EN DIRECT – Mali : le président IBK démissionne après son renversement par des militaires – LCI
TROUBLES – Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta, renversé mardi par un coup d’Etat militaire après une mutinerie acclamée par des manifestants, a annoncé sa démission dans la nuit. Les militaires qui ont pris le pouvoir appellent à une transition politique civile et promettent des élections.
Le président malien a annoncé sa démission dans la nuit. Quelques heures après son arrestation par des soldats mutinés, Ibrahim Boubacar Keïta est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque sur la bouche. Il a expliqué n’avoir pas d’autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte.
“IBK”, 75 ans, a déclaré avoir oeuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à “donner corps et vie” à l’armée malienne, puis il a évoqué les “manifestations diverses” qui depuis plusieurs mois ont réclamé son départ, faisant des victimes, estimant que “le pire en a résulté”. Il a également annoncé la dissolution de l’assemblée nationale et celle du gouvernement.
Les militaires qui ont renversé le président annoncent la création d’un Comité national pour le salut du peuple et appellent à appellent à une transition politique civile conduisant à des élections. Ils affirment que tous les accords internationaux seront respectés
Le président malien a annoncé sa démission dans la nuit. Quelques heures après son arrestation par des soldats mutinés, Ibrahim Boubacar Keïta est apparu vers minuit sur la télévision publique ORTM, portant un masque sur la bouche. Il a expliqué n’avoir pas d’autre choix que de se soumettre à la volonté de son armée en révolte.
“IBK”, 75 ans, a déclaré avoir oeuvré depuis son élection en 2013 à redresser le pays et à “donner corps et vie” à l’armée malienne, puis il a évoqué les “manifestations diverses” qui depuis plusieurs mois ont réclamé son départ, faisant des victimes, estimant que “le pire en a résulté”. Il a également annoncé la dissolution de l’assemblée nationale et celle du gouvernement.
Les chefs de l’Etat de la CEDEA doivent se réunir jeudi par visioconférence pour discuter de “la situation au Mali”, a annoncé la présidence nigérienne.
Dans un communiqué, la CEDEAO annonce avoir décidé de “la fermeture des toutes les frontières terrestres et aériennes” entre les pays membres de la Communauté et le Mali, “ainsi que l’arrêt de tous les flux et transactions économiques, commerciales et financières” et “invite tous les partenaires à faire de même”.
La CEDEAO suspend également le Mali de ses organes décisionnels et demande “la mise en œuvre immédiate de sanctions contre les putschistes”.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres exige la “libération immédiate et sans conditions” du président IBK. “Le secrétaire général condamne fermement ces actions et appelle au rétablissement immédiat de l’ordre constitutionnel et de l’Etat de droit au Mali”, a déclaré son porte-parole dans un communiqué.
Après avoir pris le contrôle d’un camp militaire près de Bamako, des militaires maliens ont arrêté le président Ibrahim Boubacar Keïta et le Premier ministre Boubou Cissé. Voici ce que l’on sait des troubles qui agitent le pays.
Tentative de coup d’Etat au Mali : que sait-on de la situation ?
Le Mali est confronté à une grave crise socio-politique qui préoccupe la communauté internationale. Une coalition hétéroclite d’opposants politiques, de guides religieux et de membres de la société civile multiplie les manifestations pour réclamer le départ du président Keïta, accusé de mauvaise gestion. A cela s’ajoute une “situation sociale délétère”, selon la dirigeante syndicale Sidibé Dédéou Ousmane.
La tentative de coup d’Etat est partie du camp de Kati. Le même camp militaire où, en mars 2012, des soldats s’étaient déjà mutinés contre l’inaptitude du gouvernement à faire face à la situation. Ils avaient alors chassé le président Amadou Toumani Touré, précipitant la chute du nord du Mali aux mains de groupes islamistes armés, qui ont occupé cette région pendant neuf mois avant d’en être en partie chassés par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier 2013 et toujours en cours. Sous la pression internationale, la junte avait fini par céder le pouvoir à des autorités civiles intérimaires jusqu’à l’élection en 2013 d’Ibrahim Boubacar Keïta.
Au regard des événements en cours, le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit en urgence mercredi.
La réunion se tiendra à huis clos dans l’après-midi à la demande de la France et du Niger, qui préside actuellement la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest
Le Quai d’Orsay, en fin d’après-midi, expliquait avoir pris connaissance avec inquiétude de la mutinerie qui s’est engagée à Kati et a “condamné avec la plus grande fermeté cet événement grave”.
L’Union Européenne condamne la “tentative de coup d’Etat” en cours au Mali. Quelques minutes plus tôt, le président de la Commission de l’Union africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, condamnait “énergiquement” ce qu’il qualifiait l’arrestation” du président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, par des militaires en révolte.
Le président malien Ibrahim Boubacar Keïta et son Premier ministre Boubou Cissé ont été arrêtés mardi par des militaires en révolte, qui les ont emmenés dans un camp militaire dans la banlieue de Bamako, a indiqué le directeur de la communication du chef du gouvernement malien.
La communauté internationale aux côtés de la CEDEAO
Les États-Unis se sont également opposés à tout changement de gouvernement en dehors du cadre légal au Mali, y compris par l’armée, a indiqué le représentant américain pour le Sahel, Peter Pham. “Nous suivons avec inquiétude l’évolution de la situation aujourd’hui au Mali. Les USA s’opposent à tout changement extra-constitutionnel de gouvernement, que ce soit par ceux qui sont dans la rue ou par les forces de défense et de sécurité”, a déclaré Peter Pham sur Twitter.
Coups de feu ce matin
“Ce matin, des militaires en colère ont pris les armes au camp de Kati et ont tiré en l’air. Ils étaient nombreux et très nerveux“, a déclaré à l’AFP un médecin de l’hôpital de Kati, à une quinzaine de kilomètres de la capitale.
“Ça tire, ça tire en l’air à Kati. Ce sont des militaires” du camp Soundiata Keita, a confirmé une source sécuritaire malienne sur place. Les raisons de ce coup de colère n’étaient pas immédiatement claires. A la mi-journée, la situation était calme et l’on n’entendait plus de tirs, selon un correspondant de l’AFP présent à Kati.