EN DIRECT – Élisabeth Borne a remis sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a refusée – Le Figaro
Certains d’entre eux en ont profité pour improviser quelques pas de danse devant le Palais Bourbon.
Le président des Républicains Christian Jacob a rejeté mardi, avant sa rencontre avec Emmanuel Macron, toute idée de pacte de gouvernement, assurant que LR ne serait pas la «roue de secours» de la majorité. «Que Emmanuel Macron mettre des propositions sur la table», a affirmé sur France Inter Christian Jacob, qui était le premier chef de parti reçu par le chef de l’Etat à 10 heures. Mais il a rappelé la position de LR martelée depuis le deuxième tour des législatives : «nous sommes dans l’opposition» et «nous y restons». «On n’a pas vocation de béquille ou de roue de secours», a-t-il ajouté, rejetant l’idée d’un pacte gouvernemental : «la réponse ne sera pas dans les combines et les magouilles».
Le président des Républicains, Christian Jacob, a été reçu par Macron à l’Elysée ce matin à 10 heures. Il sera suivi à 11 heures par Olivier Faure (PS).
«Éric Zemmour a manqué son pari présidentiel, il a manqué son pari législatif, dans ces cas-là on arrête de donner des leçons», a lancé Sébastien Chenu, député RN, après que le candidat de Reconquête a déploré l’absence d’union entre son parti et le Rassemblement national. «Éric Zemmour s’est trompé, il faut qu’il le reconnaisse et en prenne acte».
>> LIRE AUSSI : Éric Zemmour: «Il faut un rassemblement de toutes les droites»
Alors que sa démission a été refusée par le président de la République, Élisabeth Borne a convoqué tous les ministres en début d’après-midi, à Matignon.
Suite à la défaite de trois ministres aux législatives, Amélie de Montchalin à la Transition écologique, Brigitte Bourguignon à la Santé et Justine Benin à la Mer, un remaniement est nécessairement à l’ordre du jour. Mais aucun tempo n’est encore donné par l’Exécutif.
>> LIRE AUSSI : «Sommes-nous revenus à la IVe République?»
>> VOIR AUSSI – «Elisabeth Borne ou un autre, ça ne changerait pas grand chose»: Marine Le Pen réagit à la démission refusée de la première ministre
«Nous revendiquons la questure, la présidence de la Commission des Finances et la vice-présidence de l’un de ces postes», a réclamé Sébastien Chenu, député RN du Nord. En effet, le groupe d’extrême-droite compte bien s’appuyer sur leurs 89 députés frontistes, nouvellement élus.
Alors que plusieurs voix s’élèvent de la NUPES aux LR en passant par le Rassemblement national pour demander la démission de la première ministre, l’Elysée annonce ce matin qu’Élisabeth Borne l’a soumise au chef de l’Etat mais ce dernier l’a refusée.
Le Président va chercher avec les chefs de parti des «solutions constructives envisageables».
>> LIRE AUSSI : Élisabeth Borne affaiblie avant même son discours de politique générale
Pour la première fois, le Rassemblement national peut compter sur 90 députés. «Nous voulons montrer que ces 90 hommes et femmes ont du talent et sont capables de prendre des dossiers, capables d’assumer dans 5 ans des responsabilités, a insisté Sébastien Chenu. Nous sommes des gens normaux ! Nous voulons démontrer que nous sommes capables de gouverner : oui, c’était peut-être ce qu’il nous manquait»
Face à une Assemblée fracturée, RN et NUPES se disputent la place de la première opposition face à la Macronie fragilisée. «Nous sommes la première opposition, nous assumerons des responsabilités et nous serons respectés, a maintenu Sébastien Chenu, député RN dans le Nord. Les Français ont tranché, ils ont choisi.»
«Nous allons nous faire entendre. Mais pas par le chahut : par le travail», a-t-il déclaré, reprenant les arguments de Marine Le Pen qui avait défendu «une opposition constructive».
«Si j’avais Emmanuel Macron devant moi, je dirais de revenir au réel», a lancé Rachida Dati. L’ancienne ministre de l’UMP a défendu son camp qui ne rassemble qu’une centaine de députés. «Nous les LR, nous ne souhaitons pas être confondus avec les partis du désordre et de l’irresponsabilité.» En un éclair, elle attaque le camp présidentiel : «En Marche à l’Assemblée nationale, ça va être des canards sans tête et les autres, des têtes brûlées», contrairement aux Républicains qui «ont la tête sur les épaules».
Quant à la première ministre, Rachida Dati ne mâche pas ses mots. «Elle est déjà usée. Si elle reste, Macron fait le choix de l’immobilisme. Macron l’enjambe quand il rencontre lui-même les chefs de parti. Ça en dit long. Elle est toujours entourée et elle est sous tutelle.»
«Ce n’est pas une tambouille que je veux faire, prévient Olivier Faure, interrogé sur France Info. Nous sommes clairs sur nos intentions. Nous allons rester dans la Nupes et incarner une alternative.»
Le chef de file du PS doit être reçu par Emmanuel Macron à 11 heures ce matin, juste après Christian Jacob. «Je vais lui dire que le pays va mal, est en colère mais qu’il n’est pas bloqué». Olivier Faure refuse d’accepter un blocage du pays. «Nous devons tenir compte d’une situation politique inédite, a-t-il poursuivi. Si Emmanuel Macron est pour une revalorisation du pouvoir d’achat, s’il entend ce que disent les Français comme placer le SMIC à 1500 euros, revaloriser les retraites, nous serons là.»
