EN DIRECT – Procès Barbarin en appel : « Vous n’avez pas cherché à comprendre les faits » – Journal La Croix

⇒ 16 h 47  : Pierre-Emmanuel Germain-Thil : « Ma vie est détruite »

Pierre-Emmanuel Germain-Thil, un des neufs plaignants, précise son intérêt à agir : « ma vie est détruite » dit-il.

⇒ 16 h 38 : Laurent Duverger témoigne à son tour. Il affirme connaître huit autres victimes du père Preynat qui n’ont pas porté plainte

Le plaignant a préparé un texte, qu’il lit avec un débit rapide, avant la question de la cour : « Pourquoi ne pas avoir porté plainte en 2011, après avoir été reçu par Mgr Brac de la Perrière ? »

Il répond : « Comme d’autres l’ont déjà dit, j’étais tout seul. Et le fait qu’on me dise que Bernard Preynat n’était plus en contact avec les enfants, m’a suffi. » François Devaux avait lui aussi rappelé s’être senti « enfermé sans (sa) solitude de victime ».

Laurent Duverger affirme connaître huit autres victimes du père Preynat qui n’ont pas porté plainte et qui ne se sont pas signalées non plus auprès de l’association La Parole libérée.

EN DIRECT - Procès Barbarin en appel : « Vous n’avez pas cherché à comprendre les faits »

⇒ 16 h 16 : Témoignage de François Devaux

Au tour de François Devaux, un autre plaignant, de témoigner. Il hésite, estime ne pas avoir grand-chose à ajouter aux débats. Avant, finalement, de se livrer. L’émotion l’étrangle au souvenir des débuts de l’affaire. « Lorsque j’ai découvert que le père Preynat était encore en contact avec des enfants, j’ai prévenu ma femme que j’allais consacrer un peu d’énergie à ce sujet-là. »

Il explique être rentré rapidement dans une « stratégie de médiatisation » après que le cardinal lui a proposé un rendez-vous un mois après un premier échange. « Nous n’avions pas le même sentiment concernant l’urgence de la situation ».

⇒ 16 h 07 : « Alexandre Hezez, pourquoi ne pas avoir porté plainte vous-même ? »

Maître André Soulier, l’autre avocat du cardinal, à Alexandre Hezez : « Pourquoi ne pas avoir porté plainte vous-même ? Actuaire, père de famille en pleine jouissance de vos capacités, ne pouviez-vous pas prendre vos responsabilités » ?

Alexandre Hezez : « Sous mon costume, derrière les apparences, j’ai la moitié de mon cerveau qui fonctionne… »

⇒ 16 h 07  : Alexandre Hezez  : « J’avais encore une confiance aveugle en l’institution »

Maître Luciani, avocat du cardinal Barbarin  : « Lorsque vous écrivez au procureur de la République, vous indiquez que ’prenant la mesure des choses’, le cardinal a décidé d’écarter le père Preynat de sa paroisse ».

Alexandre Hezez  : « J’avais encore une confiance aveugle en l’institution ».

⇒ 16 h 01 : Alexandre Hezez  : « Il ne m’a jamais, jamais, jamais dit d’aller chercher d’autres victimes »

Le plaignant Alexandre Hezez, victime du père Preynat, cofondateur de La Parole libérée, évoque de nouveau un « mensonge », à ses yeux, du cardinal. « Il ne m’a jamais dit de ne rien faire, admet-il. Mais il ne m’a jamais, jamais, jamais dit d’aller chercher d’autres victimes », répète-t-il à trois reprises.

⇒ 15 h 54 : Alexandre Hezez : « Rien ne se serait passé si je n’avais pas fait une action en justice »

« La sanction prise par le cardinal à l’encontre de Bernard Preynat était-elle satisfaisante ? », demande la cour à Alexandre Hezez. « Il allait être nommé formateur en catéchèse, une sanction paradoxale… Rien ne se serait passé si je n’avais pas fait une action en justice », estime le cofondateur de La Parole libérée.

⇒ 15 h 45 : A la barre, le cardinal et Alexandre Hezez opposent leurs versions

Épaule contre épaule à la barre, le cardinal et Alexandre Hezez opposent leurs versions. Le cardinal maintient qu’il a été question de chercher de nouvelles victimes.

