Emmanuel Macron renoue le dialogue avec les partenaires sociaux pour sauver l’emploi – Les Échos

Fini les visioconférences. Après les présidents des Assemblées, ce mercredi, ce sera au tour des leaders syndicaux et patronaux d’être reçus physiquement à l’Elysée par Emmanuel Macron ce jeudi après-midi. « Le président de la République prépare les étages de la fusée relance dans une méthode de co-construction », insiste un proche du chef de l’Etat.

Emmanuel Macron est attendu au tournant par les syndicats alors que la semaine dernière, encore, le gouvernement les a mis devant le fait accompli, faisant adopter au Sénat un amendement créant un nouveau dispositif de chômage partiel de longue durée sans les avoir consultés. L’épisode de la réforme des retraites a de surcroît laissé des traces, chez les organisations de salariés opposées à la réforme (CGT, FO, CFE-CGC), mais aussi du côté des partisans d’un régime unique et en particulier du côté de la CFDT.

Limiter les destructions d’emploi

L’enjeu de relations apaisées est d’autant plus important pour l’exécutif qu’après la sortie de la bulle du confinement , le climat social a déjà commencé à se tendre. Si la chute d’activité ne s’est pas encore traduite par des plans sociaux, la poussée du chômage a déjà démarré. Le chef de l’Etat entend donc convaincre le patronat et les syndicats de rechercher des accords, dans les entreprises, dans les branches, pour limiter les destructions d’emploi.

Mais si le plan de relance figure au programme – et le patronat notamment aura beaucoup à dire dessus – avec ce gros volet emploi, l’avenir de l’assurance-chômage sera aussi au coeur des discussions. Les organisations syndicales attendent toutes un geste fort d’Emmanuel Macron avec l’abandon des mesures de réduction des droits à indemnisation prises à l’automne. Du côté de l’exécutif, les discussions allaient encore bon train ce mercredi sur la façon d’engager la « réflexion » promise par la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, sur l’assurance-chômage, entre discussions tripartites et saisine des partenaires sociaux. Ces derniers pourraient en tout cas être appelés à travailler sur le chômage partiel, selon un syndicaliste.

Apprentissage : améliorer les incitations financières

Du côté des partenaires sociaux, on s’attend à peu d’annonces concrètes. L’exécutif n’a commencé à dévoiler ses cartes que sur un point important : l’apprentissage. Le dossier ne peut pas attendre car la rentrée 2020, c’est-à-dire les recrutements de jeunes attirés par cette forme d’enseignement qui alterne enseignement général et pratique en entreprises, se joue maintenant.

Le gouvernement va améliorer les incitations financières. La piste qui tient la corde est celle d’une extension de la prime à l’embauche au-delà des entreprises de plus de 250 salariés. Pour rappel, elle est de 4.125 euros maximum la première année, de 2.000 euros la suivante et de 1.200 la troisième (pour les diplômes sur trois ans). A ce stade, il n’était pas clair si l’extension concerne aussi les diplômes post-bac. Le Medef a proposé une aide universelle de 10.000 euros par recrutement d’apprenti.

Se préparer à une vague de plans sociaux

La chute brutale des embauches rend aussi nécessaire d’allonger la période durant laquelle un jeune peut rester en centre de formation d’apprentis avant de signer un contrat de travail. Elle a déjà été portée de trois à six mois, un seuil qui pourrait être pérennisé. Des mesures à destination des CFA sont aussi attendues car la réforme Pénicaud de 2018 a lié leurs ressources au nombre de jeunes en contrat. Leurs directeurs, du coup, émettent de fortes craintes sur leur trésorerie.

Le dossier plus global de l’emploi des jeunes devrait aussi être ouvert tandis que certains espèrent voir également engagé une réflexion pour se préparer à la vague de plans sociaux qui risque d’arriver à la rentrée.

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