En direct / Affaire Maëlys. Procès de Nordahl Lelandais : “J’ai fait entrer le loup dans la bergerie à … – Le Dauphiné Libéré
Maître Rajon : “Vous dormez combien d’heures cette nuit-là après les recherches ?”
Témoin : “Je ne dors pas.”
Maître Rajon : “Vous avez tous vos moyens quand vous êtes entendue la première fois ?”
Témoin: “On est là sans être forcément là.”
Maître Rajon : “Pouvez-vous nous décrire votre cousine Maëlys ?”
Témoin : “Toujours souriante… mais c’était une petite fille méfiante, elle ne serait pas montée en voiture avec quelqu’un qu’elle connaît pas.”
Maître Rajon : “Les conséquences depuis ?”
Témoin: “On est des victimes collatérales. J’ai été harcelée par le frère de l’accusé, sur mon lieu de travail. (elle est caissière), il venait toujours me voir à mon poste, j’ai dû en changer.”
11 H 40 :
Présidente : “Pourquoi lors de votre audition vous aviez dit que vous n’aviez rien remarqué ?”
Témoin : “Sur le coup je n’y avais pas repensé. C’est en parlant entre nous avec ma tante (la mère de Maëlys) que j’ai eu un flashback.”
Présidente : “Quatre jours après, vous donnez beaucoup de détails. On vous présente deux photos de l’accusé et vous dites ‘c’est bien lui’. Reste cette interrogation du pourquoi tout de suite après vous aviez dit ne rien avoir remarqué ?”
Témoin : “Je ne sais pas, peut-être que dans la panique…”
11 H 29 : “J’étais dehors, je fumais une cigarette. Mon ancien compagnon m’a demandé si je connaissais l’homme qui jouait au ballon avec Maëlys parce qu’elle l’avait appelé tonton.”
11 H 27 : L’audience reprend. Une nouvelle témoin à la barre. Elle est âgée de 27 ans. Elle était présente au mariage.
11 H 03 : L’audience est suspendue. Reprise à 11 heures 20.
La mariée : « Aujourd’hui, je pense que Maëlys a fait un sacrifice. Combien elle a pu sauver de personnes, je ne sais pas »
11 H 02 :
Maître Jakubowicz : “Le Lelandais que vous connaissiez était incapable de commettre ces faits, vous confirmez ?”
La mariée : “Je rajouterais ‘qu’on pensait connaître.'”
Maître Jakubowicz : “Avez-vous vu Nordahl Lelandais s’adresser à la petite Maëlys au cours de la soirée ?”
La mariée : “Non.”
10 H 59 :
Maître Boguet : “Il a tué Maëlys en la fracassant à coups de poing. Et vous nous dites qu’en revenant, rien n’avait changé dans son comportement ?”
La mariée : “Non, je ne perçois rien de particulier, c’est quelque chose de glaçant. Je me rappelle très bien ses mots ‘c’est quelle gamine qu’on cherche ?’ avec une normalité affligeante.”
Maître Boguet : “C’est quoi l’image qu’il vous renvoie ?”
La mariée : “Rien ne m’alerte dans son comportement et je passe à autre chose.”
10 H 54 :
Maître Rajon : “Vous avez deux enfants. J’imagine que dans le tourbillon de pensées, vous pensez aussi à eux et à ce qui aurait pu leur arriver ?”
La mariée : “Aujourd’hui, je pense que Maëlys a fait un sacrifice. Combien elle a pu sauver de personnes, je ne sais pas.”
10 H 52 :
La mariée : “Est-ce qu’il a toujours été comme ça et qu’on ne l’a pas perçu quand on avait 20 ans ? C’est quelque chose qui me triture l’esprit.”
10 H 51 :
Présidente : “Vous connaissiez Nordahl Lelandais au moment du mariage depuis 15-20 ans. Comment pourriez-vous le décrire à l’époque ?”
La mariée : “Quelqu’un de jovial, un bon vivant qui aimait faire la fête. Un peu vantard et très adaptable, qui s’intégrait très bien dans un groupe.”
10 H 47 : “Son premier mensonge, il n’est pas dû à la pression médiatique parce qu’il n’y en avait pas !” (Lelandais avait nié lors de la première audition qu’il avait échangé avec Maëlys)
10 H 44 : “Cet été là, on souhaitait juste partager notre bonheur avec notre famille qu’on a la chance d’avoir grande. On n’imaginait pas toute la noirceur de l’accusé sinon on ne l’aurait pas invité. Il n’est pas jugé pour tous ses crimes, tous les dommages collatéraux dont nous faisons partie et les vies brisées. Il nous a dupés.”
