peut apercevoir quelques enfants et des «gilets jaunes».

Le taux de gréviste atteint 46,3% jeudi à la SNCF pour la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites, qui entraîne de nombreuses annulations de trains, notamment de trains régionaux, a appris l’AFP de source syndicale.

Dans le détail, on compte 77,4% de grévistes chez les conducteurs de trains de voyageurs, 50,8% chez les contrôleurs ou encore 48,4% chez SNCF Réseau, où travaillent les aiguilleurs et les agents chargés de la maintenance des voies.

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C’est la grande bataille du quinquennat : la réforme des retraites que le gouvernement souhaite faire aboutir cette année. Si une partie de l’opposition et des syndicats considèrent ce projet de loi comme contraire aux intérêts des travailleurs, reste que tout le monde ne serait pas concerné par le nouvel âge de départ. La première ministre Élisabeth Borne l’a d’ailleurs dit elle-même : 4 Français sur 10 pourront partir à la retraite avant 64 ans. Qui sont-ils ? En faites-vous partie ? La réponse dans ce nouvel épisode de «Factu» !

En vue de la manifestation parisienne, la préfecture de police de Paris a dévoilé mercredi le dispositif de circulation mis en place dans la capitale. Dans un communiqué, elle indique que «la circulation routière (risque) d’être fortement perturbée dans les XIe et XIIe arrondissements de Paris» ce jeudi après-midi.

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«Un dispositif de circulation est mis en place autour de la manifestation, entre le boulevard Voltaire au nord et les boulevards du Temple, des Filles-du-Calvaire, Beaumarchais, place de la Bastille, rue de Lyon, avenue Daumesnil, boulevard Diderot au sud, ainsi qu’autour des places de la République et de la Nation», explique la préfecture, qui recommande aux automobilistes de «contourner largement le secteur sur toute la durée de l’événement», c’est-à-dire entre 14h et 19h.

Selon un organisateur du syndicat de la CFDT, la mobilisation est forte à Nantes: «On pense atteindre les 50.000» manifestants. Selon Laurène Trillard, notre journaliste sur place, des personnes ne sont pas encore parties et sont toujours au miroir d’eau, le lieu de départ du cortège.

Le ministère de l’Éducation nationale a également annoncé les taux de grévistes par académie. Dans celle de Lyon, 37,11% des enseignants sont en grève. Dans le détail, ils sont 39,2% dans le premier degré et 32,2% dans le secondaire.

«Nous ne sommes pas là pour nous compter mais pour faire reculer le gouvernement.» Quelques heures avant le départ de la manifestation parisienne, place de la République, le patron de Force ouvrière assure que la mobilisation en ce jeudi est «massive», plus forte encore qu’en 2019. «Ce sont des chiffres que nous n’avons jamais connus», se félicite Frédéric Souillot, interprétant cette journée comme un signal envoyé au gouvernement du refus complet du recul de l’âge légal de départ à la retraite.

Le privé est aussi présent, souligne le syndicaliste, ajoutant que les intersyndicales avaient «construit» cette mobilisation dans les structures, cette semaine. «Nous avons pris au mot le président de la République: “unité, pas division”», s’amuse Frédéric Souillot, saluant le front syndical contre le projet de réforme.

Frédéric Souillot en tête du cortège parisien. Wladimir Garcin – Le Figaro

À Lyon, où la manifestation est en cours, les CRS, gendarmes mobiles, policiers nationaux et municipaux sont présents en nombre. Ils disent s’attendre à «une grosse journée de manif», selon notre journaliste sur place, Antoine Sillières.

Pour Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’Université Paris II Panthéon-Assas, si la mobilisation de ce jeudi est «importante pour la suite» du point de vue des syndicats, «elle n’est en elle-même pas suffisante pour inquiéter le gouvernement». «Le vrai rapport de force a trait à la grève, et à une grève qui dure, dans des secteurs clefs en mesure de bloquer le pays», explique-t-il dans un entretien au Figaro.