«Élisabeth Borne doit présenter une copie avec ce qu’attendent les Français», prévient Fabien Roussel, député PCF, élu sous la bannière des NUPES. Alors que la première ministre est sur la sellette suite aux élections législatives, l’homme de gauche veut en premier lieu attendre son discours de politique générale. «S’il n’y a rien pour le pouvoir d’achat des Français, s’il y a encore la réforme des retraites à 65 ans, s’il n’y a que des mesures dont les Français ne veulent pas, alors nous voterons contre et elle sera battue».
>> VOIR AUSSI – «Emmanuel Macron va peut-être devoir sacrifier Elisabeth Borne», observe Jérôme Fourquet
Alors que la NUPES rencontre sa première difficulté d’union, Fabien Roussel, qui rencontre Emmanuel Macron matin, appelle au «mouvement tout de suite». «Il faut que ça bouge ! Je ne crains pas le chaos à l’Assemblée, je crains le chaos dans le pays, a-t-il scandé. Le Président Macron va provoquer le chaos et le désordre dans le pays s’il n’entend pas cette colère»
Près de 200 femmes, élues, journalistes, féministes, artistes, demandent dans une tribune publiée lundi par le Monde la démission du ministre des Solidarités Damien Abad, visé par des accusations de violences sexuelles.
L’union des gauches était-elle trop belle ? Deux jours après l’entrée massive de la NUPES à l’Assemblée, avec 130 députés, l’union a rencontré une première difficulté. En proposant de bâtir un groupe parlementaire unique afin d’apparaître comme la première opposition à Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon a reçu une sèche fin de non-recevoir de la part de ses partenaires.
Le chef d’EELV Julien Bayou s’est voulu diplomate mais ferme: «On est complémentaires et nos forces seront plus efficaces à l’Assemblée nationale si nous existons grâce à quatre groupes plutôt qu’un seul». Même son de cloche chez les communistes et leur chef Fabien Roussel: «Pour la gauche ce sera du temps de parole en plus et plus de droit de tirage».
>> LIRE AUSSI : L’OPA de Jean-Luc Mélenchon sur la Nupes échoue
Alors que la République en marche se retrouve en difficulté à l’Assemblée, faute d’une majorité absolue, les Républicains espèrent bien tirer leur épingle du jeu. «Nous sommes et nous resterons dans l’opposition: il n’y aura ni pacte ni coalition avec Emmanuel Macron», a encore répété hier le patron des Républicains, Christian Jacob dans une tentative d’autorité sur son parti, apparu divisé sur la question, à l’instar de Jean-François Copé. «Depuis des semaines, je répète qu’un pacte de gouvernement est vital entre Macron et LR afin de lutter contre la montée des extrêmes, a tweeté le maire de Meaux. L’extrême gauche comme l’extrême droite sont des dangers absolus pour la France. Ils incarnent l’un et l’autre violence, tension et sectarisme.»
>> LIRE NOTRE ÉDITO : «Macron et la droite, la diagonale du flou»
«Madame Borne devrait partir», a estimé Manuel Bombard, élu LFI à Marseille. Un appel qu’il n’est pas le seul à partager. «Madame Borne a été envoyée au carton. Elle doit partir, elle n’a plus l’autorité nécessaire pour être Première ministre. Son sort est scellé», a ajouté Alexis Corbière dans la foulée.
Au lendemain des élections, Olivia Grégoire, porte-parole du gouvernement, bottait en touche. «Élisabeth Borne est réélue. Elle a douze membres de son gouvernement réélu. Au moment où je vous parle, la question ne s’est pas posée.» Alors qu’Emmanuel Macron réunit les différentes forces d’opposition aujourd’hui, la question de la première ministre pourrait être abordée… et résolue.
>> LIRE AUSSI – Élisabeth Borne affaiblie avant même son discours de politique générale
>> VOIR AUSSI – Législatives: «Madame Borne est disqualifiée», estime Alexis Corbière
Face à un risque de désordre législatif avec une Assemblée qui lui est non acquise, Emmanuel Macron a invité les responsables politiques des oppositions.
Six d’entre eux seront reçus aujourd’hui à l’Elysée: Christian Jacob (LR) ouvre la marche à 10h, avant Olivier Faure (PS) à 11 heures, François Bayrou (Modem) à 14 heures, Stanislas Guerini (LREM) à 15h, Marine Le Pen (RN) à 17h30 et Fabien Roussel (PCF) à 18h30, avant d’autres mercredi comme le chef du parti EELV Julien Bayou.
Si le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore répondu, son numéro 2 Adrien Quatennens n’en a pas écarté l’idée, s’interrogeant toutefois «pour quoi faire ?»
>> LIRE NOTRE ANALYSE : Battu, Emmanuel Macron plonge dans l’incertitude du jour d’après
Pour la première fois depuis la Ve République, l’Assemblée nationale est fragmentée en quatre blocs, du Rassemblement National au Parti communiste, rallié sous la bannière des NUPES.
Avec 245 sièges, les candidats macronistes Ensemble remportent se placent en première place, talonnés par la coalition de gauche Nupes et ses alliés (137 sièges) et le RN qui réalise une percée historique (89 sièges). Le nouvel hémicycle comptera 37,3% de femmes, en recul par rapport à 2017 (39%).
Le chef de l’Etat a perdu dans les grandes largeurs la majorité absolue (établie à 289 sièges sur 577) qui, pendant cinq ans, avait voté tous ses projets pratiquement sans discuter. Conséquence : deux mois après sa reconduction à l’Elysée, le mandat du président vacille déjà, ses projets de réforme, dont les retraites, aussi. Et la France avance politiquement en terre inconnue.
>> LIRE AUSSI : Les 5 cartes pour comprendre le scrutin
Bonjour à tous, deux jours après le second tour des législatives, nous allons vous accompagner tout au long de la journée pour suivre les réactions et suite des tractations des différents partis. Restez avec nous !
Revivez la journée d’hier ici.