EN DIRECT – Procès du 13-Novembre: un enregistrement de l’attaque du Bataclan de 22 secondes diffusé – BFMTV

“Ca permet de mieux s’imaginer ce qu’il s’est passé”

L’écoute de l’enregistrement sonore de l’attaque du Bataclan a été un moment éprouvant pour les parties civiles, mais nécessaires pour la plupart qui sont présentes ce vendredi.

“Cela permet de mieux s’imaginer ce qu’il s’est passé”, estime Stéphane Sarrade, dont le fils Hugo a été tué au Bataclan.

“Je pense que c’était important pour les parents de savoir où leurs enfants sont tombés, il est important pour tout le monde de savoir où tout le monde était”, abonde Bruno Poncet, rescapé du Bataclan.

Le nom des 90 victimes du Bataclan cité

Avant de clôturer son intervention, l’enquêteur fait diffuser des images en 3D de l’intérieur du Bataclan. Pour chaque partie de la salle de spectacle, un point bleu symbolise chacune des 90 victimes.

A chaque point, le policier va nommer une par une les 90 victimes.

Cette reconstitution est saluée par les parties civiles qui ont jugé important de savoir où était leur proche lorsqu’ils ont été visés par les balles de sterroristes.

258 coups de feu tirés par les terroristes dans le Bataclan

L’enregistrement de l’attaque du Bataclan a permis aux enquêteurs de comptabiliser 258 coups de feu tirés par les terroristes ce soir-là. Des tirs en rafale puis au coup par coup.

“Les terroristes communiqueront au bout de la 8e minute”, dit l’enquêteur.

“L’écoute attentive de la bande permet clairement de distinguer les voix distinctes de trois individus qui parlent en français, ils prennent les otages à témoin”, commente le policier. Il va alors reprendre dans sa voix les propos tenus par les trois terroristes lors de l’attaque: “Couche toi ou je tire! Pourquoi on fait ça, vous bombardez nos frères en Syrie, en Irak, on est venu ici pour faire la même chose, viens ici toi!, Vous avez élu votre président Hollande, voilà son programme, remerciez le! L’heure de la vengeance a sonné, c’est terminé tout ça!”

L’enregistrement de l’attaque du Bataclan diffusé

Cela aura duré 22 secondes mais a glacé la salle d’audience. Après avoir prévenu le public, l’enquêteur de la brigade criminelle a diffusé un enregistrement de l’attaque du Bataclan retrouvé dans un dictaphone découvert dans une loge de la salle de spectacle.

On y entend la musique des Eagles of Death Metal puis des coups de feu en rafale, enfin des cris. Le son d’une guitare est encore audible au milieu des bruits des coups de feu.

La salle a écouté dans un silence total cet enregistrement. Sous la stupeur, il a fallu quelques longues secondes avant que le policier puisse reprendre sa déposition.

Cet enregistrement dure au total 2h38 et 47 secondes.

Les parties civiles attentives aux déclarations de l’enquêteurs

Depuis 1h30, l’enquêteur de la brigade criminelle reprend une par une les constatations réalisées au Bataclan par son groupe. Les très nombreuses parties civiles présentes dans la salle écoutent avec attention, les yeux rivés sur les écrans où sont diffusés des schémas des différentes zones dans la salle de spectacle ratissées par les enquêteurs.

Pour certaines, les propos du policier sont durs à entendre. On a pu voir certaines d’entre elles quitter la salle.

Les accusés écoutent eux attentivement en regardant les écrans.

La crainte “de passer à côté d’une victime blessée”

L’enquêteur évoque zone par zone les éléments récupérés au fil des constatations. Il revient sur les taches de sang, les parties de corps, les corps des 71 victimes découverts dans les différentes zones du Bataclan.

Il évoque aussi des armes, des chargeurs, dont deux scotchés tête bêche pour pouvoir “gagner du temps” au moment de réarmer son arme, des munitions, les nombreux écrous projetés par l’explosion des gilets explosifs que portaient les kamikazes.

Les enquêteurs de la brigade criminelle ont méticuleusement fouillé toute la salle de spectacle jusqu’aux toits.

