Élisabeth Borne, Première ministre : parcours, famille, parti… Une femme de… – Linternaute.com

Élisabeth Borne, Première ministre : parcours, famille, parti... Une femme de dossiers à Matignon ELISABETH BORNE. C’est le fait politique du jour : Elisabeth Borne a été nommé Première ministre par Emmanuel Macron ce lundi 16 mai 2022. Voici ce qu’il faut savoir sur la nouvelle patronne du gouvernement…

[Mis à jour le 16 mai 2022 à 20h50] Elle a dédié sa nomination à “toutes les petites filles” à qui elle a demandé de “suivre leurs rêves” : Elisabeth Borne a été nommée Première ministre de la France ce lundi 16 mai 2022 et a pris la succession de Jean Castex dans la soirée, lors d’une passation de pouvoirs pleine d’émotion à l’Hôtel de Matignon. Dans un discours succinct, la nouvelle patronne du gouvernement a assurer partager avec son prédécesseur “la conviction que les politiques publiques doivent se bâtir dans le dialogue avec les élus, partenaires sociaux, associations”. “Même si nous venons de familles politiques différentes,  nous sommes attachés à la cohésion de notre pays, à l’égalité des chances. Vous pouvez compter sur moi pour poursuivre dans cette voie”, a-telle promis à Jean Castex.

Elisabeth Borne a donc teinté sa nomination d’un message féministe : “je ne peux pas m’empêcher d’avoir une pensée pour la première femme qui a occupé ces fonctions. Et peut-être je voudrais dédier cette nomination à toutes les petites filles, en leur disant : allez au bout de vos rêves et rien ne doit freiner le combat pour la place des femmes dans notre société.” C’est en effet la deuxième fois dans l’histoire du pays qu’une femme prend les rênes du gouvernement, après Edith Cresson dans les années 1990. 

Fidèle macroniste, membre de tous les gouvernements sans discontinuer depuis 2017, Elisabeth Borne était citée depuis des semaines comme la favorite pour Matignon, elle était évoquée avant même la réélection d’Emmanuel Macron. Et à ce petit jeu des pronostics qui revient avant chaque remaniement et où des noms disparaissent aussi vite qu’ils étaient apparus, elle aura visiblement été la plus endurante. Une évidence pour cette amatrice de… randonnée dans le désert.

Mais c’est un sprint qui commence désormais : Emmanuel Macron l’a chargée de former un gouvernement. Selon le protocole, Elisabeth Borne doit désormais proposer une liste de nouveaux ministres au chef de l’Etat, qui procédera à une nouvelle vague de nominations d’ici la fin de la semaine.

Une macroniste “techno” à Matignon

Elisabeth Borne, ministre du Travail, passée par les Transports et la Transition écologique, est connue pour sa maîtrise des dossiers et sa capacité à faire avancer les chantiers. Elle peut se vanter, malgré les critiques et les insuffisances pointées par les oppositions, d’avoir mené à leurs termes plusieurs projets explosifs du dernier quinquennat : la loi énergie-climat, la loi d’orientation des mobilités ou encore la réforme de la SNCF.

Elisabeth Borne affiche aussi quelques handicaps, à commencer, justement, par ce profil très “techno”, qui en fera, selon ses contempteurs, un simple passe-plat des réformes, alors que le pouvoir resterait concentré à l’Elysée. La nomination d’Elisabeth Borne en tant que Première ministre a d’ailleurs déjà fait réagir. L’Élysée a indiqué que “c’est le choix de la compétence au service de la France, d’une femme de conviction, d’action et de réalisation”. Sur BFMTV, Edith Cresson, Première ministre entre 1991 et 1992 a commenté cette nomination d’Elisabeth Borne à Matignon : “il était largement temps. Je connais Mme Borne qui est une personne remarquable qui a une très grande expérience, qui connait les entreprises, la vie économique. C’est un très bon choix.”

Lire aussi

Lors d’une conférence diffusée sur les réseaux sociaux, Jean-Luc Mélenchon a en revanche annoncé “une nouvelle saison de maltraitance sociale et écologique qui commence” avec Elisabeth Borne. Olivier Faure, premier secrétaire du PS a reconnu pour sa part un “point positif, une femme Première ministre”, mais jugé que “pour le reste” cette nomination est d’abord celle de “la ministre des transports qui a démantelé le service public ferroviaire, de l’écologie condamnée pour inaction climatique, du travail qui a spolié les chômeurs avec la réforme de l’assurance chômage”.

