Emmanuel Macron annonce un hommage à Gisèle Halimi aux Invalides « début 2022 » – Le Monde

Gisèle Halimi lors de son auditon par la commmission Stasi sur la laïcité, à Paris, le 14 novembre 2003.

Depuis la mort de Gisèle Halimi, le 28 juillet 2020, Emmanuel Macron s’est creusé la tête afin de savoir quel hommage rendre à l’ancienne avocate, militante des droits des femmes et de la lutte pour l’indépendance algérienne. Doit-elle faire l’objet d’une cérémonie aux Invalides ? Ou bien entrer au Panthéon, parmi les grandes figures de l’histoire française et républicaine ? Le chef de l’Etat a fini par trancher en annonçant, lundi 23 août, que la première hypothèse était finalement retenue. « Sa “farouche liberté”, elle l’utilisa pour libérer les autres. Par ses combats pour l’égalité, Gisèle Halimi changea et change encore la vie de millions de femmes. En accord avec sa famille, la Nation lui rendra hommage début 2022 aux Invalides », a écrit M. Macron sur son compte Twitter.

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En réalité, la décision de principe était prise de longue date. Selon Jean-Yves Halimi, fils de la célèbre avocate, cette cérémonie aurait dû avoir lieu dès le 3 septembre 2020. Mais l’explosion sur le port de Beyrouth, cet été-là, a accaparé le président de la République, affairé à tenter de sortir le Liban de la crise. « Puis, le confinement a fait que le projet est resté en suspens », raconte M. Halimi au Monde. Un proche de M. Macron assure aujourd’hui qu’une nouvelle date avait été trouvée « au printemps dernier », mais que le rendez-vous a dû être repoussé une fois de plus en raison des contraintes sanitaires. A l’époque, plusieurs sources au sein de l’exécutif affirmaient pourtant au Monde que le point de blocage se trouvait du côté de la famille de Gisèle Halimi.

Les événements se sont enchaînés depuis dimanche. L’annonce officielle de cette cérémonie est la conséquence directe de la révélation, la veille, de l’entrée au Panthéon de l’ancienne résistante et ex-meneuse de revue franco-américaine, Joséphine Baker. « Artiste de music-hall de renommée mondiale, engagée dans la Résistance, inlassable militante antiraciste, elle fut de tous les combats qui rassemblent les citoyens de bonne volonté, en France et de par le monde », a souligné l’Elysée dans un communiqué à propos de cette « incarnation de l’esprit français », qui se verra honorée le 30 novembre.

Entendant dans les médias que cet hommage pourrait représenter « un choix alternatif » à celui prévu pour sa mère, Jean-Yves Halimi s’est aussitôt « inquiété » de cette éventualité auprès du directeur du cabinet d’Emmanuel Macron, Patrick Strzoda, et de son conseiller « mémoire », Bruno Roger-Petit. « Régulièrement, il m’était indiqué que le projet était toujours maintenu, que ça devait avoir lieu avant fin du mandat de M. Macron, mais cela n’arrivait pas », rapporte M. Halimi. « Je ne comprenais pas l’idée de cette concurrence mémorielle entre deux personnalités qui n’ont pas vécu à la même époque et n’ont pas eu le même parcours », ajoute-t-il. L’Elysée a tenu à le rassurer sur ce point en dévoilant, donc, une date pour la cérémonie. « Il n’y a pas, il n’y a jamais eu et il n’y aura jamais de concurrence mémorielle », affirme un conseiller d’Emmanuel Macron, jugeant « inepte » d’opposer Joséphine Baker et Gisèle Halimi.

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