EN DIRECT – Réforme des retraites : 8,5% de grévistes à la SNCF, 38,8% de conducteurs | LCI – LCI
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Les grèves de décembre 2019 contre la réforme des retraites
CONTESTATION – Entamée le 5 décembre, la mobilisation contre la réforme des retraites est désormais plus longue que celle de 1995, sans qu’une issue à la crise ne semble se dessiner. Les perturbations dans les transports sont toujours considérables ce vendredi. Suivez les dernières informations.
Le taux de grève est en baisse, ce vendredi, à la SNCF. 8,5% des salariés de la compagnie ferroviaire sont en grève. Dans le détail, 38,8% des conducteurs, 22,3% des contrôleurs et 11,2% des aiguilleurs poursuivent l’arrêt du travail, ce qui constitue le plus bas taux de grévistes depuis le début du mouvement.
Un chiffre à mettre en relation avec la longévité du mouvement – nous sommes au 23e jour de grève – et au fait que ce sont tout simplement les vacances.
“Nous avons plein de points de convergence avec les autres partis de gauche. Le sens du progrès, ce n’est pas de faire de l’allongement de durée de la vie un problème ou un coût. Il est possible de financer des retraites plus tôt, avec une pension minimale autour de 1000 euros”, assure Fabien Roussel depuis la Gare de Lyon, où il avait retrouvé la sénatrice écologiste Esther Benbassa et la députée européenne PS/Place publique Aurore Lalucq.
Le projet de réforme des retraites “propose, dans les faits, le contraire de ce qu’il annonce et s’avère néfaste”. C’est le constat que l’économiste et directeur de recherche au CNRS Gaël Giraud tire dans une tribune publiée sur le site du Monde.
Rappelant que l’universalité du régime n’est plus d’actualité pour nombre de professions (LCI vous en parlait ici), l’économiste bat également en brèche l’équilibre financier que permettrait la réforme, en la remettant dans un contexte fort peu porteur (déflation, impact futur du dérèglement écologique, etc.). Equilibre qui est par ailleurs mis en péril par la baisse des sources de financement liée au gel du salaire des fonctionnaires ou la diminution des effectifs du service public, qui grèvent les cotisations sociales.
Il pointe aussi du doigt le caractère inégalitaire du régime en se basant sur les inégalités d’espérance de vie. Selon qu’on soit cadre ou ouvrier (10 ans d’espérance de vie en moyenne), on n’obtiendra donc pas les mêmes droits.
Conjuguée à la réforme de l’assurance-chômage et à la plus faible employabilité des seniors, cette réforme, craint Gaël Giraud, et notamment l’introduction de l’âge-pivot, conduira les seniors à accepter des métiers plus précaires, dont la rémunération les privera d’accès aux retraites par capitalisation, rendues plus nécessaires par la présente réforme.
Face au blocage des trains et des métros, Nicolas Dupont-Aignan défend la grève de la gratuité
Le patron des députés LR Damien Abad a appelé Emmanuel Macron à “clarifier” ses intentions à l’occasion de ses voeux de nouvelle année, ce matin sur RTL. Jugeant que l’exécutif entretient “le flou et la confusion” sur le sujet des retraites, l’élu, qui défend une réforme qui obligerait les Français à “travailler plus longtemps”, voit dans la création de “spécificités dans le régime universel” une “reculade”.
“On est en train de saucissonner le débat, saucissonner la réforme des retraites et finalement de faire une réforme qui sera catégorielle”, résume-t-il enfin.
Le RN et l’aile droite de LR s’indigne qu’Emmanuel Macron n’ait pas souhaité un joyeux Noël aux Français. “C’est vrai que j’ai toujours été surpris, on souhaite la fin du Ramadan et on oublie de fêter joyeux Noël. Le rôle du président de la République, c’est de rassembler les Français, c’est aussi, comme l’a fait le président américain, Boris Johnson, avoir un petit mot pour Noël. C’est pas une question d’indignation, mais notre pays souffre beaucoup et le rôle d’un président, c’est pas de provoquer. Emmanuel Macron a un plaisir malsain à voir les Français divisés.”