“Sur le mariage, je n’ai quasi aucun souvenir d’avoir échangé avec l’accusé. Je l’ai juste croisé quand on cherchait Maëlys et il m’a demandé ‘c’est quelle gamine qu’on cherche ?’. Je lui ai décrite et il m’a dit ‘ah oui c’est celle avec qui j’ai parlé de mes chiens.'”
10 H 42 : La mariée va maintenant déposer à la barre. Elle est âgée de 39 ans.
10 H 40 :
Présidente : “Ça vous vexe de ne pas être invité au mariage au départ ?”
Lelandais : “Sur le moment un petit peu mais sans plus. Ça m’est venu à l’esprit mais je n’ai pas cherché plus.”
Présidente : “Après l’apéritif, pourquoi vous vous retrouvez à revenir le soir ?”
Lelandais : “C’est un autre qui a demandé et on m’a proposé aussi.”
Présidente : “Un témoin a dit que vous aviez été très critique à cette idée de mariage ?”
Lelandais: “Je n’ai pas ce souvenir-là. Je ne me vois pas critiquer les mariés ou le mariage.”
10 H 32 :
Maître Jakubowicz : “Est-ce que ça lui ressemble d’arriver dans cette tenue au vin d’honneur ?”
Le marié : “Non d’autres amis sont arrivés en claquettes, ça ne me choque pas.”
Maître Jakubowicz : “Est-ce qu’elle témoigne d’un certain abandon de sa part ?”
Le marié : “Non, un peu négligé peut-être.”
Maître Jakubowicz : “Sur les recherches, c’est pas le Nordahl Lelandais qu’on connaît ? Vous dites qu’il serait venu avec ses chiens.”
Le marié : “Quand on sait ce qui s’est passé derrière, c’est normal.”
Maître Jakubowicz : “L’avez-vous vu au cours de la soirée, s’adresser à la petite Maëlys ?”
Le marié : “Non.”
10 H 29 :
Maître Jakubowicz : “Vous avez dit des choses factuellement qui sont intéressantes. À la fin du vin d’honneur, ce n’est pas une démarche individuelle de Nordahl de revenir le soir ?”
Le marié : “Non, je lui ai dit avec d’autres personnes.”
Maître Jakubowicz : “Vous avez dit ‘je ne reconnais plus cette personne.'”
Le marié : “Quand j’entends ce qu’il a fait, ça me fait froid dans le dos. C’est ce qu’il me fait dire qu’il est vraiment dangereux. Comment on peut avec autant de maîtrise duper tout le monde ?”
Maître Jakubowicz : “Ça c’est un autre problème.”
Le marié : “On est en droit de se demander ce qu’il aurait fait en 4 ans.”
Maître Jakubowicz : “On peut monsieur.”
Le marié : « Peut-être qu’il est venu à ce mariage avec une autre idée en tête que faire la fête »
10 H 24 :
Jacques Dallest l’avocat général : “Combien y avait-il de personnes ?”
Le marié : “Avec les enfants au moins 160 et 200 à l’apéritif.”
L’avocat général : “Au début quand elle disparaît, vous vous dites c’est quelqu’un de l’extérieur ?”
Le marié : “Au début une incompréhension, on se dit qu’elle est partie avec quelqu’un de la famille. Et après que quelqu’un s’était peut-être fait passer pour un invité et embarquer Maëlys.”
L’avocat général : “Les enfants étaient dans une salle à part. Ils pouvaient sortir facilement de la salle des fêtes ?”
Le marié : “Ils étaient à part sans être à part. C’était surtout pour manger et les jeux.”
L’avocat général : “La nounou est restée jusqu’au bout ?”
Le marié : “Non c’était convenu qu’elle parte après le gâteau.”
L’avocat général : “Vous aviez dit que vous vous attendiez à une autre réaction de Lelandais à ce moment avec ses chiens ?”
Le marié : “Oui il en était très fier, il aurait montré qu’ils étaient dressés et il aurait rechercher la petite avec. Mais fuir les lieux comme ça…”
Il s’adresse à Nordahl Lelandais : “Si Maëlys ne t’avait pas arrêté, tu aurais fait quoi encore derrière ? Tuer violer? Je connais ta position de ne rien lâcher, mais c’est de la lâcheté.”
