Emmanuel Macron maintient les élections régionales en juin – Les Échos

Publié le 12 avr. 2021 à 19:08Mis à jour le 12 avr. 2021 à 19:17

Le feuilleton de la date des élections départementales et régionales s’achève enfin. Jean Castex va annoncer ce mardi, à l’occasion d’un débat, le maintien des élections les 13 et 20 juin. Consultés directement par l’exécutif au cours du week-end dernier, les maires se sont prononcés pour cette option. La majorité est courte – 56 % des maires interrogés se sont déclarés pour leur maintien – mais réelle. Le taux de réponse (69 %) permet à la consultation d’avoir une véritable légitimité. Le ministère de l’Intérieur ne manque pas de le souligner, alors que son initiative, prise au dernier moment et accusée de cacher un tour de force politique – s’abriter derrière l’opposition des maires pour reporter les élections – avait été très critiquée.

Cette consultation permet au gouvernement d’avoir l’adhésion de ceux qui seront en première ligne pour l’organisation de ces élections. Elles devraient coïncider avec une réouverture progressive du pays que l’exécutif espère entamer mi-mai. Elle lui permet surtout d’avoir une assise dans cette décision, et « d’embarquer tout le monde », selon les mots d’un élu.

Campagne courte

Entre des élus locaux pour et une quasi-unanimité des partis sur la même ligne (à l’exception du Modem), le gouvernement pouvait difficilement opter pour une nouvelle date. De fait, il avait le choix entre l’accusation de prendre des risques sur le plan sanitaire en maintenant le scrutin, ou celle de « confisquer la démocratie » en le reportant. En optant pour le maintien, l’exécutif envoie un message sur l’amélioration attendue de la situation sanitaire, même si la campagne électorale sera courte et amputée des traditionnels meetings et réunions.

Au cours des derniers jours, la question des régionales a semé la confusion au sein de la majorité. Des proches d’Emmanuel Macron, comme le président de l’Assemblée Richard Ferrand ou le président du Modem François Bayrou, ont plaidé pour le report. D’autres, comme le délégué général de la République en Marche, Stanislas Guerini, militaient pour un maintien. « On a assisté à un tâtonnement d’Emmanuel Macron sur cette question. Ses proches disaient tout et son contraire », constate un député de la majorité.

A tâtons

Depuis le traumatisme du premier tour des municipales en mars 2020, maintenu à la veille du premier confinement, l’exécutif avançait à tâtons sur la date des régionales, devenue au fil des semaines un casse-tête inextricable et de plus en plus sensible sur le plan politique. Initialement prévues en mars 2021, elles ont d’abord été repoussées en juin compte tenu de la reprise de l’épidémie, après le rapport remis par Jean-Louis Debré . Une clause de revoyure avait été fixée début avril, mais le rapport du conseil scientifique n’a pas donné d’indication ferme sur leur maintien. Jean Castex avait d’abord estimé que cette option constituait le « scénario privilégié » du gouvernement, mais de plus en plus de retours négatifs de maires, notamment ruraux, avaient fini par semer le doute.

Après l’initiative du gouvernement de consulter – tardivement – les maires , le ton était monté d’un cran avec les oppositions, l’exécutif étant accusé d’avoir des arrière-pensées électorales à un an de la présidentielle. L’association des maires de France avait peu apprécié d’être court-circuitée et Christian Jacob, le président de LR , avait dénoncé une « manoeuvre » et un « mensonge » de l’exécutif. De son côté, Gérard Larcher, le président du Sénat, était allé jusqu’à menacer de saisir le Conseil constitutionnel en cas de nouveau report. L’épisode laissera des traces. « Il y avait un vrai sujet sur la date des régionales. Mais on a donné le bâton pour se faire battre en étant loin d’être parfait sur la gestion du dossier », constate un parlementaire LREM.

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