Jack Lang, ancien ministre de la Culture, s’est félicité de la nomination d’Elisabeth Borne : “C’est une femme d’action, solide, sérieuse et j’ai beaucoup apprécié sa connaissance des dossiers, sa présence active. C’était une grande technicienne dans les domaines de l’urbanisme, de la construction. A l’Éducation nationale, elle est chargée de la conduite et des travaux des universités. Je n’ai pas à donner de bons ou mauvais points. C’est à travers les actions que la qualité d’être ceci ou cela s’apprécie”.

Pourquoi Elisabeth Borne a-t-elle été choisie comme Première ministre ?

Le communiqué de l’Elysée annonçant la nomination d’Elisabeth Borne à Matignon est plus que laconique et tient en une phrase : “Le Président de la République a nommé Mme Elisabeth BORNE, Première ministre et l’a chargée de former un Gouvernement.” Mais l’ancienne ministre du Travail dispose dans sa biographie de nombreux atouts pour entrer à Matignon. Voici 5 raisons pour lesquelles son profil est très souvent jugé comme l’un des plus adaptés à ce contexte si particulier entre la présidentielle et les législatives :

  • Elisabeth Borne est une femme. Si Emmanuel Macron a plusieurs fois, notamment lors des précédents remaniements, émis le souhait de nommer une femme à Matignon, il n’a en réalité jamais concrétisé ce vœu. L’ouverture de cette “nouvelle ère” l’aurait incité à enfin franchir le pas. Seule une femme a eu l’occasion de diriger un gouvernement dans l’histoire du pays : Edith Cresson, Première ministre de François Mitterrand entre 1991 et 1992.
  • Un passé de gauche précieux. Pour tenter de donner des gages à l’électorat de gauche qui a voté pour lui le 24 avril et montrer que l’inflexion de sa campagne entre les deux tours n’était pas factice, Emmanuel Macron a sans doute voulu miser sur le passé d’Elisabeth Borne, qui aura collaboré avec plusieurs figures socialistes, de Jack Lang et Lionel Jospin, à Ségolène Royal, en passant par Bertrand Delanoë.
  • Une ministre “écolo-compatible”. Auprès de Ségolène Royal puis dans les ministères depuis 2017, Elisabeth Borne a pu s’illustrer plusieurs fois sur les questions environnementales : outre la loi climat, elle a décrété “l’urgence écologique et climatique” en 2019, a concrétisé la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim et l’abandon du projet EuropaCity, a instauré une écotaxe sur les billets d’avion, s’est prononcée (en vain) pour la taxation de l’huile de palme ou pour un référendum sur les propositions de la Convention citoyenne pour le climat juste avant de quitter le ministère de la Transition écologique.
  • Un parcours riche et brillant, entre public et privé. “Mon premier job a été de préparer un plan d’urgence pour les transports en Ile-de-France”, a expliqué Elisabeth Borne au Monde il y a quelques années. Elle a travaillé dans de grands cabinets à Paris, est familière des rouages des grands centres de décision et a aussi pu se frotter au terrain, avec ses expériences en préfecture. Un “tournant étonnant” dans une carrière selon ses biographes, mais surtout une “superexpérience” lui permettant de traiter avec le concret.
  • Une rigueur saluée à gauche comme à droite. On ne tarit pas d’éloge sur le professionnalisme, la maîtrise des dossiers et l’efficacité d’Elisabeth Borne dans les portrait publiés dans la presse depuis le milieu des années 2010. “Une fille extraordinaire, épatante, humaine, une bête de travail incroyable”, s’extasiait Anne Hidalgo en 2015 dans Libé, alors que plus récemment, le journal L’Opinion, de tendance libérale, décrivait  une personnalité “largement reconnue, dans ses rangs comme en dehors, comme une ministre qui maîtrise ses dossiers et sait les mener à terme”.

Et pourquoi elle pourrait faire débat à Matignon ?

Pour autant, Elisabeth Borne à Matignon ne sera pas synonyme de long fleuve tranquille. Dans l’entourage d’Emmanuel Macron, on s’inquiète en effet du manque de relief ou de poids politique de cette “technicienne”. La nomination de cette macroniste pur jus reste aussi une énigme dans l’actuelle problématique de “renouvellement dans la continuité” qui se pose au chef de l’Etat.