⇒ 15 h 35 : Alexandre Hezez : « Jamais il ne m’a demandé de trouver d’autres victimes »

La parole est aux parties civiles, en présence de Didier Burdet. Les neuf plaignants sont désormais tous là.

Alexandre Hezez contredit le cardinal Barbarin. Lors de leur rencontre en 2014, « jamais il ne m’a demandé de trouver d’autres victimes », dit le quadragénaire. Pour lui, le diocèse devait prendre le relais suite à ses révélations, en relevant Bernard Preynat de ses fonctions et en lançant une enquête. « J’ai été extrêmement naïf. »

⇒ 15 h 24 : La défense interroge Mgr Barbarin

L’occasion pour le cardinal de souligner que l’échange avec Alexandre Hezez a eu des conséquences importantes. « C’est grâce à cela qu’on a pu dire « stop », dit le cardinal.

⇒ 14 h 55 : « Qu’est-ce que cela pouvait être d’autre que des atteintes sexuelles ? »

Retour sur les « choses » évoquées avec Bernard Preynat en 2010. « Qu’est-ce que cela pouvait être d’autre que des atteintes sexuelles ? », interroge un avocat des parties civiles, entendant démonter « le système de défense » du cardinal, qui dit n’en avoir rien su à l’époque.

⇒ 14 h 51 : « Vous avez donc changé », remarque le président. « La société également » rétorque Mgr Barbarin

Face à des révélations similaires, le cardinal aurait-il agi différemment en 2016, demande le président de la cour ? « Évidemment », répond le cardinal, rappelant que depuis le printemps 2016, tous les prêtres ayant été condamnés pour des faits similaires, même ceux qui auraient purgé leur peine, ont été écartés de tout ministère dans le diocèse de Lyon. « Vous avez donc changé », remarque le président. « La société également », rétorque Mgr Barbarin.

⇒ 14 h 43 : « Vous parlez de’trucs’, de ’choses’, vous n’avez pas cherché à comprendre les faits »

Après la rencontre avec Bernard Preynat en 2010, « vous parlez de ’trucs’, de ’choses’, vous n’avez pas cherché à comprendre les faits », reproche un avocat des parties civiles à Mgr Barbarin.

⇒ 14 h 36 : Pourquoi le cardinal s’est-il tourné vers Rome plutôt que vers le procureur de la République  ?

Les parties civiles repartent à la charge : Pourquoi le cardinal s’est-il tourné vers Rome plutôt que vers le procureur de la République, après avoir rencontré Alexandre Hezez ? « Les faits présentés par Alexandre Hezez étaient prescrits. Je n’avais pas d’accès à la justice. Tandis qu’à Rome, j’en avais un », avec la levée possible de la prescription canonique. « Suite à quoi j’ai donné la sanction maximale que je pouvais donner », conclut Mgr Barbarin.

⇒ 14 h 19  : « Vous est-il arrivé de dénoncer des faits d’agression sexuelle à la justice ? »

Place aux questions des parties civiles. « Vous est-il arrivé une seule fois de dénoncer des faits d’agression sexuelle à la justice ? », questionne une avocate. Le cardinal ne se défile pas et répond avoir régulièrement « consulté le procureur de la République. J’ai ensuite toujours agi suivant ses indications. »

Et dans le cadre de l’affaire Preynat, rebondit la présidence de la cour ? Mgr Barbarin a-t-il consulté le procureur de la République ? « Je ne sais pas, je ne me souviens plus… D’une certaine manière, la question ne s’est pas posée », répond le prévenu, provoquant quelques remous dans la salle.

⇒ 14 h 17  : « Un évêque ne confesse jamais un prêtre »

Les propos de Bernard Preynat étaient-ils confidentiels lors de votre rencontre, demande la cour ? « Un évêque ne confesse jamais un prêtre », rappelle le cardinal.

⇒ 14 h 15 : « Avez-vous aujourd’hui la réponse ? »

La cour demande au cardinal s’il sait désormais comment gérer des faits anciens. « Avez-vous aujourd’hui la réponse ? »

« Eh non », répond Mgr Barbarin, semblant regretter qu’aucune procédure n’existe dans ce cas de figure, lorsque les faits ne sont pas précisément caractérisés.

⇒ 13 h 55 : Les victimes parleront cet après-midi

Après une matinée « moins tendue qu’en première instance », estime un des soutiens du cardinal, l’audience reprendra à 14 heures. La cour entendra cet après-midi les victimes. Plus détendu qu’à son arrivée, le cardinal, en simple habit ecclésiastique, sans croix pectorale, prend place.

