En direct / Meurtre Maëlys. Procès de Nordahl Lelandais : “Il nous a bernés pour monter son alibi”, … – Le Dauphiné Libéré

17 H 06 :

Présidente : “La scène que vous dites avoir vu, c’est depuis votre voiture ?”

Témoin : “J’étais sorti de ma voiture pour me forcer à retourner à la soirée.”

Présidente : “Vous l’entendez lui parler ?”

Témoin : “Oui.”

Présidente : “L’échange ne vous interpelle pas plus que ça ?”

Témoin: “Non pas plus que ça.”

17 H 04 : Dernier témoin à la barre. Un des témoins du marié. Un homme de 37 ans. “Je suis venu à la soirée avec ma concubine et mes deux enfants. J’ai vu l’accusé discuter avec Maëlys et lui demander de passer par l’entrée du DJ pendant lui passait par l’entrée principale. Puis la petite a disparu. On a commencé à la chercher partout. Les gendarmes sont arrivés ensuite et Nordahl Lelandais n’était plus là.”

17 H 01 :

Maître Jakubowicz : ” Vous dites après ‘ce qui m’a interpellé c’est le mot tonton’. À qui en avez-vous parlé le jour des faits ?”

Témoin : “À mon ex (qui a été auditionnée plus tôt)”

Maître Jakubowicz : “Le problème c’est que le jour de sa première audition elle n’en a pas parlé non plus.”

Maître Jakubowicz : “Est-ce que le 31 août vous aviez vu des photos de Nordahl Lelandais dans la presse ?”

Témoin : “Je ne me rappelle plus.”

16 H 50 :

Maître Jakubowicz : “On reprend la chronologie des faits. Vous êtes entendus le jours des faits. On vous pose cette question simple ‘avez-vous vu Maëlys le jour du mariage ? Et si oui quand et en compagnie de qui ?’ Votre réponse c’est ‘je n’ai rien vu d’anormal’. Et il ne vous vient pas à l’esprit ce que vous allez dire d’essentiel quatre jours plus tard ?”

16 H 49 :

Maître Rajon : “Pouvez-vous nous dire ce que vous avez fait au moment où elle a disparu ?”

Témoin : “On a cherché partout. Après les gendarmes sont arrivés et on n’avait plus le droit de sortir de la salle.”

Maître Rajon : “Cette nuit là, vous avez bien dormi ?”

Témoin: “Dans ces conditions on ne peut pas dormir.”

16 H 45 : “La seule fois où j’ai vu Nordahl Lelandais c’est quand je suis sorti fumer une cigarette. J’ai entendu Maëlys lui dire ‘arrête tonton’. J’ai demandé à mon ex si elle connaissait cet homme et elle m’a dit non.”

Présidente : “Vous avez été entendus deux fois. La première fois (le 27 août) vous aviez dit que vous l’aviez vu à l’apéro et jouer avec d’autres enfants. Vous ne dites rien alors de ce que vous dites le 31 (2e audition). Pourquoi ?”

Témoin : “Sur le coup je ne sais pas. La panique, dans la tête on est perdu.”

Présidente : “Vous comprenez que ça puisse interroger ? Quatre jours après comme pour votre ancienne compagne ?”

Témoin : “Après je me suis rappelé”

Présidente : “Et vous n’avez pas d’explication ?”

Témoin: “Non.”

16 H 37 : Nouveau témoin à la barre, un homme de 30 ans.

16 H 31 : L’audience reprend.

16 H 18 : L’audience est suspendue. Reprise à 16h30.

16 H 10 :

Maître Jakubowicz : “D’après les éléments que vous donnez, vous revenez vers 00h10. Vous êtes au fond du parking et vous attendez Nordahl. Il arrive vers 00h23. Vous échangez un peu ?”

Témoin : “Vu qu’il n’arrivait pas, j’ai appelé mon frère et je suis rentré et lui est allé garer sa voiture”.

