EN DIRECT – Municipales à Paris : suivez en direct le premier débat entre les sept principaux candidats – Le Figaro
La candidate soutenue par LFI se dit contre la politique du chiffre des policiers. «Les commissariats sont mieux notés s’ils font du harcèlement à l’amende», déplore-t-elle.
Elle s’en est également prise à Agnès Buzyn, qui a accusé Nicolas Sarkozy d’avoir baissé les effectifs des policiers. «Si vous parlez de baisse d’effectifs, faut savoir de quoi on parle. Faut savoir comment ça fonctionne».
Favorable à une police municipale, il ne souhaite toutefois pas que tous les agents soient armés : «Nous avons besoin de cette police, elle aura plusieurs objectifs: empêcher le petit trafic, surveiller que ça ne castagne pas sur la route… Celle-là n’a pas besoin d’être armée». En revanche, les agents qui auront des «missions d’intervention» pourront être armés.
L’ex-ministre de la Santé assure que l’on est en train d’augmenter le nombre de policiers de la police nationale, rejetant la baisse des effectifs de police municipale sur le quinquennat Sarkozy. «La police fait un travail difficile entre le terrorisme, les grands trafics. La police doit répondre aux incivilités du quotidien. On ne peut pas laisser des gens se promener à deux heures du matin sans aucune arme pour se défendre. Il faut armer les policiers, les former aussi bien que la police nationale. Ce sont des gens qui sont au service des citoyens», martèle-t-elle.
Pourquoi ne doit-elle pas être armée ? «Parce que la police municipale ne va pas remplacer la police nationale». «Je le dis à Mme Buzyn, son gouvernement a une responsabilité majeure dans cette situation. J’ai 3400 agents, ils seront 5000 si je suis élue, qui seront dans les rues, qui patrouilleront», a-t-elle ajouté.
David Belliard est le premier à réagir: «L’insécurité est un sujet très important. Il y a un problème d’incivilité. La mise en place d’une brigade est une réponse concrète». Il critique la mise en place de vidéo surveillance: «On a mis 200 millions d’euros pendant 15 ans sur la vidéo surveillance». «Il faut remettre des humains dans les rues», lance le candidat.
La candidate prône pèle-mêle la gratuité des transports en commun, et veut aussi offrir un vélo à chaque jeune à ses 16 ans, une proposition qui coûterait, selon elle, cinq millions d’euros. «Si vous comparez avec la privatisation des parkings municipaux, c’est 40 millions d’euros pour Indigo ex-Vinci park», relativise-t-elle.
Favorable à la baisse des loyers, à la culture du vélo, Danielle Simonnet pointe la galère des banlieusards des deux heures, en opposition à la proposition d’Anne Hidalgo de «ville du quart d’heure».
Venue en transport en commun, la candidate a choisi comme photo une auberge citoyenne dans le 20e arrondissement, où des femmes au chômage ont décidé de monter un restaurant-traiteur. «Cela montre ce 20e populaire avec ces femmes qui s’engagent. Ces quartiers populaires, il faut les soutenir», défend-elle.
Ensuite, Serge Federbusch a vivement critiqué le bilan d’Anne Hidalgo en matière d’accueil de réfugiés, regrettant le «principe de l’accueil inconditionnel». Cette politique a, selon lui, «suscité un afflux» de migrants à Paris, notamment à Porte de la Chapelle ou Stalingrad. «Des dizaines de milliers de gens sont arrivés à Paris. Mme Hidalgo a ensuite pleurniché à la préfecture pour qu’ils les enlèvent. Elle a beau être de gauche, elle n’en veut pas», a-t-il fustigé. S’il était élu, il interromprait «immédiatement toutes les aides aux associations qui incitent les gens à venir».
Sur son mode de transport, il indique circuler quasi exclusivement en scooter thermique, accusant Anne Hidalgo d’avoir créé le «chaos».
Rachida Dati a ensuite évoqué les logements sociaux. La candidate LR souhaite «revoir la pondération des critères pour attribuer des logements en priorité à ceux qui rendent des services aux parisiens: personnels soignants, militaires, policiers…». «Je suis une enfant du logement social, et quand ça marche bien c’est qu’il y a de la mixité», affirme-t-elle.