» Retrouvez l’intégralité de l’entretien ici

C’est un argument que l’on retrouve dans la bouche de certains opposants à la réforme des retraites, et que l’on devrait entendre dans les cortèges ce jeudi. La réforme des retraites serait imposée par l’Union européenne à la France. Le président du parti Les Patriotes Florian Philippot l’a de nouveau déclaré sur Twitter ce jeudi. Qu’en est-il en réalité? Le Figaro y répond.

» RETROUVEZ NOTRE VÉRIFICATION – La réforme des retraites est-elle vraiment imposée par l’Union européenne ?

Malgré le temps maussade dans le sud-ouest de la France, les manifestants sont déjà plusieurs milliers dans le cortège. Ce dernier va bientôt s’élancer de la place de la République. Notre journaliste Jean Cittone va le suivre de l’intérieur.

C’était il y a un peu plus de trois ans. Le 5 décembre 2019, des centaines de milliers de personnes descendaient dans la rue dans toute la France, tandis que des grèves touchaient plusieurs secteurs (éducation, transports, raffineries…), déjà pour s’opposer à une réforme des retraites. Elle était portée à l’époque par Emmanuel Macron et son premier ministre Édouard Philippe, et visait à instaurer un système «universel» par points.

Cette toute première journée de mobilisation avait rassemblé plus de 806.000 manifestants dans toute la France, dont 65.000 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. La CGT avançant elle le chiffre de 1,5 million de personnes. Après des semaines de manifestations et de grèves, en particulier à la SNCF et à la RATP, Emmanuel Macron avait finalement abandonné son projet en mars 2020 en raison de la crise du Covid-19.

» Retrouvez ici notre article publié au soir de la mobilisation du 5 décembre 2019

Présent à la manifestation contre la réforme des retraites à Valenciennes, Fabien Roussel a déclaré sur Twitter qu’il y observait une «énorme mobilisation». Plus largement, «partout en France, les Français répondent à l’appel», a affirmé le secrétaire national du Parti communiste.

À Nantes, le cortège s’est élancé depuis le château des ducs de Bretagne. Notre journaliste Laurène Trillard est sur place.

À Paris, la manifestation va s’élancer de la place de la République, en direction de la place de la Nation. Entre 50.000 et 80.000 personnes sont attendues dans le cortège de la capitale. Encadré par plus de 3500 hommes en bleu, le convoi doit partir à 14 heures. Nos journalistes suivront la mobilisation sur place.

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À l’appel de toutes les organisations professionnelles, entre 220 et 250 cortèges devraient se former à travers le pays ce jeudi. Au total, entre 600.000 et 800.000 manifestants sont attendus. Soit un chiffre inférieur au million de personnes dans la rue qu’espèrent atteindre les syndicats comme certains responsables à gauche.

» LIRE NOTRE ARTICLE –Réforme des retraites : entre 600.000 et 800.000 manifestants attendus pour le «jeudi noir»

La journée de grèves et de manifestations affecte aussi les monuments. La tour Eiffel est fermée ce jeudi, mais le parvis reste ouvert et accessible gratuitement jusqu’à 21h. Le château de Versailles a également annoncé qu’il serait «fermé toute la journée en raison du mouvement de grève».

Le musée du Louvre est ouvert, mais «certaines salles sont exceptionnellement fermées». Le musée d’Orsay a annulé sa nocturne et fermera donc ses portes à 17h. À Disneyland Paris, les spectacles nocturnes ont été avancés à 19h et 19h10 pour permettre aux visiteurs «d’accéder au dernier RER au départ de Marne-la-Vallée planifié à 20h15», explique le parc.

Au départ du monument aux morts, le cortège doit s’élancer sur les boulevards où déjà «plusieurs milliers de personnes sont présentes», d’après un internaute. Le député de la France insoumise Christophe Bex manifeste aux côtés des Toulousains. «Cela fait plus d’une heure que la manif aurait dû partir à Toulouse, mais il y a trop de monde. C’est rare!» commente-t-il.

Le ministère de l’Éducation nationale a dévoilé les chiffres de la mobilisation dans les écoles, collèges et lycées. Dans le primaire, 42,35% des enseignants sont grévistes. Ils sont 35% dans le secondaire. Soit une participation moyenne globale à la grève de 38,5% parmi les enseignants, selon le ministère.