“Toute la hantise qui m’a guidé pendant ces constatations a été de passer à côté d’une victime blessée qui se serait mise dans un trou de souris par instinct de survie. C’est quelque chose qui m’a oppressé. Nous avons fouillé vraiment tout ce qu’on a pu.”

“On n’a jamais vu ça”, dit l’enquêteur

L’enquêteur de la brigade criminelle raconte désormais ce qu’il découvre quand il pénètre dans le Bataclan.”C’est indescriptible mais il faut le décrire”, dit-il.

Il décrit “une ambiance saisissante, lugubre, froide, la lumière, c’est une grande lumière blanche qui rend l’ambiance blafarde”.

“On n’avais jamais vu ça, on n’avait jamais vu ça”, souffle le policier en évquant le nombre de corps découverts dans le Bataclan.

Il revient ensuite sur son parcours au sein du Bataclan: “nous marchons dans du sang coagulé, au milieu des téléphones qui vibrent, qui sonnent, des sacs, des vêtements, on enjambe des corps, et des corps et des corps”. Le policier a les yeux rougis, s’interrompt dans son propos.

“Nous commençons nos constatations, il est 5h du matin, rendez vous compte nous sommes là depuis 23 heures”, poursuit l’enquêteur.

On lui demande si “untel ou untel” fait partie des victimes, mais il précise que le travail de son groupe n’est pas d’identifier les victimes mais de “donner des éléments plausibles d’identification”.

“Il n’y a pas d’autre mot que la sidération”

Depuis 30 minutes, Patrick, un policier de 51 ans, dont 20 à la brigade criminelle, revient sur son travail au Bataclan.

A son arrivée, “il n’y a pas d’autre mot que la sidération”.

“Nous sommes habitués à ces scènes dans les journaux du soir mais dans d’autres pays, d’autres tirs”, dit le policier. Dès le début, il a mis en avant la difficulté pour un policier d’exposer devant une cour d’assises son travail de constations.

Ici, “la difficulté pour moi, je ne la situe pas à ce niveau là. C’est un événement tellement particuliers, hors norme”.

Les psychologues présents dans la salle

Cinq psychologues de Paris Aide aux Victimes sont présents dans la salle. Ils circulent entre les bancs, attentifs, vérifiant si quelqu’un a besoin d’aide.

Beaucoup de victimes présentes ce vendredi

Les bancs de la salle de la cour d’assises spéciale se remplissent peu à peu avant l’ouverture de l’audience. Ils sont environ une centaine, des parents de victimes ou des rescapés du Bataclan, certains portant encore les traces de l’attaque.

Il n’y a jamais eu autant de victimes dans salle venues assister au procès alors que cette journée d’audience est consacrée à l’attaque du Bataclan et aux constatations des enquêteurs.

La plupart portent un cordon rouge, signifiant qu’elles ne souhaitent pas être sollicitées par les médias.

Les accusés arrivent de le box

Tous les accusés sont arrivés dans le box, à l’exception pour l’instant de Salah Abdeslam. Ils s’entretiennent avec leurs avocats.

La bande son du Bataclan diffusée

C’est un moment qui s’annonce particulièrement intense. La cour d’assises va écouter dans l’après-midi la bande son de l’attaque du Bataclan.

Le président de la cour d’assises a prévenu qu’il diffusera 30 secondes où l’on entend la musique puis les premiers tirs des trois terroristes qui ont fait irruption ce 13 novembre 2015 dans la salle de concert.

Retrouvez notre article sur la diffusion de cette bande son ici.

Retour sur la journée d’hier

Hier, la cour d’assises a entendu les enquêteurs qui sont intervenus au Stade de France et sur les terrasse du Petit Cambodge, du Carillon et de la Bonne bière.

Des photos des différents lieux frappés par les terroriste ont été diffusées, rendant cette après-midi d’audience particulièrement dure pour les victimes.

Retrouvez le compte-rendu de cette audience ici.

Les enquêteurs à la barre

Cette journée d’audience est consacrée à la déposition des enquêteurs de la section antiterroriste de la brigade criminelle qui sont intervenus pour réaliser les premières constatations après l’attaque du Bataclan où 90 personnes ont perdu la vie et des centaines de blessés.

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