Emmanuel Macron appelle à « concilier » développement économique et ambition climatique – Le Monde

Emmanuel Macron au Palais de l’Elysée à Paris, le 9 décembre 2021.

Si Emmanuel Macron a émaillé son discours de références à l’urgence climatique, l’écologie ne s’est pas taillé une place centrale lors de sa conférence de presse sur les priorités de la présidence française de l’Union européenne jeudi 9 décembre. Le climat sera pourtant l’un des enjeux majeurs du prochain semestre au niveau européen, avec les travaux sur le paquet législatif « Fit for 55 ». Un mastodonte de quatorze propositions de loi qui s’attaquent à tous les secteurs économiques afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne (UE), avec une baisse d’au moins 55 % d’ici à 2030 par rapport à 1990.

Après avoir assuré que la présidence française de l’UE ferait avancer ces textes sans « perdre une minute, car il s’agit d’une urgence absolue », le chef de l’Etat a mentionné trois priorités sur le climat et la biodiversité, déjà évoquées ces derniers mois : d’abord, la mise en place d’un mécanisme d’ajustement carbone aux frontières, afin de taxer, dans les secteurs les plus polluants (acier, électricité, ciment, engrais, aluminium), les importations de pays tiers aux normes environnementales moins strictes – une mesure qui fait partie de « Fit for 55 ».

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Ensuite, l’instauration d’un instrument européen de lutte contre la déforestation importée, qui vise à exclure du marché européen le bœuf, le bois, l’huile de palme, le soja, le café et le cacao dont la production est liée à la déforestation ou à la dégradation de forêts. La mise en œuvre de ce mécanisme est cruciale alors que l’UE est le deuxième plus grand importateur au monde (derrière la Chine) de matières premières liées à la déforestation. Enfin, la mise en cohérence des politiques commerciales et climatiques et de biodiversité en poussant pour des « clauses miroirs », afin d’interdire l’importation de produits fabriqués avec des substances interdites dans l’espace européen.

« Diminuer nos consommations »

« Emmanuel Macron a seulement mentionné des législations qui visent à faire baisser les émissions en dehors de l’Europe, note Neil Makaroff, responsable des politiques européennes au Réseau Action Climat (RAC). Ces trois mesures sont nécessaires mais pas suffisantes : il faut aussi réduire les émissions européennes et mener à bien les réformes en cours dans les grands secteurs émetteurs, comme la fin de vente des véhicules thermiques en 2035, la réforme du marché carbone européen ou la rénovation performante des bâtiments pour éradiquer la précarité énergétique. »

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