EN DIRECT- Coronavirus: la France quasiment à l’arrêt, le nombre de malades explose – Le Figaro
Bruno Le Maire a réaffirmé jeudi la volonté du gouvernement de faire le nécessaire, y compris par le biais d’éventuelles nationalisations, pour soutenir les grandes entreprises françaises susceptibles d’être menacées en raison des turbulences sur les marchés financiers liées à la pandémie.
“Nous avons plusieurs options sur la table pour toutes les grandes entreprises industrielles qui pourraient être menacées sur le marché, ça peut être des montées au capital (…) ça peut être des nationalisations“, a déclaré le ministre de l’Economie sur France inter. “Nous avons toutes les options sur la table, nous avons tout examiné, je les présenterai au président de la République très prochainement“, a-t-il ajouté.
Les Britanniques se préparent à un confinement à Londres, où une quarantaine de stations de métro vont fermer jusqu’à nouvel ordre. Le Premier ministre Boris Johnson, qui a déjà ordonné la fermeture des écoles à travers le pays, a demandé à ses ministres de lui présenter un plan qui entraînerait à Londres des fermetures d’entreprises, une réduction de l’offre de transports, des restrictions de rassemblements et des contrôles plus stricts sur les déplacements.
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«Il y a des gens qui sous-estiment le risque (…) Il y a des gens qui pensent qu’ils sont des héros modernes à enfreindre la règle alors même qu’ils sont des imbéciles», a-t-il ajouté. «Ils font courir des risques à eux, leur famille, leurs proches mais aussi aux personnels de santé qui seront là, même s’ils ont des comportements idiots, ils seront là pour les accompagner, les soigner, les sauver», a encore déclaré Christophe Castaner.
Le ministre de l’Intérieur s’en est également pris aux voleurs de masques dans les hôpitaux, ne «doutant pas que la justice prendra en compte le côté infâme, ignoble, d’organiser un commerce parallèle avec des masques de protection».
“Nous avons évité l’effondrement du système, les mesures restrictives fonctionnent et il est évident que lorsque nous atteindrons un pic et que la contagion commencera à diminuer, au moins en pourcentage, dans quelques jours, espérons-le, nous ne pourrons pas revenir immédiatement à la vie d’avant“, ajoute le chef du gouvernement.
«Si on joue le jeu de toutes les mesures barrières de distance et de confinement, il est vraisemblable qu’on puisse être dans une situation différente de celle de l’Italie», a-t-elle ajouté, à l’heure où le gouvernement italien vient d’annoncer une prolongation du confinement au delà du 3 avril. «L’inversion du pic» de l’épidémie pourrait alors se produire «entre le premier et le deuxième mois» à partir de la mise en place des mesures de confinement, soit «à partir de mi-mai», a-t-elle ajouté.
La directrice de Santé publique France a toutefois tenu à marquer ses réserves en rappelant que les travaux de modélisation à visée prédictive se basent sur «des modèles théoriques» alimentés par des «observations» limitées. «Aujourd’hui c’est de la pure spéculation», affirme-t-elle. «Il est trop tôt pour pouvoir affirmer quoi que ce soit sur la dynamique de l’épidémie.»
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«Plus la crise dure, moins il est probable que l’avenir de l’aviation puisse être garanti sans aides publiques», alerte-t-il dans un communiqué détaillant les résultats annuels 2019 déjà publiés la semaine passée. «La propagation du coronavirus a mis l’économie mondiale et notre entreprise dans un état d’urgence sans précédent» et «personne ne peut en évaluer les conséquences».
«Les temps extraordinaires nécessitent une action extraordinaire», a tweeté la présidente de l’Institut de Francfort Christine Lagarde. Elle promet qu’il «n’y a pas de limites à notre engagement envers l’euro», suggérant que d’autres mesures sont encore susceptibles de suivre, et ce quitte à utiliser «le plein potentiel de nos outils».
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Dans le meilleur des scénarios envisagé, 20% de la population adulte est infectée, soit environ 50 millions de personnes, sur une période de 18 mois. Dans cette hypothèse, la plupart des hôpitaux du pays auraient assez d’unités de soins intensifs pour faire face à l’épidémie si elles libèrent 50% des lits occupés par des patients non-atteints du Covid-19.