Maître Jakubowicz : “Est-ce que vous pouvez visualiser Maëlys au cours de la soirée ?”

Témoin : “Non.”

Maître Jakubowicz : “Avez-vous vu Nordahl Lelandais parler avec un enfant ?”

Témoin : “Non, je faisais la fête.”

16 H 05 :

Avocat  de la partie civile : “Le lendemain vous l’avez au téléphone ?”

Témoin : “On était tous convoqués pour une audition mais il n’était pas là. Je l’ai appelé et il a dit ‘mais vous l’avez retrouvée ?’ J’ai dit non et il est venu. Il nous a fait la bise comme si de rien n’était.”

L’avocat : “Vous pouvez développer ?”

Témoin : “Je ne sais pas, j’ai une conscience moi. Comment on peut taper une gamine ? Il nous a bernés pour monter son alibi. Et il continue aujourd’hui. Il le sait au fond de lui.”

15 H 57 :

Présidente : “Vous fumez un joint que fait-il ?”

Témoin : “Il m’a dit qu’il ne touchait à plus rien, qu’il avait arrêté la drogue.”

Présidente : “Il y a combien de temps que vous ne l’aviez pas vu à cette époque ?”

Témoin : “Un an. j’étais content de le revoir au mariage mais sans plus.”

Présidente : “Quand tout le monde s’inquiète pour Maëlys, est-ce que vous vous retrouvez avec lui ?”

Témoin : “Non, il n’a fait aucune recherche. Le dernier souvenir que j’ai de lui c’est que je vois son Audi A3 qui part avant l’arrivée des gendarmes. je me suis dit que c’est parce qu’il avait de la cocaïne dans la voiture. Mon plus regret il est là.”

Présidente : “Il est dans quel état au cours de la soirée ?”

Témoin : “Pour moi il était normal. Rien de plus, vraiment pas. Il faisait la fête comme tout le monde.”

15 H 52 :

Présidente : “Avez-vous des interactions avec Maëlys ?”

Témoin : “J’ai juste un souvenir de lui rendre un ballon mais je ne suis pas sûr à 100% que c’était elle.”

15 H 47 : Il a retrouvé Nordahl Lelandais sur le parking de la salle des fêtes la nuit avec un autre ami pour retourner au mariage. “C’était vraiment la fête. Et puis la petite a disparu. Et on a commencé les recherches.”

Présidente : “Vous rentrez par où ?”

Témoin : “Si je ne dis pas de bêtises par la porte du DJ.”

15 H 42 : Un nouveau témoin à la barre. Un homme de 34 ans. Il connaissait Nordahl Lelandais. Il était au mariage, à l’apéritif. “Je ne sais même pas par où commencer…..excusez-moi. Tout se passait bien à l’apéritif. Ensuite je suis revenu à la soirée, ce n’était pas prévu. J’ai demandé au marié si je pouvais revenir, mon frère était le témoin.”

15 H 41 :

Maître Rajon : “Il y a l’essentiel et il y a l’accessoire. L’essentiel c’est la proximité créée par Nordahl Lelandais pour approcher Maëlys. Elle emploie le terme copain, il y a l’attrait des chiens et elle vous entraîne pour voir qui c’est ? On est d’accord ?

La mère de Maëlys : “Oui.”

15 H 32 :

Jacques Dallest, l’avocat général : “Il y aurait eu une scène antérieure où votre fille a parlé de chiens avec l’accusé ?”

La mère de Maëlys : “Oui certainement.”

Maître Jakubowicz : “On vous a demandé s’il était usuel que votre fille appelle un homme inconnue tonton. L’avez-vous entendu vous-même ?”‘

La mère de Maëlys : “Non.”

Maître Jakubowicz : “Quand elle vous parle d’aller voir les chiens de son copain. Êtes-vous certaine du terme de copain ?”

La mère de Maëlys : “Oui.”

Maître Jakubowicz : “Je m’excuse mais il y a un problème de temporalité. Si elle dit copain c’est qu’il y a eu une familiarité avant. Quand la situez-vous puisqu’avant il n’était pas là ?”

