Emmanuel Macron ressuscite François Bayrou en haut-commissaire au Plan – Le Monde

Le maire de Pau, François Bayrou et le président Emmanuel Macron, le 13 janvier à Pau (Pyrénées-Atlantiques).

C’est un morceau de l’ancien monde qui fait irruption dans le nouveau. Le Haut-Commissariat au Plan, vestige de l’après-guerre, créé en 1946, doit être ressuscité le 3 septembre en conseil des ministres, en même temps que la présentation du plan de relance pour le pays, a annoncé Emmanuel Macron devant l’Association de la presse présidentielle, vendredi 28 août. Une double renaissance, puisque le chef de l’Etat a confié à son allié François Bayrou le soin de réveiller cette institution mise en sommeil depuis le début des années 1990.

Le président du MoDem était sorti du gouvernement en juin 2017 à cause de l’affaire des assistants présumés fictifs de son parti au Parlement européen. L’annonce n’est pas que symbolique. Si la nomination du maire de Pau, dans les tuyaux depuis début juillet, s’est fait attendre tout l’été, c’est parce que cette fonction revêt un caractère transversal dans l’action de l’exécutif. La définition de son périmètre a donné lieu à d’intenses tractations avec le premier ministre, Jean Castex, désireux de ne pas voir le centriste se muer en chef du gouvernement bis.

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Un ministre résumait, au cœur de l’été, le problème posé par ce retour de la planification au sommet de l’Etat. « Ce Commissariat au Plan interroge le rôle du premier ministre. Est-ce que cette institution est uniquement un organisme de réflexion, ou bien intervient-elle sur tous les ministères ? Si le Plan est impératif, ça veut dire que le commissaire au Plan est au niveau du premier ministre », estimait alors ce membre du gouvernement.

« Vision de long terme »

Or, François Bayrou ne cesse de répéter en privé qu’il veut rétablir la « philosophie d’origine » de la fonction. Jean Monnet, premier titulaire du poste en janvier 1946 sous l’égide de Charles de Gaulle, à l’époque président du gouvernement provisoire de la République française, avait pour mission de moderniser le pays et son économie sur la base de plans quinquennaux, en associant fonctionnaires, ingénieurs, chercheurs et partenaires sociaux. « Il avait un décret d’attribution très étendu. Le premier plan fut adopté en conseil des ministres », rappelle le secrétaire général du MoDem, Jean-Noël Barrot, qui a envoyé une note sur le sujet à l’Elysée.

De son côté, Jean Castex voit le Haut-Commissariat au Plan comme un moyen de « rééclairer l’action publique d’une vision de long terme ». « Il faut recréer des outils de prospective », a-t-il défendu, le 8 juillet, en assurant que sa « seule préoccupation, c’est l’action face à la crise qui arrive ». Une vision partagée par le chef de l’Etat. « On a besoin d’avoir au service du président de la République et du gouvernement une instance qui réfléchit à plus long terme et avec moins de contraintes, en connaissant le pays », a souligné Emmanuel Macron, vendredi.

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