Des chiffres largement inférieurs à ceux avancés par les syndicats. Le SNES-FSU, premier syndicat du secondaire, a annoncé un taux de 65% des professeurs de collèges et lycées grévistes, et le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, recense 70% d’enseignants grévistes.

Selon le dernier sondage Odoxa-Backbone Consulting pour Le Figaro, une majorité des Français (65%) soutiennent cette première journée de grève contre la réforme des retraites. «Pour le moment, le soutien populaire est fort mais beaucoup moins qu’au début des ”gilets jaunes” et un peu moins que pour la précédente réforme qui avait finalement avorté en décembre 2019», souligne cependant la directrice générale d’Odoxa, Céline Bracq.

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Le SNES-FSU, premier syndicat de l’enseignement secondaire, annonce que 65% des enseignants de collèges et lycées sont grévistes ce jeudi. Il rapporte «des pics à plus de 80% dans certains établissements» et affirme que «des collèges sont même fermés dans plusieurs académies».

À Lyon, la situation est toujours compliquée sur la ligne D, avec un métro toutes les 7-8 minutes et des rames bondées. «C’est comme un dimanche, ils ont réduit les fréquences avec la grève», signale un contrôleur au Figaro. Sur le pont de la Guillotière, une dizaine de camions de CRS est déployée alors que le cortège doit s’élancer à 11 heures de la manufacture des tabacs. Les sacs des passants sont fouillés. 

Sous un ciel bleu, plusieurs centaines de personnes sont déjà amassées aux Réformés avant le départ du cortège de la CGT. «Une véritable marée humaine» réunie malgré un «froid glacial», relate un manifestant.

Jean-Luc Mélenchon est également présent à Marseille pour manifester contre la réforme. 

À gauche, aussi unis que les syndicats

Sur Twitter, Anne Hidalgo a apporté son soutien à la journée d’actions de ce jeudi. «Aujourd’hui, j’appelle à une très large mobilisation pour dire NON à cette ”réforme” brutale et injuste qui frappe les plus fragiles, ceux qui ont travaillé dur. Avec les organisations syndicales pour défendre notre modèle social une nouvelle fois menacé», a écrit la maire socialiste de Paris.

«Pendant que le gouvernement et les syndicats lancent le nouvel épisode d’une série de plus en plus prévisible, pendant que se préparent les éléments de langage et les cortèges, il faudrait peut-être lever le voile sur une part du pays qui, en ce jeudi noir, risque d’être absente des écrans», mentionne dans son éditorial Vincent Trémolet de Villers, directeur adjoint de la rédaction du Figaro.

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Moins de 2% des stations-service françaises étaient jeudi matin à court soit d’essence soit de gazole. Un léger mieux par rapport au début de semaine, les Français ayant été appelés par le gouvernement à éviter de faire des pleins de précaution.

Jeudi à 9h30, 1,95% des stations étaient en pénurie d’au moins un carburant, selon des données publiques analysées par l’AFP. Lundi, elles étaient 3,75% à être concernées. Géographiquement, les difficultés touchent en premier lieu la région parisienne, avec les Hauts-de-Seine comme premier département concerné (9,64% des stations touchées) suivis de la Seine-Saint-Denis (8,89%).

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Le cortège nantais a entamé sa marche à 10h30 devant le château des ducs de Bretagne. «Des gens étaient déjà là à 10 heures. C’est signe qu’il y aura du monde», prédit Pierre-Yves Grellier, membre de l’union départementale CGT 44. Notre journaliste Laurène Trillard continue de suivre le convoi.

À Nice, la manifestation a démarré. Notre journaliste Nicolas Daguin est sur place. Les syndicats y sont présents en nombre. Notamment la CGT, dont le délégué syndical Pôle emploi Paca, Michel Michelotti, explique que cette mobilisation s’inscrit aussi dans «la défense du pouvoir d’achat et du service public».

À l’entrée de l’établissement dans le IIIe arrondissement parisien, notre journaliste Victor Mérat constate la protestation d’une cinquantaine de lycéens contre la réforme des retraites.