La mère de Maëlys : “À quel moment je ne sais pas. C’était peut-être 5 ou 10 minutes avant. C’est lui qui l’ a approché, ce n’est pas ma fille qui est allée vers lui.”

Maître Jakubowicz : “Qu’est ce qui vous permet de le dire ?”

La mère de Maëlys : “Ma fille ne serait pas allée vers une personne qu’elle ne connaissait pas.”

La présidente : “Est-il possible qu’il y ait eu une interaction avant ? Au vin d’honneur ?”

La mère de Maëlys : “Oui c’est possible.”

15 H 22 :

Présidente : “Cette scène où votre fille regarde le téléphone de l’accusé. Vous n’avez pas dit la même chose que votre cousin. Pouvez-vous nous réexpliquer ?”

La mère de Maëlys : “Je me suis levée pour aller aux toilettes, j’ai croisé Maëlys et elle m’a dit ‘je peux aller voir les chiens de mon copain ?’ et c’est là que je l’ai accompagnée à la table.”

Présidente : “Qu’est-ce que vous en comprenez ?”

La mère de Maëlys : “Qu’il lui en avait parlé avant.”

15 H 16 : La présidente Blain fait revenir la mère de Maëlys à la barre.

15 H 15 :

Maître Jakubowicz : “Vous dites si on a voulu l’enlever, elle aurait crié, on l’aurait entendue ?”

Témoin : “Oui je pense qu’on l’aurait entendue.”

Maître Jakubowicz : “Est-ce qu’on entendait la musique dehors ?”

Témoin : “Pas comme à l’intérieur mais oui on entend.”

15 H 09 :

Maître Jakubowicz : “Le diable se cache dans les détails, votre témoignage est important. Est-ce qu’on peut imaginer que Maëlys circule et qu’elle s’arrête à la hauteur de Nordahl Lelandais ?”

Témoin : “Je ne sais pas, je n’ai pas assisté au début de la scène mais c’est possible.”

Maître Jakubowicz : “Cette scène vous la situez à quel moment ?”

Témoin : “Je sais que le gâteau était déjà passé… je ne sais pas.”

Maître Jakubowicz : “Quand on vous a interrogé à l’époque, vous aviez dit à la fin des entrées. D’où la faiblesse du témoignage humain et ses limites.”

Témoin : “Si je peux me permettre, on était à une soirée de mariage, on faisait la fête, on n’avait pas les yeux sur la montre.”

14 H 56 :

Maître Jakubowicz : “Je voudrais revenir à des choses très matérielles. En fait il n’y a que 2 interactions. Celle du téléphone et celle du retour de Nordahl Lelandais. Sur le premier élément, quand vous voyez un monsieur présenter son téléphone à Maëlys. Où êtes-vous assis et où est-il assis ?”

Témoin : “Je suis face à la piste de danse et il est à la table des mariés.”

Maître Jakubowicz : “Quand vous êtes entendus la première fois, vous dites ‘il me montrait son dos côté gauche’ ?”

Témoin: “Oui c’est ça.”

Un plan de table de la salle est projeté pour que la cour visualise bien.

14 H 49 :

Maître Rajon: “Vous avez reçu des menaces de Sven Lelandais ?”

Témoin : “Oui. Il n’y avait pas que ce monsieur, il y avait aussi des inconnus.”

Maître Remond : “Vous avez parlé d’un beau mariage, un des plus beaux que vous avez fait ?”

Témoin: “Ils y avaient mis du cœur, c’était l’accomplissement de leur amour.”

14 H 43 :

Maître Rajon : “Quid de l’après, des semaines et des mois suivants ?”

Témoin : “Je me souviens d’eux. C’était juste des gens autour d’une table qui attendaient un appel. Les semaines passent, on commence à comprendre ce qui a pu potentiellement se passer. On met des mots sur les réseaux sociaux pour trouver des témoins. Et on se fait insulter avec des propos dégueulasses. On se fait menacer en nous disant qu’on ne surveillait pas nos enfants, qu’on était une famille de drogués. J’ai porté plainte mais ça a été classé sans suite.”