10 H 14 :
Maître Remond: “Vous avez le sentiment d’avoir été manipulé ?”
Le marié : “Difficile à dire, peut-être qu’il est venu à ce mariage avec une autre idée en tête que faire la fête. Mais il ne le dira jamais.”
10 H 12 :
Maître Boguet : “Vous n’êtes pas le premier témoin à culpabiliser de la situation. Est-ce que au delà de la colère, il y a un sentiment de trahison ?”
Le marié : “Je ne parlerais pas de trahison, quand on brosse son portrait c’est une personne que je ne connais pas. Il nous a dupés pendant combien d’années ?”
Maître Boguet : “Vous avez un point commun, vous êtes militaire de carrière. Vous avez échangé avec lui sur la nature de votre engagement ?”
Le marié : “On échangeait un peu sur le sujet.”
Maître Boguet : “Il s’est amusé à vous livrer des histoires d’Opex et de légion étrangère ?”
Le marié : “Non, ça m’aurait marqué.”
10 H 10 :
Maître Rajon : “Le lavage du véhicule de Nordahl Lelandais, que vous dit votre ami ?”
Le marié : “C’est vague, il me dit qu’il lave le coffre. Mais par acquis de conscience, on a dit on ne laisse pas passer le moindre détail.”
10 H 06 :
Maître Rajon : “Nordahl Lelandais vous contacte après 5 ans. Quel est votre premier sentiment ? Étonné ?”
Le marié : “Non pas étonné parce que ça lui ressemble. Ça lui arrivait d’arriver dans des soirées où il n’était pas invité. Mais peut-être que ça avait touché son amour propre de ne pas recevoir de faire-part.”
Maître Rajon : “Vous vous souvenez de la date de vos fiançailles ?”
Le marié : “Un an et demi avant. je voulais faire en sorte que mes enfants soient assez grands pour profiter de mon mariage.”
Maître Rajon : “Vous avez deux enfants, ils avaient 4 ans et demi et 8 ans à l’époque. Vous vous dites que ça aurait pu leur arriver ?”
Le marié : “Bien sûr. Quand je vois sur les réseaux qu’on ne surveillait pas nos enfants. On avait sécurisé c’est pour ça qu’on avait pris une nounou.”
10 H 00 :
Présidente : “La mère de Maëlys nous a dit qu’elle a vu arriver Nordahl Lelandais vers 3 heures 30 et qu’elle lui a posé la question. Il a répondu d’un air blasé. Vous le voyez au même moment ?”
Le marié : “Je le vois juste après.”
9 H 56 :
Présidente : “Vous vous souvenez de sa tenue au vin d’honneur et à la soirée ?”
Le marié : “Short et tee-shirt. Il avait la même tenue en revenant le soir. Je me suis fait la réflexion ‘il aurait pu se changer’, ça lui ressemblait plus. C’est quelqu’un qui aimait draguer. Après je n’ai pas de souvenirs de lui sur la piste de danse ou dans la soirée.”
Le marié : « J’ai ciblé quand même Nordahl assez rapidement »
9 H 50 :
Présidente : “Que vous ont dit vos témoins sur les circonstances de cette consommation ?”
Le marié : “Un seul m’a appelé. Il s’est excusé. Je lui ai dit de ne pas se tromper de combat dans un premier temps, qu’il fallait d’abord retrouver Maëlys.”
9 H 49 :
Présidente : “Quand avez-vous appris qu’il avait amené de la cocaïne ?”
Le marié : “C’est le 2e coup de couteau. On a voulu faire croire aussi dans les médias que c’est un mariage où on faisait venir de la cocaïne. Et j’ai appris que mon propre témoin en avait consommée avec Nordahl à mon mariage. Je n’ai toujours pas pardonné, on ne se parle plus. La famille a été salie, ça fait mal.”
9 H 45 :
Le marié : “Dès que les gendarmes sont arrivés, j’ai tout de suite mentionné le nom de Nordahl parce qu’il n’était pas sur la liste de mariage et qu’il était parti juste avant leur arrivée. Mais les gendarmes n’étaient pas dans cet esprit-là, ils récoltaient toutes les informations. Après je m’en suis voulu dans les jours suivants en me disant que j’avais accusé un ami sans savoir.”
Présidente : “Il va être vite entendu ensuite.”
