Emmanuel Macron confirme qu’il « assume totalement » ses propos sur les non-vaccinés – Le Monde

Le président de la République, Emmanuel Macron, lors de la conférence de presse conjointe donnée avec la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l’Elysée, le 7 janvier 2022.

Emmanuel Macron a affirmé, vendredi 7 janvier, qu’il « assum[ait] totalement » les paroles qu’il a prononcées dans une interview publiée mardi par le journal Le Parisien, où il affirme son envie d’« emmerder » les non-vaccinés, accusant certains d’entre eux de faire « de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan ».

« Il était de ma responsabilité de sonner un peu l’alarme, c’est ce que j’ai fait cette semaine, pour que les choses puissent avancer encore plus rapidement. »

« On peut s’émouvoir sur des formes d’expression qui paraissent familières, que j’assume totalement », a déclaré le président de la République lors d’une conférence de presse donnée à l’Elysée, conjointement avec la présidente de la commission européenne, Ursula von der Leyen. Il a ajouté : « Je m’émeus de la situation dans laquelle nous sommes, la vraie fracture du pays est là, quand certains font de leur liberté, qui devient une irresponsabilité, un slogan. »

Une stratégie assumée

Le président de la République a ainsi poursuivi en affirmant que « non seulement [les non-vaccinés] mettent en danger la vie des autres, mais ils restreignent la liberté des autres et ça, je ne peux pas l’accepter ». Revenant sur le contexte de son entretien, ce dernier a toutefois avancé : « Je ne peux pas laisser prospérer dans notre pays des débats qui consisteraient à dire : “ne les soignons pas par (…) choix, non, et je l’ai dit aussi très clairement. »

Emmanuel Macron a également fait valoir sa « stratégie, qui est simple : vacciner, vacciner, vacciner », et argué que « c’est un mouvement complètement européen qui met des restrictions sur les personnes qui ne sont pas vaccinées ». « Je le dis avec beaucoup de volonté et de force : nous devons le faire pour l’ensemble de nos compatriotes qui font l’effort de se faire vacciner et qui, par l’irresponsabilité de certains autres qui, parfois par des choix assumés, sont contaminés », a-t-il argumenté.

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« Et nous devons le faire aussi pour nos compatriotes qui parfois se laissent prendre par des discours obscurantistes, par des discours de peur : ils ne se protègent pas eux-mêmes alors que la science, la recherche et l’excellence technologique et productive européenne leur permet », a poursuivi M. Macron. Appuyant le chef de l’Etat français, Ursula von der Leyen a estimé que « le passe vaccinal est un instrument pour protéger les vaccinés ». Pour elle, « cette discussion sur la responsabilité et la liberté est très importante dans notre société pendant une pandémie ».

Des propos qui ont déclenché la colère de l’opposition

En plein débat sur la mise en place du passe vaccinal pour lutter contre la pandémie causée par le SARS-CoV-2, Emmanuel Macron avait clairement affiché ses intentions aux lecteurs du Parisien qui l’ont interrogé sur les non-vaccinés. « Moi, je ne suis pas pour emmerder les Français. Je peste toute la journée contre l’administration quand elle les bloque. Eh bien, là, les non-vaccinés, j’ai très envie de les emmerder. Et donc, on va continuer de le faire, jusqu’au bout. C’est ça, la stratégie », avait-t-il notamment clamé.

Ces propos du chef de l’Etat avaient déclenché mardi soir la nouvelle suspension de l’examen du projet de loi transformant le passe sanitaire en passe vaccinal à l’Assemblée nationale. Alors que les députés examinaient les amendements du texte au moment de la publication de l’interview, aux alentours de 21 heures, les dires de M. Macron ont déclenché un tollé dans les bancs de l’opposition, rendant plus encore houleuse et difficile la poursuite de l’examen du texte. Les députés d’opposition ont donc voté la suspension de séance et réclamé la venue du premier ministre, Jean Castex, pour expliquer ces propos.

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Ce dernier s’est rendu au Palais-Bourbon mercredi en fin d’après-midi pour répondre aux interpellations, avant que reprenne l’examen du texte, finalement adopté jeudi. Devant les députés, ainsi que plus tôt devant les sénateurs, M. Castex a défendu le chef de l’Etat, affirmant que ce dernier se place du côté de la majorité que représentent les personnes vaccinées et en affirmant que ce propos était partagé par certains Français : « Ce qu’a dit le président de la République, je l’entends partout et vous le savez. » Un argumentaire repris par l’ensemble de la majorité, qui ne cesse d’affirmer que le président de la République dit « tout haut ce que pensent tout bas les Français ».

En déplacement à Béziers ce vendredi, Marine Le Pen (Rassemblement national) a de nouveau attaqué Emmanuel Macron pour ces propos sur les non-vaccinés, le qualifiant de « pyromane qui vient faire sauter le débat » sur la gestion de la pandémie.

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Le Monde avec AFP

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