⇒ 13 h 45  : Le compte-rendu de la matinée

L’audience va reprendre dans quelques minutes. Ce matin, le cardinal Barbarin a été appelé à la barre ; il s’est expliqué longuement sur la chronologie des agressions sexuelles commises par le père Preynat et la manière dont l’Église a géré l’affaire.

⇒ 13 h 25  : Le cardinal Barbarin, « bouc émissaire » pour les uns, « coupable à part entière » pour les autres
En attendant la reprise de l’audience à 14 heures, retrouvez notre reportage à Lyon. Si le cardinal Barbarin n’intervient plus dans la gestion du diocèse depuis mars, il réside toujours à l’archevêché. « La Croix » a voulu savoir comment les catholiques lyonnais vivaient cet entre-deux.

⇒ 12 h 15 : Comment « réparer » l’Église ? La consultation des lecteurs de « La Croix »

Au cours du premier trimestre de l’année 2019, la succession de différents événements a provoqué un trouble parmi les fidèles catholiques. De nombreux lecteurs de La Croix et du Pèlerin nous ont spontanément fait part de leur désarroi, attendant de nous un accompagnement. En voici une première synthèse :

⇒ 12 heures : L’audience est suspendue et reprendra à 14 heures

Dans les couloirs, Me Luciani un des avocats de Mgr Barbarin assure que « Philippe Barbarin dit la vérité, il n’a jamais voulu obstruer la justice ». 

EN DIRECT - Procès Barbarin en appel : « Vous n’avez pas cherché à comprendre les faits »

⇒ 11 h 55 : Mgr Barbarin et le Vatican

Interrogé par le président sur sa marge de manœuvre vis-à-vis de Rome, Mgr Barbarin dit avoir obtenu à sa demande la levée de la prescription canonique. « C’est vrai que j’aurais pu espérer plus », lâche le cardinal, après avoir évoqué sa demande insatisfaite d’une lettre personnelle du pape aux victimes reconnaissant leurs souffrances.

⇒ 11 h 45 : « Pourquoi attend-on de moi que je porte plainte ? »

« Pourquoi attend-on de moi que je porte plainte, vingt ans après, alors que des paroissiens et des parents ne l’ont pas fait à l’époque ? C’est une question que l’on peut se poser », redit le cardinal. « J’ai fait tout ce que je croyais pouvoir faire. »

⇒ 11 h 35 : Philippe Barbarin : «  J’ai fait ce qu’on m’a demandé »

Après avoir écarté Bernard Preynat de toute charge paroissiale en 2015, le cardinal juge avoir répondu aux recommandations de la Congrégation pour la doctrine de la foi : « plus de ministère, pas de scandale public. J’ai fait ce qu’on m’a demandé. »

⇒ 11 h 30 : En 2007, il avait suspendu un prêtre

Le cardinal se défend de ne pas réagir en cas de faits avérés d’agression sexuelle. En 2007, le cardinal raconte avoir été confronté à des actes d’un autre prêtre. « Je l’ai aussitôt suspendu. Il n’a pas même pu célébrer la messe le dimanche suivant. J’ai réagi dans la seconde même. »

⇒ 11 h 10 : Le père Preynat, un cas à part ? « Je l’espère. »

Le président demande si Preynat est un cas à part vu le nombre de victime. « C’est tellement monstrueux que je l’espère », répond le cardinal Barbarin.

⇒ 11 heures : « Une quinzaine de familles auraient pu témoigner »

Selon le cardinal, tout le monde savait à Sainte Foy-lès-Lyon. « Une quinzaine de familles au moins pourraient en témoigner, avec lesquelles j’ai parlé depuis », affirme Philippe Barbarin. « Une victime m’a dit “je vous ai attaqué vous, je ne pouvais tout de même pas attaquer mon père” ».

EN DIRECT - Procès Barbarin en appel : « Vous n’avez pas cherché à comprendre les faits »

⇒ 10 h 40 : Le cardinal est appelé à la barre : « Je ne sais pas ce que je n’ai pas fait »

Lors d’une rencontre avec le père Preynat, le 31 mars 2010, « je n’ai pas eu le courage, à ce moment-là, de lui demander – ce que j’ai demandé ensuite à Alexandre Hezez – de nommer les faits », a concédé le cardinal Barbarin, après avoir expliqué qu’il « ne [savait] pas ce qu’[il n’avait] pas fait ».