Le marié : “Sur ce point justement, on déposait à la mairie et Nordahl est arrivé après qu’on l’a appelé. Il avait une vraie indifférence à ce moment-là. C’est un autre voyant qui s’est allumé pour moi. J’émettais des doutes mais je n’arrivais pas à y croire. Le 28 août, un ami est allé mettre de l’essence et il a croisé Nordahl qui nettoyait sa voiture, c’était encore un voyant. Et j’ai donné le numéro de l’enquêteur à mon ami… et quand les faits sont là, on tombe de haut… j’ai fait entrer le loup dans la bergerie.”
Présidente : “Il y a une forme de culpabilité de votre part ?”
Le marié : “Si je ne réponds pas… si je ne l’invite pas… avec des si on refait beaucoup de choses. Mais ma peine ne sera jamais aussi haute que celle de la famille.”
9 H 38 :
Le marié : “J’ai ciblé quand même Nordahl assez rapidement. Mon témoin m’avait dit qu’il l’avait vu vomir dans les toilettes et qu’il était parti. Première douche froide parce que normalement il aidait toujours les autres. Et là il était parti sans dire au revoir.”
Présidente : “Il part avant l’arrivée des gendarmes ?”
Le marié : “Pour moi c’est juste avant.”
9 H 35 :
Présidente : “Et cette fin de soirée ?”
Le marié : “C’est un cauchemar, on ne s’attend pas à ça. Je suis quelqu’un qui sécurise les choses. Il y avait un portail, une nounou jusqu’au gâteau pour que les parents puissent profiter. On avait voulu sécuriser tout ça. Et puis on n’y croit pas quand on dit que Maëlys a disparu, on se dit qu’elle est cachée sous une table. Et puis on commence à s’affoler. Jennifer vient me voir et me parle de mon copain qui avait montré ses chiens sur son portable. Et Je le revois à un moment donné dans la salle et dans mes souvenirs j’étais allé lui poser la question. Et la réponse a été non. (il ne l’avait pas vue)”
9 H 29 :
Présidente : “Comment Nordahl Lelandais se retrouve à votre mariage ?”
Le marié : “J’avais confiance en lui. Il faisait partie du cercle d’amis de Pont-de-Beauvoisin. On se voyait régulièrement dans les soirées et pour du sport. Ce n’était pas le cercle proche mais on se voyait occasionnellement. On s’était perdu de vue 5 ans avant le mariage. J’ai eu un appel de lui la semaine du mariage, il m’ a laissé un message. Je l’ai rappelé pour prendre des nouvelles et je lui ai dit de passer à l’apéritif du mariage. J’avais encore une certaine confiance puisqu’il déménageait mon témoin la veille.”
Présidente : “Comment vous pourriez le décrire à ce moment ?”
Le marié : “Quelqu’un d’avenant qui aimait bien rigoler et faire la fête. Toujours là pour donner un coup de main. Il aimait boire, fumer des joints mais je sentais que c’était la même personne donc aucune crainte. On ne pouvait pas penser à ça.”
Présidente : “Comment ça se passe l’invitation ?”
Le marié : “C’est moi qui lui propose. Il ne s’invite pas spontanément.”
Présidente : “Le déroulé du mariage ?”
Le marié : “Je le vois un peu, on regarde de vieilles photos. Et après dans l’euphorie, j’ai l’impression de ne pas le voir. Et à la fin de l’apéritif, je lui dis de revenir avec d’autres pour le gâteau pour finir la soirée.”
Le marié : « J’ai fait entrer le loup dans la bergerie à mon propre mariage »
9 H 23 : “J’essaie de ne pas faire apparaître cette colère parce que j’ai une famille, des enfants. Je suis désolé envers Jennifer, Joachim et Colleen. On essaie d’avancer. Je suis là devant vous mais je ne crois pas en la justice en France. Sa peine ne sera jamais assez haute. Il a touché tellement de familles. On essaie d’aller de l’avant. Heureusement j’ai un métier que j’aime, une femme, des enfants…. j’ai une colère en moi. Je vais rester poli.”
9 H 20 : Le premier témoin du jour est appelé la barre. C’est le marié. Il est âgé de 40 ans et est militaire. Il connaît Nordahl Lelandais depuis une vingtaine d’années.
“J’éprouve de la colère envers cet individu que je ne reconnais pas. J’ai fait entrer le loup dans la bergerie à mon propre mariage.”