Peut-on venir au travail avec son enfant? L’employeur peut-il imposer un congé payé à son salarié qui ne peut pas venir travailler en présentiel? Le mouvement de grève contre la réforme des retraites pèse considérablement sur la vie des actifs. Le Figaro répond à vos questions sur vos droits au bureau les jours de grève.

» RETROUVEZ NOTRE ARTICLE – Retard au travail, garde d’enfants… Quels sont mes droits au bureau les jours de grève ?

Loi de Murphy pour les transports en commun lyonnais. En plus du mouvement de grève national qui limite notamment la desserte TER, une panne informatique généralisée a cloué les rames de métro en station ce jeudi matin. Les quatre lignes étaient touchées. Dans le même temps, la neige qui continue de tomber sur l’agglomération et tient au sol empêche la mise en place de bus relais. Les usagers sont donc bloqués devant les stations au rideau de fer baissé, à tenter de s’informer et de s’abriter. Notre journaliste Antoine Sillières suit la situation sur place.

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Face aux grèves dans les transports publics ce jeudi, c’est sans doute une question que se posent beaucoup d’usagers: pourquoi n’existe-t-il pas de service minimum en cas de mouvement social? Une loi, communément appelée sur le «service minimum», a pourtant été votée en 2007 sous Nicolas Sarkozy, mais elle n’impose en réalité aucune circulation minimale des trains. L’imposition d’un vrai service minimum se heurterait en effet juridiquement au droit de grève, un principe constitutionnel en France.

» RETROUVEZ NOTRE DÉCRYPTAGE –Grèves: serait-il possible d’imposer en France un véritable service minimum dans les transports?

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Notre journaliste Victor Mérat constate un retour au calme devant le lycée Hélène-Boucher dans le XXe arrondissement de Paris. Ce jeudi matin, des tensions étaient apparues entre élèves et forces de l’ordre. Les lycéens manifestaient contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement.

Lorient, Vannes, Maubeuge, Cambrai, Nice, Ajaccio, Pau… Plusieurs villes françaises ont d’ores et déjà donné le coup d’envoi de la mobilisation de ce jeudi. Les cortèges s’élancent un à un pour témoigner de leur colère face à la réforme des retraites du gouvernement. Nos correspondants en région vont les suivre de l’intérieur à Nantes, Bordeaux, Nice et Lyon.

Retrouvez les carte des mobilisations de la CGT et de l’UNSA.

» LIRE NOTRE ARTICLE –Entre 600.000 et 800.000 manifestants attendus pour le «jeudi noir»

En Île-de-France, malgré la grève dans les transports en commun, il n’y a pas eu plus de monde que d’habitude sur les routes. La courbe des bouchons cumulés montre en effet que les automobilistes sont partis plus tôt de chez eux qu’à l’accoutumée, puisque le trafic a été légèrement supérieur à la moyenne entre 6h et 7h. Il a atteint son pic vers 8h avec un peu plus de 200 km de bouchons cumulés, selon le service d’information routière Sytadin. Loin de son pic moyen d’environ 275 km, atteint d’habitude vers 8h30.

Cumul des bouchons en Île-de-France ce jeudi. Sytadin

À Nice, la manifestation prévue ce jeudi contre la réforme des retraites doit démarrer à 10h place Masséna.

C’est la grande bataille du quinquennat: la réforme des retraites que le gouvernement souhaite faire aboutir cette année. Si une partie de l’opposition et des syndicats considèrent ce projet de loi comme contraire aux intérêts des travailleurs, reste que tout le monde ne serait pas concerné par le nouvel âge de départ. La première ministre Élisabeth Borne l’a d’ailleurs dit elle-même: 4 Français sur 10 pourront partir à la retraite avant 64 ans. Qui sont-ils? En faites-vous partie? La réponse dans ce nouvel épisode de «Factu»!

Hélène-Boucher, Lamartine (Paris), Jean-Macé, Brequigny (Rennes) et Saint-Sernin (Toulouse). «Ce jeudi matin, dans plusieurs lycées, les élèves bloquent contre la réforme des retraites», a tweeté l’organisation politique Révolution permanente. Notre journaliste Victor Mérat sera dans quelques minutes devant l’établissement Hélène-Boucher dans le XXe arrondissement de Paris.