⇒ 09 h 55 : Une lettre de 1991 au centre des débats

Le président du tribunal retrace la chronologie des faits. Quand le cardinal Barbarin a-t-il pris connaissance de la lettre des parents de François Devaux dénonçant les agissements de Bernard Preynat ? Cette lettre de 1991 sera de nouveau au centre des débats.

⇒ 09 h 45 : Les responsables du diocèse de Lyon sont présents

Mgr Emmanuel Gobillard, évêque auxiliaire du diocèse de Lyon, les pères Yves Baumgarten et Eric Mouterde, vicaires généraux, sont venus assister au procès en appel. Ils avaient conduit le diocèse après le retrait de Mgr Philippe Barbarin, le 18 mars dernier, avant la nomination de Mgr Dubost le 24 juin comme administrateur apostolique du diocèse de Lyon.

⇒ 09 h 40 : Maître Luciani, un des avocats du cardinal, regrette « une confusion entre Philippe Barbarin et l’Église qu’il incarnerait ».

⇒ 09 h 15 : Début de l’audience

Huit victimes du père Preynat sont présentes au procès. Une seule partie civile ne s’est pas présentée, Didier Burdet. Absent les deux premiers jours du procès en première instance, Didier Bardiau est en revanche bien là.

09 heures : Philippe Barbarin est arrivé

L’air grave, le cardinal Philippe Barbarin a pris place sur le banc des prévenus, accompagné de ses deux avocats maître André Soulier et maître Jean-Felix Luciani. Contrairement aux usages, aucune prise de vue n’a été autorisée dans la salle d’audience avant le début des débats.

⇒ 08 h 45 : L’audience doit débuter à 9 heures

Une longue file s’est formée sur les marches du Palais de justice, sur les bords du Rhône. Tout le monde ne pourra pas accéder dans l’étroite salle d’Aguesseau où siège la chambre correctionnelle présidée par Éric Seguy. Le ministère public est représenté par Joël Sollier. Relaxée en première instance, Régine Maire s’est assise au dernier rang.

⇒ 08 h 40 : L’attente du diocèse de Lyon

Huit mois ont passé, et le diocèse de Lyon reste suspendu dans cet entre-deux : « le cardinal », comme l’appellent de nombreux catholiques lyonnais, est-il toujours là, ou déjà parti ? S’il reste archevêque de Lyon, il n’est officiellement plus aux affaires dans le diocèse : Mgr Michel Dubost a été nommé administrateur apostolique le 24 juin. Philippe Barbarin avait choisi de se mettre « en retrait » après le refus du pape François d’accepter sa démission.

⇒ 08 h 30 : Philippe Barbarin comparaît à Lyon après avoir fait appel de sa condamnation

Le cardinal Philippe Barbarin comparaît devant la 4e chambre correctionnelle de la cour d’appel de Lyon. Il a en effet fait appel de la condamnation à six mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs prononcée par le tribunal correctionnel de Lyon, le 7 mars 2019.

⇒ 08 h 20 : Une à deux journées d’audiences programmées

Les débats devraient se poursuivre vendredi sur ce dossier aux multiples rebondissements. « Philippe Barbarin a fait le choix en conscience, pour préserver l’institution à laquelle il appartient, de ne pas transmettre [les informations] à la justice », lit-on dans le jugement.

« Je n’ai jamais au grand jamais cherché à cacher encore moins à couvrir ces faits horribles », s’était exclamé le cardinal Barbarin lors de la première audience, en janvier 2019. Seule une partie des charges pesant sur l’archevêque de Lyon avait été retenue par la juridiction présidée par Brigitte Vernay.

La condamnation d’un cardinal est une première. En novembre 2018 Mgr André Fort, ancien évêque d’Orléans, avait été condamné à huit mois de prison avec sursis pour non-dénonciation d’agressions sur mineurs.

À l’origine du procès du cardinal Barbarin, les abus sexuels commis entre 1986 et 1991 par Bernard Preynat, qui comparaîtra devant le tribunal correctionnel de Lyon du 13 au 17 janvier 2020.

Bonjour et bienvenue dans notre direct du procès en appel du cardinal Barbarin. Vous y trouverez les moments forts de l’audience rapportés par nos deux journalistes sur place.

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