L’idée de référendum de Marine Le Pen pour sortir de la crise : “C’est une très bonne idée, mais il ne le fera jamais. Donc le prochain référendum, ce sera la présidentielle. Emmanuel Macron détricote le Conseil national de la résistance”
“Alors d’accord, le chômage baisse, mais la réalité, aussi, c’est que les Français sont toujours plus pauvres. Emmanuel Macron ne relance pas la machine. La loi Pacte ? Je suis désolé, mais les PME n’ont pas vu leurs charges baisser. Par contre elle ouvre la porte aux fonds de pension.”
“Le combat est aujourd’hui politique. Il faut sanctionner les mairies qui se prévalent d’En marche. Moi, je m’engage à retirer cette pension. Je ne dis pas qu’il faut ne rien faire. Moi, je veux bien des réformes : une baisse de charges pour les PME, plus de justice sociale.”
“Il n’y a pas de concertation. Mais quelle concertation ? Actuellement, le gouvernement fait des promesses aux uns et aux autres. Sur les enseignants, la revalorisation des primes coûterait 10 milliards d’euros par an ! C’est impossible. Et le problème du gouvernement, c’est que plus personne ne les croit.”
“Il faut massivement relancer l’emploi localisé pour créer de la richesse et financer le système des retraites. […] Il y a encore plus de 5 millions de chômeurs en France. Et la réalité, c’est qu’à 55 ans, on est viré de son entreprise. Et tous ces gens, on les retrouve au RSA. Il faut arrêter avec cette réforme scandaleuse, sans compter qu’elle va ouvrir aux fonds de pension les plus hauts salaires, faire perdre 3 milliards de cotisations à la Sécu pour que Black Rock, les copains de monsieur Macron, puisse se servir dans l’épargne des Français. Il y a beaucoup à dire sur les liens entre lui, les fonds de pension et ce gouvernement.”
“Par ailleurs, personne ne parle du problème des rentrées financières : des délocalisations continuent, et à force, les retraites auront un sérieux problème. Il faut qu’on prenne des mesures de compétitivité, de baisse de charge sur les entreprises, pour attirer de l’emploi. Sinon, il y aura tous les deux ans une nouvelle réforme des retraites.”
“A partir de 2024, la CRDS, c’est terminé. Il y aura donc 24 milliards par an de cotisations disponibles. On pourrait en utiliser pour équilibrer le système des retraites. Il n’y a donc pas besoin de faire baisser les pensions. Le système est équilibré à terme, et la différence qui reste peut être équilibré par la lutte contre la fraude.”
“Ce que dit le COR est faux. Il y a déjà des milliards de fraude. Six milliards sont versés à l’étranger, et d’autres sont versés à des proches décidés. Ce n’est pas 200.000 euros, c’est complètement faux. Regardez le journal Capital, qui n’est pas de mon obédience !”
“Je suis pour la suppression des régimes spéciaux. Mais il n’y avait pas besoin d’introduire un régime par points pour les supprimer. On aurait pu finir la correction des régimes spéciaux sans.”
“Dans une situation de République, quand on est face à un mur, quand on constate que les gens ont compris l’arnaque, on évolue. Il faut quand même le dire : ce système par points va appauvrir les gens. Les Français ont bien compris que si on calcule la future retraite sur les 42 ou 43 ans, c’est moins avantageux que si on le calcule sur les 25 meilleures années !”
“Les grévistes sont dans leur rôle. On peut être pour une trêve, pour une grève de la gratuité, que j’ai proposé : aujorud’hui, un agent de la SNCF peut faire grève, il en a le droit. Mais il peut être très sévèrement puni s’il ne contrôle pas les usagers. Donc le gouvernement joue avec les nerfs des Français”.
“Je suis stupéfait, en avril 2019, le président disait que tant qu’on avait pas réglé le problème du chômage, il ne fallait pas toucher à la retraite à 62 ans, parce que’à 55 ans, on ne trouve pas de boulot. Six mois plus tard, il fait exactement le contraire. Le gouvernement a foutu le feu au pays et s’étonne qu’il y ait le feu !”