La maire du VIIe arrondissement est venue en voiture hybride. Elle a choisi une photo de la colline du crack dans le nord de Paris. «C’est la dégradation de Paris, à chaque fois qu’il y a ce genre d’endroit c’est le lieu de tous les trafics. Je ne me résous pas à ce que Paris se dégrade à cette vitesse», dénonce la candidate, en conclusion.
Le candidat EELV se dit favorable à faire resurgir la Bièvre. «Il faut changer Paris. On est face à une urgence climatique. On sait que les périodes de canicule vont continuer, devenir plus fréquentes. On a besoin d’avoir de la fraîcheur à Paris. Cette rivière a été enfouie sous le béton. Ces travaux ont déjà commencé à Arcueil. Ce beau projet doit redonner une rivière aux Parisiens, dans les 13e et 5e arrondissements», défend-il.
David Belliard veut aussi «recréer un troisième bois à Paris, le bois de Bercy». Favorable à redistribuer 50 millions d’euros des grandes aux petites entreprises «pour leur permettre de changer de véhicule quand elles en ont besoin», le candidat veut toutefois ne «pas augmenter les impôts pour les particuliers».
Désireux de bloquer les loyers pendant cinq ans, le candidat affirme que «personne ne peut trouver un logement décent à moins de 1100, 1200 euros dans le 11e arrondissement». «Il faut mieux réguler le marché privé pour empêcher le prix des loyers d’augmenter», martèle-t-il.
David Belliard dit avoir pris la ligne 9 du métro pour venir à l’émission. «Je prends d’habitude mon vélo. Lorsque je ne peux pas prendre mon vélo je prends mon métro et parfois le taxi», assure-t-il. Comme photo, le candidat a choisi la gare de l’Est, premier lieu qu’il a vu lors de son arrivée dans la capitale depuis Vesoul, sa ville d’origine.
Malgré un projet socle qui avait été enterriné par les équipes de Benjamin Griveaux, l’ancienne ministre indique que son programme est «complet» et qu’il «répond aux problèmes des Parisiens». Elle en a profité pour attaquer la maire sortante de Paris. «J’ai l’impression qu’avec Anne Hidalgo on ne vit pas dans la même ville. Elle parle d’une ville apaisée mais je n’ai pas l’impression que la vie soit apaisée à Paris», a-t-elle indiqué.
Interrogé sur son moyen de locomation pour venir sur le plateau, elle affirme qu’elle est «venue en taxi» mais qu’elle prend également le métro et le bus à l’occasion. Enfin, la photo sélectionnée est celle de la terrasse du café Le Nesle, dans le 6e arrondissement, où elle prenait son café «tous les matins avant de prendre mon service au service réanimation».
Interrogée sur une mesure de son programme – trouver des moyens de locomotion moins polluants pour les professionnels, afin qu’ils passent du camion au vélo- Anne Hidalgo a du mal à répondre. «Je ne comprends pas bien votre question», lance-t-elle au journaliste David Pujadas. «C’est dans votre programme», rétorque-t-il. «Nous sommes en train de travailler avec la chambre de commerce et d’industrie» indique-t-elle. Une aide est déjà disponible pour les professionnels afin qu’ils puissent avoir un moyen de transport moins polluant.
La maire détaille également la ville «du quart d’heure», assurant qu’une agora serait mise en place dans chaque quartier. «Cette ville du quart d’heure sera sans doute quelque chose qui permettra gagner en qualité de vie car gagnera en proximité».
Anne Hidalgo affirme être venue en métro en prenant la ligne 1 puis «la ligne 9 ou 3», ajoute-t-elle vec hésitation. Elle a d’ailleurs choisi une photo des berges de la Seine devenue piétonnes. «C’est cette ville là qu’on souhaite porter», où l’on «profite des beautés de Paris», conclut-elle.
Cédric Villani se dit favorable à créer un conseil des citoyens, une agora. Ces personnes, tirées au sort, seront issues «de Paris et sa couronne». Il s’agira «d’experts, des représentants des syndicats». «Cette agora aura un pouvoir de proposition pour inscrire des sujets à l’ordre du jour, des référendums, des consultations. Nous en aurons besoin pour introduire les grands sujets de demain», fait-il valoir.