La pire des projections envisage que 60% de la population adulte, soit 150 millions de personnes, soient infectées en l’espace de 6 mois seulement. Dans ce cas, même avec tous les lits libérés, la majorité des hôpitaux du pays seraient cinq fois en dessous du nombre requis. Comme en Italie, une telle situation forcerait le personnel soignant à prendre des décisions difficiles sur qui soigner en premier.
Le chef du gouvernement a justifié cette décision en déclarant qu’un nombre accablant de cas de contamination sont arrivés de l’étranger. Le pays a enregistré environ 600 cas d’infection et six morts, un bilan relativement faible comparé à celui d’autres pays, mais les autorités s’inquiètent d’une possible flambée des contaminations.
Le confinement général de la population française pour tenter d’enrayer l’épidémie de coronavirus a débuté mardi 17 mars 2020 à 12h00. C’est une mesure totalement inédite dans l’histoire du pays. Des contrôles sont mis en place par les forces de l’ordre. Nous en avons filmé deux.
L’Europe s’installe pour de bon comme l’épicentre de l’épidémie, alors que la situation s’aggrave dans tout le Vieux Continent. Les frontières extérieures de l’UE sont désormais fermées, et la Banque centrale européenne sort l’artillerie lourde avec un plan d’aide de 750 milliards d’euros pour réagir face à l’avancée inexorable du virus.
L’Italie continue de payer le plus lourd tribut en approchant le seuil des 3000 morts, alors que le «pic» de l’épidémie ne semble pas encore atteint. Une semaine après le début du confinement généralisé, la péninsule a enregistré mercredi 475 décès en 24 heures, le plus grave bilan quotidien dans un seul pays. A ce rythme, l’Italie (2978 morts au total) risque de dépasser dès jeudi la Chine (3245 morts) comme pays ayant dénombré le plus de décès.
La Chine n’a rapporté jeudi aucune nouvelle contamination d’origine locale, une première depuis le début de l’épidémie apparue en décembre dans ce pays. Le risque de «réimportation» de l’épidémie se confirme cependant : les autorités sanitaires ont fait état de 34 cas importés supplémentaires.Les Etats-Unis se mettent en ordre de bataille pour affronter le virus, après avoir tardé et tergiversé. Un navire-hôpital militaire est attendu en renfort à New-York, des ingénieurs de l’armée sont mobilisés, et la fermeture de la frontière avec le Canada a été annoncée. Donald Trump s’est présenté comme un président «en temps de guerre», à l’heure où le pays compte plus de 7700 cas et 118 morts.
Outre-Manche, le Royaume-Uni s’est résolu à fermer les écoles à la fin de la semaine et jusqu’à nouvel ordre face à la propagation de plus en plus rapide du nouveau coronavirus, qui a fait plus de 100 morts sur son sol. Le gouvernement britannique s’était jusqu’alors montré réticent à renvoyer les 10 millions d’élèves britanniques chez eux, jugeant l’efficacité de la mesure insuffisante par rapport aux perturbations engendrées.
La Corée du Sud a recensé jeudi un rebond des nouveaux cas de contamination au coronavirus, après plusieurs jours de ralentissement des cas confirmés, alors qu’un nouveau foyer de l’épidémie est apparu dans une maison de retraite de Daegu, ville du sud-est sévèrement touchée par le virus.
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Hier, le directeur général de la Santé Jérôme Salomon a fait état de 9134 cas d’infection au coronavirus depuis le début de l’épidémie et de 264 décès, soit 89 de plus que la veille, ce qui représente une augmentation de 51%. Un rythme de contamination accru, qui fait peser un risque de saturation des services d’urgence.
Face à cette situation, le Parlement doit voter jeudi et vendredi «l’état d’urgence sanitaire», accompagné de mesures d’urgence pour soutenir l’économie. Cet état d’urgence sera déclaré par décret après l’adoption du projet de loi. L’Assemblée nationale et le Sénat seront informés «sans délai» des mesures prises pendant cette période.