Nicolas Dupont-Aignan est l’invité de la matinale LCI. Il parle d’un “gâchis insupportable” pour les Français et regrette “l’enfer vécu par les Français notamment en Ile-de-France”.
“La vraie question, là dedans, c’est de savoir quand le gouvernement va renoncer.”
Militaires, transport aérien, sénateurs… la réforme des retraites n’est plus tout à fait universelle
C’est à un dépôt de bus de la RATP que s’est rendu Philippe Martinez. “Je viens soutenir des grévistes qui se mobilisent contre la réforme de la retraite. Et ils ont raison, comme d’autres.”
“Tous les discours autour des différences entre la base et la direction dans les syndicats, c’est pas à la CGT”, s’est réjoui Benjamin Amar, porte-parole de la CGT Val-de-Marne, régulièrement invité sur le plateau de LCI.
Le blocage des bus, entrepris par plusieurs dizaines de personnes, a pris fin après l’intervention des CRS. Ce n’est pas le principal : “On est là pour montrer qu’il n’y a pas de trêve. Beaucoup de salariés, de travailleurs ou de travailleuses sont en congés, mais la mobilisation est toujours là”.
Les appels à la grève ne diminuent pas, en cette fin d’année. A l’instar de leurs collègues des forces de l’ordre, les travailleurs de la police scientifique appellent depuis le 24 décembre les personnels au “black-out”. En d’autres termes, il s’agit, par exemple, de ne plus faire “de constatations de crimes, d’alimentation des fichiers d’empreintes génétiques ou digitales, plus d’identification.
Un appel formulé par trois syndicats de la profession (Snipat, SNPPS et Snapatsi), souvent la première appelée à l’occasion d’un crime, d’un braquage ou d’une agression, et qui se décrit auprès du Parisien comme “laissée pour compte, par rapport à la dureté du métier”. En effet, les membres de la police scientifique possèdent un statut de personnel administratif, contrairement aux policiers “actifs”.
Ils ne jouiront pas, si les choses restent en l’état, de la dérogation permettant aux autres policiers de voir leurs droits à la retraite être ouverts dès l’âge de 52 ans.
Retrouvez la prise de parole de Philippe Martinez, ce matin, à Vitry.
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Le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez était à Vitry (Val de Marne), tôt ce matin à 4h30, pour afficher son soutien à un syndicaliste convoqué pour un entretien disciplinaire.
“Vous l’avez constaté, on n’est pas en vacances, malgré tout ce qu’il se dit. On est déterminé. Je suis venu apporter mon soutien au camarade, ici, à Vitry, et plus globalement à tous ceux qui sont en grève, depuis 22 jours (sic). Il y a encore plus de 62% de l’opinion publique qui, malgré tout ce qu’on nous met dans la gueule, qui est favorable à ce mouvement social et qui est contre le projet de réforme tel que le propose le gouvernement.”
La fiche de paie des grévistes a été amputée. Plusieurs l’ont montrée à nos équipes.
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Réforme des retraites : rassurés, les personnels du transport aérien lèvent leur préavis de grève du 3 janvier
Prévue du 9 au 12 janvier, la 28e édition du Festival international du cirque de Massy (Essonne) est annulée. Une décision prise “au vu des événements actuels, touchant les transports publics en France, et notamment en région parisienne”, ont expliqué les organisateurs. Cette annulation est une première dans l’histoire du festival.
Lancée le 5 décembre, la grève se poursuit et entre ce jeudi dans sa quatrième semaine, sans qu’une issue ne se dessine. Ce conflit social est désormais aussi long que celui de 1995, avec un 22e jour de mobilisation. À l’époque, le gouvernement d’Alain Juppé avait fini par reculer, suite à des manifestations massives entre le 24 novembre et le 15 décembre. Il s’agissait déjà de s’opposer à une réforme des régimes de retraites, touchant les fonctionnaires et les agents de services publics.
