Emmanuel Macron refuse de lâcher Richard Ferrand, un des ses plus fidèles soutiens – Le Monde

Le chef de l’Etat garde « toute sa confiance » au patron de l’Assemblée nationale, mis en examen dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne.

Par , et Publié aujourd’hui à 11h57, mis à jour à 12h27

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Depuis le début du quinquennat, ce dossier pèse comme une épée de Damoclès au-dessus de sa tête. Après de multiples rebondissements, le verdict est tombé dans la nuit de mercredi 11 à jeudi 12 septembre : le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été mis en examen à Lille pour « prise illégale d’intérêts » dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne, révélée en mai 2017 par Le Canard enchaîné et dans laquelle il est accusé d’avoir favorisé sa femme lors d’une transaction immobilière.

Le quatrième personnage de l’Etat a aussitôt annoncé, dans un communiqué, être « déterminé à poursuivre [sa] mission » à la tête de l’Assemblée, en affirmant vouloir « poursuivre sa défense » pour « obtenir un non-lieu ». « Il n’est pas question d’une démission car une instruction n’est en aucun cas une condamnation », a indiqué son entourage, en rappelant que l’enquête avait d’abord été classée sans suite par le parquet de Brest, en octobre 2017.

Nouveau coup dur

Dès son élection au perchoir, en septembre 2018, ce fidèle de la première heure d’Emmanuel Macron avait déjà exclu de quitter ses fonctions s’il venait à être mis en examen. « Une décision procédurale n’a pas vocation à décider de l’exercice d’un mandat parlementaire », balayait-il dans un entretien à Libération. Cet ex-élu socialiste, qui a toujours estimé n’avoir « rien commis d’illégal et d’immoral », n’a jamais digéré de se retrouver dans le collimateur de la justice pour ce qu’il considère comme une simple « affaire médiatique ».

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Cette mise en examen n’en reste pas moins un nouveau coup dur pour le chef de l’Etat, qui avait promis d’incarner une « République irréprochable » et avait fait de l’exemplarité un de ses marqueurs de la campagne présidentielle. Depuis le début du quinquennat, plusieurs proches ou soutiens d’Emmanuel Macron ont en effet dû quitter leurs fonctions à la suite de démêlés judiciaires. Après Richard Ferrand, qui avait dû abandonner son poste de ministre en juin 2017 après l’ouverture de l’enquête sur les Mutuelles de Bretagne, Sylvie Goulard, François Bayrou et Marielle de Sarnez, avaient eux aussi été contraints de sortir du gouvernement à cause de l’affaire des emplois présumés fictifs des assistants parlementaires du MoDem. En juillet, l’ex-ministre de l’écologie, François de Rugy, a dû démissionner pour une polémique provoquée notamment par des dîners fastueux.

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