Le ministre du Travail ne perd pas de vue le combat politique qui se joue. À l’aube des premières manifestations, Olivier Dussopt, sur le plateau de LCI, dénonce les «fausses nouvelles» et autres «fausses informations» qui seraient répandues par des «responsables politiques, parfois même certains responsables syndicaux». Les mêmes sont accusés de «jouer sur les peurs», alors qu’«un certain nombre de Français qui vont manifester aujourd’hui de bonne foi ont des inquiétudes et des interrogations» qu’il convient d’«entendre».

La rue engage un nouveau bras de fer avec Macron

«Le droit de grève est une liberté que nous garantissons, par contre nous ne souhaitons pas les blocages», a martelé le ministre du Travail, Olivier Dussopt, sur LCI ce jeudi matin. «Je compte sur la responsabilité des organisations syndicales (…), beaucoup d’entre elles souhaitent exprimer une opinion sans verser dans un blocage et la volonté de nuire à l’ensemble des Français», a-t-il poursuivi, soucieux de ne pas hausser le ton à quelques heures de la mobilisation.

Mercredi, à la veille de la journée de mobilisation, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, avait déjà appelé les opposants à la réforme des retraites à ne pas bloquer le pays, et à manifester pacifiquement. «Espérons que cette expression populaire ne se transformera pas en blocage», a-t-il ainsi déclaré au sortir du Conseil des ministres. «Bloquer le pays, le quotidien des Français, non», a-t-il martelé, établissant une différence entre «l’action sociale» et le «blocage». Dimanche, la cheffe de file des députés Renaissance Aurore Bergé avait elle aussi prévenu: «Le droit de grève n’est pas un droit de blocage.»

Ces appels se sont multipliés ces derniers jours dans la majorité. De quoi agacer Laurent Berger. «Je dis au gouvernement et à d’autres: vous n’allez pas nous faire porter le chapeau d’un blocage du pays», avait lancé le secrétaire général de la CFDT lundi.

Selon nos journalistes qui naviguent ce jeudi matin dans les transports en commun franciliens, «la fréquentation y est assez faible». Les usagers semblent s’être organisés, notamment en ayant recours au télétravail.

Alors que les transports sont frappés par un «jeudi noir», les autres opérateurs de mobilité se préparent à faire de bonnes affaires. «Le 10 novembre, où il y a eu un gros mouvement social à la RATP, nous avons réalisé 70.000 courses à Paris sur nos trottinettes et vélos partagés, soit une augmentation de 127% par rapport à un jour normal à cette période, illustre Hadi Karam, directeur général France de Lime. C’est notre deuxième jour d’activité record dans la capitale.»

Même explosion de la demande chez Vélib’, le système de vélos en libre-service parisien où l’on avait enregistré 212.000 locations le 10 novembre contre 120.000 à 130.000 les jours de la même semaine. De son côté, BlaBlaCar Daily, qui cible les covoitureurs du quotidien, constate une hausse de 50% des trajets proposés par les conducteurs pour ce jeudi.

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En parallèle des grèves et manifestations, une pétition contre la réforme des retraites a été lancée par les syndicats le 11 janvier dernier. Baptisé «Retraites: non à cette réforme injuste et brutale!», le texte, disponible sur le site Change.org, rassemblait ce jeudi plus de 580.000 signatures. Un succès, aux yeux des syndicats: «500.000 signatures! La pétition contre le report de l’âge de départ en retraite est déjà un succès. Diffusons la largement pour lui donner encore plus de poids et faire entendre notre opposition aux 64 ans», s’est félicité le patron de la CFDT Laurent Berger sur Twitter, mercredi.

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Le mouvement de grève contre la réforme des retraites est suivi par 70 à 100% de grévistes dans la plupart des raffineries du groupe TotalEnergies, a indiqué jeudi la CGT du groupe. «Partout, les expéditions ont été suspendues», a souligné Éric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.