Avec le refus par les organisations syndicales de mettre en place une trêve de Noël, le conflit pourrait durer, et ainsi dépasser le record de 28 jours observé en 1986/87 à la SNCF. Le gouvernement tente pour sa part d’afficher une fermeté : Laurent Pietraszewski, qui a pris la suite de Jean-Paul Delevoye, refuse d’abandonner la suppression des régimes spéciaux.
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Afin de faire “vivre le mouvement de grève”, un rassemblement se tient, sur le parvis de la Gare de l’Est, en ce moment. Il réunit notamment des grévistes de la SNCF et de la RATP ainsi que tous leurs sympathisants et prévoit de rejoindre la gare Saint-Lazare.
Le groupe SOS retraite, qui rassemble des syndicats de professions, dont les libérales (médecins, infirmiers, kinés, avocats) appelle à la grève le 3 janvier.
Au 22e jour de grève, le taux de grévistes à la SNCF est de 9,6%. Dans le détail, 42,1% des conducteurs sont en grève, 24% des contrôleurs et 13,8% des aiguilleurs.
En visite à Fleury-en-Bière auprès des forces de l’ordre, Christophe Castaner a répondu à la question de l’éventuelle pénurie que pouvait soulever le durcissement du mouvement social dans les raffineries. Et a rappelé la position du gouvernement : “Il n’y a pas de risque de pénurie”.
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Les commerçants mis en difficulté par les grèves de décembre pourront demander “un report de charges”, au moyen d'”un Cerfa, donc un formulaire tout simple, recto verso, disponible sur le site du ministère (de l’Economie, NDLR)”, et qui peut être rempli aussi auprès des Chambres de commerce et d’industrie et des Chambres des métiers, a indiqué le député Syvain Maillard, ce matin sur Cnews.
Cela leur permettra de “retrouver de la trésorerie”, a indiqué le député de Paris, qui s’alarme que “les hôtels sont à moitié remplis alors que normalement, on est dans une période de l’année totalement pleine.” La chute d’activité sur le mois de décembre a été mesurée entre 25% et 60% en Ile-de-France.
En rappelant cette proposition, Sylvain Maillard fait référence à la décision gouvernementale, en date du 11 décembre, de réactiver des mesures prises au plus fort de la crise des Gilets jaunes dont, donc, l’étalement du paiement des impôts et cotisations diverses, mais aussi la possibilité d’utiliser le chômage partiel”.
Eric Coquerel : “Il faut une retraite à 60 ans et une pension qui ne soit pas en-dessous du Smic”
Ce jeudi, la principale caisse de grève, gérée par le syndicat InfoCom CGT, a dépassé 1,2 million d’euros. 250.000 euros ont été versés aux cheminots, ce mardi, alors que cette profession attaque son 22 jour de grève, ce jeudi. Près de 19.000 personnes avaient versé un écot, peu après 9h.
Quel est son bilan pour 2019 ? “Ce gouvernement continue coûte que coûte sa politique néolibérale et ça nous met en tension. Au niveau de la France insoumise, le mouvement social nous remet en avant. Nous, on souhaite que les choses avancent pour le pays. On veut que ce mouvement gagne. Après, la France insoumise, il y aura des élections à venir, je pense que nous en meilleure forme que certains l’espèrent”.
“Je n’ai pas suivi le dossier de Ségolène Royal. Ce qu’elle dit ne me préoccupe pas prioritairement. Elle va répondre mais ça ne me choque pas qu’une responsable politique à qui on confie une mission continue à parler politique. Maintenant, la question est de savoir si elle s’occupe bien de ce qu’on lui a confié.”
“Si jamais Elisabeth Borne partait à Marrakech et en profitait pour se reposer et revenir avec la lucidité qu’il faut retirer ce projet, tant mieux. Cette ministre a beaucoup de travail, elle a notamment ouvert la porte à la privatisation de la SNCF, je trouve qu’elle a un peu trop travaillé cette année. Très franchement, c’est pas ce qui me préoccupe le plus, même si c’est un peu bizarre.”
Ce vendredi, le trafic sera encore tout cas très perturbé, aussi bien à la SNCF qu’à la RATP.