Emmanuel Macron en campagne dans un pays de Cocagne – Le Monde

Emmanuel Macron en visite au village de Saint-Cirq-Lapopie, le 2 juin.

On lui avait prédit des coups et des invectives. « Il allait en prendre plein la gueule », présageait Karl Olive, le maire (divers droite) de Poissy (Yvelines). « Ça ne va pas toujours te plaire, mais ça va te rendre service », avait assuré l’édile à Emmanuel Macron avant que le président n’entame son tour de France destiné à « prendre le pouls des choses » un an avant l’élection présidentielle. En arrivant à Saint-Cirq-Lapopie, petite commune du Lot, mercredi 2 juin, première étape de son « pèlerinage » à travers le pays, le chef de l’Etat a pourtant semblé bien loin de cette France en colère et de « ces terres où l’on ressent les difficultés des classes moyennes », décrites dans son entretien à Zadig daté du 26 mai.

Arrivé avec un retard digne d’une rockstar, accueilli telle une vedette, le président s’est frotté au « terrain », mais dans un décor de carte postale, entouré d’une foule bienveillante. Dans le charmant village médiéval dont la vie est rythmée par les allers et venues de touristes arpentant les petites rues pavées, on se presse ici pour une photo, là pour un autographe. Le chef de l’Etat savoure, sourit, caresse les joues des enfants qu’on lui met dans les bras.

« Je vous trouve meilleur que [Kylian] Mbappé », assure un petit garçon. « Au foot ce n’est pas vrai. Il est super, on va le supporter d’ailleurs bientôt, tu vas voir, avec les autres », lui répond le chef de l’Etat, flatté. « C’est drôle de le voir à la télé et là, en vrai », lâche un vieux monsieur tentant de se frayer une place au sein de l’attroupement.

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Ce mercredi, Saint-Cirq-Lapopie avait presque des allures de « village Potemkine ». Les séquelles du Covid-19 ? La saison touristique de 2020 a été sauvée par les mois d’été. Et la visite du président « donnera un bon coup de projecteur » pour celle qui s’annonce, espère Bertrand-Gabriel Vigouroux, spécialiste d’œnotourisme dans la région. « Ils ont mis la main à la poche », salue aussi Thierry Brun, tailleur de pierre, évoquant les mesures d’aides qui ont permis de maintenir à flot restaurateurs et acteurs du tourisme.

Quant aux angoisses sécuritaires qui affolent une partie des Français : « Ici, on dort la porte ouverte », répond Marie-Claire Fournol, retraitée venue avec son mari, Gilbert, de la commune voisine de Cajac, « pour l’occasion ». « Qui pense réellement que si Marine Le Pen est élue les petits voyous iront se coucher à 21 heures avec un livre ? », soupire-t-elle.

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