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«J’appelle les salariés de ce pays opposés à ce projet de réforme de retraite à venir manifester de façon pacifique comme on peut le faire dans une démocratie», a clamé Laurent Berger (CFDT) ce jeudi matin sur RMC. «C’est une réforme injuste, qui va toucher les travailleurs qui ont commencé à travailler tôt», ajoute-t-il. Si le gouvernement ne propose pas de nouvelles discussions aux organisations syndicales, «on continuera à peser avec de nouvelles journées de mobilisation». Des échanges seront organisés ce jeudi soir à 18 heures entre les huit principaux syndicats afin de décider si le mouvement de grève continue.

Laurent Berger JULIEN DE ROSA / AFP

Invité sur Sud Radio ce jeudi matin, Frédéric Souillot n’a pas hésité à appeler à «bloquer l’économie» pour faire reculer le gouvernement sur sa réforme des retraites. «Le blocage de l’économie se fera par la grève», a déclaré le secrétaire général de Force ouvrière (FO). «On est parti pour un conflit dur», a-t-il également indiqué.

À la gare Montparnasse, à Paris, une dizaine d’agents de la SNCF sont présents pour orienter les usagers. La RATP n’avait pas prévenu que la station de métro Montparnasse serait fermée ce matin.

À la gare du Nord, à Paris, c’est une journée de galère pour certains voyageurs. À l’image d’Antony, en provenance de Raincy (93). «Je vais arriver avec 30 minutes de retard au travail», s’agace-t-il auprès de notre journaliste sur place.

Invité sur Public Sénat ce jeudi matin, Philippe Martinez a récusé les accusations du gouvernement sur un supposé blocage du pays. «Ça ne veut rien dire bloquer le pays, le gouvernement essaie de détourner l’attention et faire peur. Je ne tomberai pas dans ce piège-là. (…) Je conteste l’idée de blocage. Quand il y a une grève, il y a des problèmes. C’est comme ça», a déclaré le secrétaire général de la CGT. «Cette question des retraites canalise tous les mécontentements», a également estimé le numéro un de la CGT.

Philippe Martinez JULIEN DE ROSA / AFP

Les baisses de production d’électricité organisées par des agents EDF pour contester le projet gouvernemental sur les retraites se sont fortement intensifiées ce jeudi, atteignant au moins l’équivalent de deux fois la consommation de Paris, indique la CGT et le gestionnaire des lignes à haute et très haute tension RTE.

«C’est le début de la lutte jusqu’au retrait!!», écrit la fédération CGT Mines Energie dans un tract sur les réseaux sociaux, annonçant «plus de 7000 MW de baisse de production sans aucun impact sur les usagers».

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«Je pense que ce n’est que le début de la mobilisation, parce qu’il y a vraiment un refus d’une réforme brutale, assez inacceptable et inexplicable», pointe ce jeudi matin sur RTL François Hommeril. Pour le président du syndicat des cadres, «sur la génération 1975, il y a pratiquement deux fois plus d’impact sur les femmes que sur les hommes». Si les mobilisations n’ont pas encore commencé, la journée «est déjà un succès» avec l’accord des huit principales organisations syndicales. «Je souhaite [désormais] qu’Emmanuel Macron repousse la réforme», ajoute François Hommeril.

En ce «jeudi noir» dans les transports en commun, nos reporters sont mobilisés sur le terrain, dans les gares et stations de métro parisiennes. Vous pourrez les suivre sur Twitter tout au long de la matinée.

La France se prépare à une journée de grève massive ce jeudi 19 janvier contre une réforme des retraites sur laquelle le président Emmanuel Macron joue son crédit politique. François Carpentier, journaliste à Figaro Live, témoigne des conditions de transport depuis la gare de Maisons-Laffitte en banlieue parisienne (Yvelines).

Dans les collèges et les lycées, la mobilisation s’annonce fortement suivie, selon Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, premier syndicat enseignant du second degré. «Les premières remontées nous montrent qu’on sera vraisemblablement sur une grève majoritaire, c’est-à-dire plus de la moitié des professeurs de collège et de lycée qui seront en grève», a-t-elle rapporté sur Franceinfo ce jeudi matin.

