EN DIRECT – Législatives : l’Italie vote en nombre, l’union des droites se voit au pouvoir – Le Figaro

La chef du parti nationaliste Fratelli d’Italia dit attendre beaucoup de l’Europe et de la France. Tout en annonçant qu’elle n’acceptera «aucune subordination ou position d’infériorité» auprès du Figaro.

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«La droite aura très probablement la majorité absolue dans les deux chambres» pronostique Roberto d’Alimonte, politologue à l’université Luiss. Après dix ans de Parlement fragmenté, l’Italie devrait ainsi retrouver une vraie majorité qui, si la coalition se maintenait, pourrait lui assurer une stabilité: «Que cela plaise ou non à la gauche, notre gouvernement durera cinq ans», a promis avec une arrogance triomphante Giorgia Meloni à ses fans venus Piazza del Popolo à Rome pour son meeting de clôture. C’est le grand retour de la politique.

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«Aujourd’hui, tu peux contribuer à écrire l’histoire», a invité Giorgia Meloni sur Twitter ses partisans dimanche matin. Sur TikTok, elle a publié une vidéo où elle pose avec un melon dans chaque main qui masquent sa poitrine, jouant sur le sens de son nom. «En Europe, ils sont tous inquiets de voir Meloni au gouvernement (…) La fête est finie, l’Italie va commencer à défendre ses intérêts nationaux», a-t-elle mis en garde. «Je suis impatient de revenir à partir de demain au gouvernement de ce pays extraordinaire», a de son côté déclaré dans un bureau de vote de Milan Matteo Salvini, ancien ministre de l’Intérieur et chef de la Ligue anti-immigrés, allié à Giorgia Meloni dans ces élections.

Si la chute de Mario Draghi est considérée comme une perte, les menaces de «vengeance dans les urnes» contre les responsables du «Draghicide» ont disparu. Ici, on regarde résolument vers l’avenir. Alors que l’on se trouve au cœur de l’Europe des affaires, on n’y sent pas poindre d’alarme particulière face à la perspective d’une arrivée au pouvoir de la droite nationaliste. Pourtant, ce soir-là, les sensibilités politiques reflètent l’hémicycle romain, à l’exception du Mouvement 5 étoiles, bien absent de ce monde.

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Entre l’espoir des plus nombreux de voir la droite libérale revenir au pouvoir et le sentiment que «les jeux sont faits», un vent de fatalisme souffle: «les entreprises italiennes ont connu tant de crises, que chacun est convaincu que quel que soit le vainqueur de ces élections, on s’en tirera toujours», commente le patron, manifestement centriste, d’une société du numérique, de 200 personnes.

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Dans l’opposition depuis sa création en 2012, le jeune parti de Giorgia Meloni n’a participé à aucun gouvernement qu’ils soient de gauche comme de droite. Capable ainsi de séduire l’électorat antisystème et protestataire, «la Meloni» comme on l’appelle en Italie, a acté pendant sa campagne un tournant conservateur, éloigné de l’héritage fasciste se présentant comme «une mère, une italienne, une chrétienne». Quel est donc le programme poussé par la formation favorite ?

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Les derniers sondages publiés la semaine dernière placent la formation post-fasciste de Giorgia Meloni, Fratelli d’Italia (FdI) en bonne position. Son parti est crédité de 24 à 25% des intentions de vote, devant le Parti démocrate entre 21 et 22%. Suivent le Mouvement 5 Étoiles (ex-antisystèmes) de 13 à 15%, la Ligue à 12%, Forza Italia (FI) à 8%. La coalition des droites qui rassemble Fratelli d’Italia, Forza Italia et la Ligue, pourrait rafler entre 45% et 55% des sièges au parlement.

Un tel résultat le jour du scrutin permettrait à Giorgia Meloni de prétendre au poste de premier ministre et de fixer le cap de la coalition, avec notamment la droite libérale de l’ancien chef de gouvernement Silvio Berlusconi. Pour son autre allié en revanche, le patron de la Ligue Matteo Salvini, propulsé au pouvoir après avoir remporté 17% des voix aux législatives de 2018 puis 34% aux européennes l’année suivante, la potion serait amère.

Le leader italien de la Ligue Matteo Salvini, a exigé vendredi 23 septembre «des excuses ou la démission» d’Ursula von der Leyen qui a évoqué «les instruments» à la disposition de Bruxelles pour sanctionner d’éventuelles atteintes aux principes démocratiques de l’UE, en cas de victoire des ultra-conservateurs aux législatives. «Si les choses vont dans une direction difficile, j’ai parlé de la Hongrie et de la Pologne, nous avons des instruments», a mis en garde la présidente de la Commission européenne en réponse à une question sur les élections de dimanche en Italie pour lesquelles une coalition des droites est annoncée favorite dans les sondages.

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Si les sondages sont fiables, la fondatrice du parti d’extrême droite Fratelli d’Italia devrait être la future présidente du Conseil italien. Lors des élections législatives ce 25 septembre, sa formation devrait non seulement dominer la coalition de centre droit mais devenir en plus la première force politique d’Italie.

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Quel que soit le gouvernement issu des élections, son chemin apparaît d’ores déjà semé d’embûches. Il devra gérer la crise causée par la flambée des prix alors que l’Italie croule sous une dette représentant 150% du PIB, le ratio le plus élevé de la zone euro derrière la Grèce. Dans ce contexte, la manne du plan européen de relance post-pandémie, dont l’Italie est de loin le premier bénéficiaire, sera indispensable pour maintenir à flot la péninsule.

«L’Italie ne peut pas se permettre de se priver de ces sommes d’argent», observe pour l’AFP l’historien Marc Lazar, jugeant donc «très limitée la marge de manoeuvre de Meloni» sur l’économie. Elle pourrait en revanche ferrailler contre Bruxelles aux côtés de Varsovie et Budapest «sur les questions de défense de l’intérêt national par rapport aux intérêts européens». Giorgia Meloni réclame en outre une «révision des règles du Pacte de stabilité», suspendues en raison de la crise sanitaire, qui fixent un plafond de 3% du PIB pour le déficit et de 60% pour la dette.

Bonjour et bienvenue dans ce direct consacré à l’élection générale italienne. Selon le ministère de l’Intérieur, l’affluence était de plus de 19% à 10H00 GMT, en ligne avec les législatives de 2018, et de nombreuses files d’attente se sont formées devant les bureaux de vote dans diverses régions du pays.

A seulement 45 ans, Giorgia Meloni, la cheffe du parti de droite nationaliste Fratelli d’Italia, crédité de près d’un quart des voix dans les derniers sondages, est favorite pour prendre la tête d’un gouvernement de coalition au sein duquel elle dominerait largement la droite classique.

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