Emmanuel Macron tente de verdir son logiciel – Le Monde

Emmanuel Macron à Fouras (Charente-Maritime), le 31 mars 2022.

Enfin une ambiance de campagne. Trois jours après son déplacement à Dijon, lors duquel il avait effectué ses premiers bains de foule en tant que candidat, Emmanuel Macron est de nouveau allé à la rencontre d’habitants et de commerçants, jeudi 31 mars, lors d’un déplacement à Fouras (Charente-Maritime). Dans cette commune peuplée majoritairement de retraités, dirigée par un maire Les Républicains (LR), le président candidat a reçu un accueil plutôt chaleureux, avec des encouragements à la pelle – « Vous êtes le meilleur, incontestablement », « Bon courage ! » – et d’inévitables demandes de photos souvenirs.

Mais pas seulement. Déserts médicaux, problèmes de logement, fin de vie mais aussi retraite à 65 ans… A dix jours du premier tour de l’élection présidentielle, le 10 avril, M. Macron a également été confronté à des protestations et des cris de colère, en tout genre. Interpellé à plusieurs reprises sur l’affaire McKinsey, qui embarrasse l’exécutif, il a répondu, agacé, à une femme : « La campagne, ça doit être le pouvoir d’achat, comment on règle les problèmes de sécurité, comment on sort de la guerre. Ne la mettez pas sur un faux sujet ! » Avant que des cris surgissent. « Trahison politique, inaction climatique ! », hurle un groupe de jeunes, rappelant à chacun l’objet de la visite présidentielle.

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Accusé par le candidat d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV), Yannick Jadot, de n’avoir « rien fait » pour la sauvegarde de la planète durant son quinquennat, M. Macron est venu défendre son bilan écologique et détailler les mesures qu’il entend mettre en œuvre dans ce domaine en cas de réélection. On lui reproche d’avoir mené une politique de « petits pas », manquant d’ambition ? Lui préfère voir le verre à moitié plein et mettre en avant ses réalisations, comme l’abandon de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes ou de la zone commerciale EuropaCity, au nord de Paris ; le doublement des surfaces agricoles en bio ; la création de 13 000 kilomètres de pistes cyclables ou la réouverture de 17 000 kilomètres de lignes de train.

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« Nous avons doublé le rythme de réduction des émissions de gaz à effet de serre ces cinq dernières années », s’est-il félicité, lors d’un discours d’une trentaine de minutes, debout, au milieu de la place du marché de cette commune, où l’Etat investit pour dépolluer une ancienne décharge. Des mesures jugées largement insuffisantes par les associations de défense de l’environnement, au regard de « l’urgence climatique ».

Prime à la conversion

Mais M. Macron n’entend pas pour autant se lancer dans un projet radical, visant plutôt la continuité. Des travaux d’isolation ont été réalisés dans 800 000 logements ; son objectif est de poursuivre cet effort sur un rythme de 700 000 par an. Après la prime à la conversion, qui a permis à un million de personnes de troquer leur vieille voiture pour un véhicule moins polluant, il propose la mise en place d’un mécanisme de location de voitures électriques à moins de 100 euros par mois. « Décarboner » la consommation d’énergie passe, selon lui, par la hausse de la production du « renouvelable », avec notamment la construction de cinquante parcs éoliens en mer d’ici à 2050 et, surtout, la création de six nouveaux réacteurs nucléaires. Un choix contesté par Greenpeace, qui a annoncé le dépôt, jeudi, d’un recours « pour excès de pouvoir » auprès du Conseil d’Etat.

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