Critiquant la mairie actuelle, qui «se prétend écologiste», «on voit qu’il y a un monde entre ce qu’il s’est passé et ce qu’il se propose», regrette Villani.
Répondant à une question de David Pujadas, le candidat admet qu’il est venu à l’émission en voiture, conduit par sa cheffe de cabinet. Il a par ailleurs choisi la photo d’une école, dans la Goutte d’Or, où l’on apprend la citoyenneté. «Le physicien Georges Charpak a agi au quotidien pour apporter à ces jeunes de l’ouverture. C’est dans ces écoles que se forge le Paris de demain», défend Villani.
L’enjeu est de taille pour les trois candidates qui font la course en tête dans les sondages: selon une enquête de Harris Interactive-Epoka diffusé mardi, Rachida Dati continue de progresser (25%), devançant Anne Hidalgo (24%) et la LREM Agnès Buzyn (17%). Viennent ensuite l’écologiste David Belliard (11%) et le député congédié de LREM Cédric Villani (8%) – tous deux à la peine après avoir flirté avec les 15% -. Enfin, en bas du tableau, l’Insoumise Danielle Simonnet (5%) et le candidat soutenu par le Rassemblement national Serge Federbusch (4%).
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Entrée en campagne à un mois du scrutin, l’ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn a remplacé Benjamin Griveaux au pied levé. Le candidat investi par La République en marche (LREM) a renoncé le 14 février, victime de la diffusion sur le web d’images privées intimes. Candidate à son premier scrutin dans le 17e arrondissement, Agnès Buzyn, 58 ans, souhaite créer une police municipale armée et déployer des «managers de rue» chargés de la propreté. Alors que son prédécesseur n’en finissait pas de dégringoler dans les sondages, cette médecin de profession espère que sa candidature redonnera du souffle à LREM.
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Pour préparer le débat, Anne Hidalgo, a passé du temps avec deux proches, la communicante Nathalie Rastoin et Jean-François Rial, patron de Voyageurs du Monde.«De toute façon mon programme je le connais par cœur, c’est moi qui l’ai écrit à la main. Ça me permet de tout mémoriser. Je rédigeais mes réquisitoires de la même manière», déclare pour sa part Rachida Dati, niant tout sparring partner pour répéter le débat.
Après deux semaines seulement de campagne, la candidate LREM Agnès Buzyn, propulsée au dernier moment dans la course, cherchera au cours de l’émission «à se montrer telle qu’elle est en vrai», indique son directeur de campagne, Paul Midy. «Agnès mettra en lumière ses compétences, sa capacité à gérer des crises.» De son côté, Cédric Villani, ex-LREM, aura à cœur de soigner son introduction et sa conclusion. «On y va pour tout défoncer dès les cinq premières minutes», assure l’un de ses soutiens.
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Les thèmes choisis ont été regroupés en trois ensembles: propreté-aménagement-sécurité, écologie-mobilité-santé, économie-logement-budget-solidarité-social.Les thèmes choisis ont été regroupés en trois ensembles : propreté-aménagement-sécurité, écologie-mobilité-santé et économie-logement-budget-solidarité-social.» LIRE AUSSI – Municipales à Paris : comment les candidats ont préparé le premier débat télévisé
«Il n’est absolument pas à l’ordre du jour de repousser les élections municipales» en raison de la crise du coronavirus, a affirmé ce mercredi la porte-parole du gouvernement. «Nous ne considérons pas que la situation sanitaire justifierait à ce stade» de reporter le scrutin des 15 et 22 mars, a précisé Sibeth Ndiaye à l’issue du Conseil des ministres, en bonne partie consacré à la crise sanitaire.
Les invités de ce débat sont : Anne Hidalgo (maire socialiste sortante), Rachida Dati (LR), Agnès Buzyn (LREM), David Belliard (EELV), Cédric Villani (ex-LREM), Danielle Simonnet (LFI), Serge Federbusch (Aimer Paris, soutenu par le RN).
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