6 H 05 : Ce mardi matin, le couple qui s’est marié le 26 août 2017 au Pont-de-Beauvoisin doit témoigner. Ils vont devoir revenir sur ce qui devait être le plus beau jour de leur vie mais qui a viré au drame quand la petite Maëlys a disparu, dans la nuit, de la salle des fêtes. Suivez cette septième journée du procès de Nordahl Lelandais en direct.
6e jour de procès : ce qu’il faut retenir de la journée de lundi
Les témoignages des membres de la famille de Maëlys ont bouleversé l’audience. Sa sœur, Colleen, n’a pas hésité à s’adresser directement à Nordahl Lelandais.
C’est d’abord, Jennifer Cleyet-Marrel, la maman de Maëlys, qui est passée en première à la barre. Elle a commencé par lire un texte pour sa fille : « Tu étais mon rayon de soleil et ce soir d’août 2017, tout est devenu sombre ».
« Nous étions une famille où l’amour régnait. Je n’ai pas su te protéger des méchants et je me sens coupable. Grâce à ton courage tu as mis un dangereux criminel en prison. »
Elle revient sur la soirée du mariage et quand la présidente lui demande si elle appréhendait ce procès, la maman répond : « Non, il ne me fait pas peur. Je vais être forte comme ma fille, une petite guerrière ».
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La maman de Maëlys à Nordahl Lelandais : « Baisse les yeux, tu n’as que ça à faire »
Elle a raconté la vie sans Maëlys : « Ça a tout changé, la vie de couple, je me suis séparée de son papa. Après avec Coleen, elle m’en voulait d’être partie de la maison. Le clan s’est brisé, tout nous rappelait Maëlys. On a plus que les souvenirs, les bons. Il a tout foutu en l’air. Tout s’effondre du jour au lendemain alors qu’on était à un mariage. Je me demande si on n’est pas dans un cauchemar et qu’on va se réveiller un jour. »
Nordahl Lelandais ne pouvant pas regarder le portrait de Maëlys installé dans la salle d’audience, Jennifer Cleyet-Marrel s’est adressé directement à lui : « Baisse les yeux, tu n’as que ça à faire ».
Joachim De Araujo, le papa de Maëlys, raconte lui aussi comment sa vie a été brisée lors de ce mariage. « La dernière fois que je l’ai vue, on dansait sur une chanson qu’elle aimait bien, je la portais, se souvient-il. Et puis je l’ai remise à terre et elle est partie jouer avec les autres enfants… si j’avais su, je l’aurais gardée auprès de moi. »
La sœur de Maëlys à Nordahl Lelandais : « Ayez le courage et la dignité de parler comme je le fais en ce moment »
Puis c’est Colleen de Araujo qui a témoigné à la barre. La sœur de Maëlys, âgée de 17 ans, s’est adressée directement à Nordahl Lelandais. “En fait c’est vous le déchet. Je ne crois ni en vos mensonges, ni en vos larmes. Maître Jakubowicz avec tout le respect que je vous dois, le jour où on a retrouvé ma sœur le 14 février, vous auriez dû vous taire. Je me souviens du jour où vous aviez dit à la télé que la silhouette de la photo de la vidéosurveillance était celle d’une femme mûre, c’était celle de ma sœur.
Elle a également demandé à l’accusé s’il avait violé sa sœur. Il a répondu « non ». « Nous, on veut la vérité, a-t-elle clamé. Marre de vos mensonges. Ayez le courage et la dignité de parler comme je le fais en ce moment. » En le regardant droit dans les yeux : « Arrêtez avec ça ! Répondez maintenant. »
À toutes ces demandes et questions, Nordahl Lelandais n’a fourni aucune réponse.
6 H 00 : Déjà condamné à 20 ans de réclusion pour le meurtre du Caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais comparaît devant la cour d’assises de l’Isère, à Grenoble, depuis ce lundi 31 janvier pour le meurtre de Maëlys de Araujo.
Incarcéré actuellement au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), l’ancien maître-chien de Domessin (Savoie) doit s’expliquer sur les circonstances dans lesquelles est morte la fillette de 8 ans dans la nuit du 26 au 27 août 2017. Il doit répondre, aussi, des délits d’atteintes sexuelles sur deux mineures de 15 ans, après les attouchements commis, ce même été 2017, sur deux de ses petites cousines alors âgées de 5 et 6 ans, ainsi que d’enregistrement et de détention d’images pédopornographiques, toujours au cours de la même période.
Un procès très médiatisé, avec un verdict attendu le vendredi 18 février.