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Face aux fortes perturbations anticipées dans les écoles, les crèches et les transports liées au mouvement social contre le projet de réforme du gouvernement, certains Français se sont organisés. Entre télétravail, changements de plan ou adaptation, chacun sa méthode.

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La mobilisation contre la réforme des retraites de ce jeudi est nationale. Ainsi, des perturbations des services publics sont prévues partout en France. À Nantes, certaines lignes de transport de la Semitan circuleront en service réduit. Pour les trains, des TER seront supprimés. À Bordeaux, au moins quarante écoles seront fermées et le réseau de transports sera fortement perturbé. À Nice, aucun tramway ne circulera. À Lyon, le syndicat Snudi-Fo annonce trois quarts d’enseignants du 1er degré grévistes dans le département du Rhône.

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La branche énergie de la CGT a déjà promis «un plan très offensif», pouvant revêtir de nombreux aspects: «coupures de courant, rétablissement de lignes ou distribution gratuite d’électricité pour des personnes précaires», a expliqué Fabrice Coudour, représentant FNME-CGT. Le syndicat a même évoqué la possibilité de couper le courant des élus soutenant le texte du gouvernement

À l’hôpital, les patients ne devraient pas être pénalisés. Les soignants seront à leur poste ce jeudi, munis d’un brassard «en grève». Dans l’éducation, le Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, prévoit que 70% des enseignants du premier degré seront grévistes. Selon la secrétaire générale du syndicat, Guislaine David, «c’est à peu près les mêmes chiffres que le 5 décembre 2019». 

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Cette journée s’annonce cruciale pour les syndicats, qui comptent sur des grèves d’ampleur et d’importants cortèges dans toute la France, comme en décembre 2019, pour faire pression sur l’exécutif. Dans les transports, le trafic ferroviaire sera «très fortement perturbé» selon la SNCF. Seulement 1 train sur 3 circulera sur l’axe Nord et Sud-Est, 1 TGV sur 4 se déplacera sur l’axe Est, 1 TGV sur 5 fonctionnera sur l’axe Atlantique. Sur le réseau Ouigo, 1 train sur 3 se déplacera.

Sur le réseau francilien, géré en partie par la RATP, de fortes perturbations sont attendues.

  • La lignes 8 est totalement fermée.

  • Les lignes 2, 3, 3 bis, 5, 6, 7, 7 bis, 9, 10, 11 et 12 seront ouvertes seulement aux heures de pointe et exploitées partiellement.

  • Sur la ligne 4, 1 train sur 2 circulera aux heures de pointe et 1 sur 4 en heures creuses. 

  • Le trafic sera normal sur les lignes automatiques 1 et 14, mais avec un risque de saturation.

  • Il n’y aura également qu’un TER sur 10.

un avion sur cinq va rester au sol. À noter que les vols vers l’Outre-mer ne sont pas concernés par les annulations.

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Les drapeaux sont sortis des placards, les tracts sont prêts à être distribués et il ne reste plus qu’à allumer les mégaphones. «On sent une grosse colère monter et, chez certains, il y a une vraie volonté d’en découdre», constate Romain Altmann, secrétaire général d’Info’com-CGT. Dans les rangs des syndicats les plus durs, l’ambition est de faire renaître l’esprit de 1995, avec une mobilisation large, puissante et paralysante. À la CGT, près de 100.000 euros de dons ont été récoltés en moins d’une semaine pour venir en aide à tous ceux qui souhaitent s’inscrire longuement dans le mouvement.

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Après de longs mois de concertations, Élisabeth Borne a présenté le 10 janvier dernier le projet de réforme de retraites, porté par Emmanuel Macron. En réponse et pour montrer leur désaccord, les huit principaux syndicats français – la CFDT, Force ouvrière, la CFE-CGC, l’Unsa, Solidaires, la CFTC, la FSU et la CGT – ont appelé à la mobilisation ce jeudi 19 janvier. Ce front syndical uni est une première depuis douze ans, et c’était déjà à l’époque contre une réforme des retraites, qui visait à reculer l’âge légal de départ de 60 à 62 ans.

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Bienvenue dans ce direct consacré à la première journée de manifestations et de grèves contre la réforme des retraites, prévue ce jeudi.

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