Emmanuel Macron : la justice enquête sur les comptes de campagne du chef de l’État – Sud Ouest

Pendant la dernière campagne présidentielle, un rapport du Sénat avait suscité de vives polémiques sur l’utilisation des fonds publics et l’opposition a réclamé une enquête sur un possible favoritisme de la majorité macroniste au profit du cabinet de conseil McKinsey.

« Il appartient à la justice de conduire ces investigations en toute indépendance », a sobrement commenté l’Élysée jeudi soir, après avoir « pris connaissance de la communication » du PNF.

Après un article du Parisien paru ce jeudi sur l’ouverture d’enquêtes à ce sujet, le PNF a voulu « clarifier la situation de différentes procédures pénales » initiées après le rapport du Sénat ainsi que diverses plaintes et signalements.

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Des contrats pour des montants colossaux

Le parquet a précisé que « suite à plusieurs signalements et plaintes d’élus et de particuliers, une information judiciaire a été ouverte le 20 octobre 2022, notamment des chefs de tenue non conforme de comptes de campagne et minoration d’éléments comptables dans un compte de campagne, portant sur les conditions d’intervention de cabinets de conseils dans les campagnes électorales de 2017 et 2022 ». Le ministère public a en outre ajouté que « suite à plusieurs plaintes d’élus et d’associations, une information judiciaire a été ouverte le 21 octobre 2022 des chefs de favoritisme et recel de favoritisme ».

Publié le 16 mars, le rapport de la commission d’enquête du Sénat sur l’influence croissante des cabinets de conseil privés sur les politiques publiques, initié par le petit groupe CRCE à majorité communiste, assurait que les contrats passés entre l’État et plusieurs cabinets avaient « plus que doublé » entre 2018 et 2021, pour un montant record de plus de 1 milliard d’euros en 2021.

L’opposition avait réclamé dans la foulée l’ouverture d’une enquête sur ce qu’elle a dénoncé comme le favoritisme dont la majorité macroniste ferait preuve au profit de McKinsey.

Aucun impôt versé par McKinsey

Selon Mediapart, certains membres du cabinet auraient pu œuvrer gratuitement pendant la campagne présidentielle victorieuse d’Emmanuel Macron en 2017. Le rapport sénatorial pointait aussi un possible montage fiscal des entités françaises de McKinsey, qui leur aurait permis de ne verser aucun impôt sur les sociétés entre 2011 et 2020.

Jean-François Bohnert a rappelé qu’une enquête préliminaire était déjà en cours depuis le 31 mars pour « blanchiment aggravé de fraude fiscale aggravé ». Elle a donné lieu à une perquisition au siège français de McKinsey le 24 mai. Alors candidat, Emmanuel Macron avait estimé que le non-paiement de l’impôt sur les sociétés par McKinsey s’expliquait par les règles fiscales en vigueur. « S’il y a des preuves de manipulation, que ça aille au pénal », avait-il lancé en mars dernier.

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