“Il y a eu la création du collectif Maëlys qui nous a beaucoup aidé. Des gens qui nous ont aidés pour organiser des recherches sur le terrain. Je ne sais pas si ça a fait progresser l’enquête mais il y a eu de l’humanité dans toute cette inhumanité.”

14 H 37 :

Avocat partie civile : “Comment ça se passe quand Maëlys disparaît ?”

Témoin : “Beaucoup de monde est déjà parti. Et arrive ce moment, la musique se coupe et on dit qu’on cherche la petite Maëlys. On passe d’un moment festif à ce moment où l’ambiance devient lourde. Et plus le temps avance, plus on se dit ce n’est pas possible. Et on ne la trouve pas. Et quand on commence à chercher dans des chambres froides, des poubelles, c’est l’enfer. Les gendarmes arrivent avec des chiens et il ne se passe rien. On se retrouve en costard avec de belles chaussures près d’une rivière à crier son nom… et c’est le silence.”

14 H 31 : “C’est une gifle, un raz-de-marée, on essaie de tout se remémorer quand on est interrogé.”

14 H 26 :

Présidente Blain : “Vous vous souvenez du dernier moment où vous l’avez vue ?”

Témoin : “J’ai un souvenir où je la vois après qu’elle a gagné un paquet de bonbons. Après quand elle jouait avec d’autres enfants et après je n’ai plus de souvenir.”

Présidente “Vous pouvez expliquer comment elle était comme enfant ?”

Témoin: “Elle ne se laissait pas approcher si facilement que ça même si on faisait partie de la famille”.

14 H 17 : “J’ai croisé trois fois l’accusé au cours du mariage. Une fois au moment de l’apéritif. Une fois au moment où il montrait les images de chiens sur son téléphone. Et une fois quand on cherchait Maëlys et que Jennifer lui a demandé si il l’avait vue. Arrivent les gendarmes, on se retrouve bêtement à ne plus savoir quoi faire. J’entends que des gens commencent à avoir des doutes et cherchent ‘Nono’ mais moi je sais qui c’est. J’étais désœuvré, je ne savais pas quoi faire. Ma famille est explosée. On a passé des mois à ne pas savoir quoi faire. Et on se retrouve là aujourd’hui alors qu’on se demande encore pourquoi ? Ça n’aurait jamais dû arriver un truc pareil.”

14 H 14 : “C’était une magnifique soirée de mariage. Jusqu’au raz-de-marée qui a renversé ma famille.”

14 H 13 : Un nouveau témoin à la barre. Il est âgé de 41 ans. Il était invité au mariage. C’est le cousin de la mère de Maëlys.

14 H 09 : L’audience reprend.

13 H 45 : L’audience doit reprendre à 14 heures.

VIDÉO : Après le témoignage des mariés, Stéphane Blézy, journaliste au Dauphiné Libéré, revient sur les quelques mots échangés entre Nordahl Lelandais et la mariée, alors qu’il venait de tuer Maëlys peu avant.

13 H 40 : Déjà condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre du Caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais comparaît devant la cour d’assises de l’Isère, à Grenoble, depuis ce lundi 31 janvier pour le meurtre de Maëlys de Araujo.

Incarcéré actuellement au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), l’ancien maître-chien de Domessin (Savoie) doit s’expliquer sur les circonstances dans lesquelles est morte la fillette de 8 ans dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Il doit répondre, aussi, des délits d’atteintes sexuelles sur deux mineures de 15 ans, après les attouchements commis, ce même été 2017, sur deux de ses petites cousines alors âgées de 5 et 6 ans, ainsi que d’enregistrement et de détention d’images pédopornographiques, toujours au cours de la même période.

Un procès très médiatisé, avec un verdict attendu le vendredi 18 février.

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