  • Elisabeth Borne serait “trop techno”. Sa grande maîtrise technique des dossiers serait aussi son plus gros handicap, selon ses contempteurs, comme son manque de “poids politique”. Emmanuel Macron chercherait à s’attacher les services d’un Premier ministre “de transmission”, à l’instar d’un Jean Castex, mais ce profil politique absent chez Elisabeth Borne pourrait manquer.
  • Une macroniste pur jus. La nomination d’Elisabeth Borne à Matignon ne fait pas que des heureux, à gauche notamment. Les oppositions – et Jean-Luc Mélenchon s’est empressé de le rappeler sur Twitter ce lundi 16 mai – estiment qu’en tant que ministre, elle aura porté certaines des mesures les plus “antisociales” (avec le durcissement des critères pour l’allocation chômage) et les plus dévastatrices pour les services publics (avec la réforme de la SNCF ou la fin des petites lignes notamment) du dernier quinquennat.
  • Une ministre pas si écolo ? L’ancienne ministre de la Transition écologique a aussi un bilan, que les cadres d’EELV n’hésitent pas à rappeler ces derniers temps : Elisabeth Borne reste favorable au nucléaire dans le mix énergétique et a retardé de 2025 à 2035 la réduction de la part du nucléaire dans la production électrique. Elle a aussi déçu les espoirs de développement massif du ferroviaire à la place du “tout camion”. En résumé, selon les critiques, elle aura globalement poursuivi la “politique des petits pas” et montré que les marges de manœuvre de son ministère restaient limitées.
  • “Borne-out”, “Calamity Borne”, “Elisabeth Bornée”… Si Elisabeth Borne a réussi à débloquer quelques réformes “impossibles” du quinquennat, dont celles de la SNCF, on souligne ici et là parmi les partenaires sociaux son manque de flexibilité dans les négociations. On rappelle souvent également le surnom de “Borne-out” qu’on lui avait attribué à la RATP, où “plus d’un sont sortis de son bureau en larmes” selon les mots d’anciens salariés qui se sont exprimés dans le journal Le Monde.
  • Quelques “casseroles” ? Elisabeth Borne a été présentée comme un profil “sans casserole” par ses proches dans le Parisien en 2019. Pourtant, dès la fin de l’année 2019, son départ pour Marrakech, afin de passer Noël avec sa famille, avait provoqué une polémique en pleine contestation contre la nouvelle réforme des retraites.
    En janvier 2020, l’hebdomadaire Marianne assure qu’Elisabeth Borne a omis de déclarer plusieurs de ses fonctions dans le privé et le public dans sa déclaration d’intérêt, soumise à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique (HATVP). Cette dernière le confirmera dans un communiqué et enjoindra la ministre à régulariser cette déclaration, tout en assurant que ces “participations ne sont pas de nature à caractériser un risque de conflit d’intérêts”.
    Un accord secret conclu en 2015 entre le ministère de la Transition et les sociétés d’autoroutes a aussi été exhumé ces dernières années, obligeant Elisabeth Borne, alors directrice de cabinet de Ségolène Royal, à venir s’expliquer devant une commission du Sénat en 2020. Finalement publié par le ministère sur injonction du Conseil d’Etat, cet accord est critiqué pour avoir été très favorable à ces sociétés, alors qu’une “reprise en main” des concessions par l’Etat était en question.

Si le chef de l’Etat a assuré il y a une semaine à Bruxelles que son choix pour Matignon était fait et s’il a indiqué, trois jours après sa réélection, qu’il voulait à ses côtés “quelqu’un de sensible sur les questions sociales, environnementales et productives”, la recherche du Premier ministre idéal entre ces deux élections s’est révélée ardue. Le Monde a récemment résumé la difficulté à trouver une personnalité “incarnant à la fois le ‘renouvellement’ et en même temps ‘quelqu’un de solide, capable de faire un 20 heures devant quinze millions de téléspectateurs et de tenir dans le chaudron de l’Assemblée, lors des questions au gouvernement’, dixit l’entourage du chef de l’Etat. Avec une sensibilité écologiste affirmée car Emmanuel Macron a promis de nommer un ‘premier ministre chargé de la planification écologique'”.

Elisabeth Borne s’est imposée au fil des semaines comme celle qui cochait le plus de cases dans cette équation. Dans les derniers jours avant sa nomination, elle est même devenue une évidence. Après une avalanche de rumeurs et de contre rumeurs, le dernier week-end a en effet été marqué par les spéculations autour de Catherine Vautrin, une autre femme, mais surtout une femme de droite. L’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy et actuelle présidente du Grand Reims, qui s’était battue contre le mariage pour tous lors du quinquennat de François Hollande, a fait l’objet de fortes réactions samedi et dimanche. Réactions souvent indignées à gauche et dans la majorité, qui auraient transformé cette option en feu de paille… et remis Elisabeth Borne en selle, comme la personnalité qui, à l’inverse, faisait le plus consensus.

En vidéo

“Elisabeth Borne se raconte : Parcours, Intimité, Famille et Aspirations”

Une fois le nouveau gouvernement nommé, Elisabeth Borne, qui a été investie pour les législatives dans le Calvados, devra entamer une nouvelle course de fond : le Premier ministre est traditionnellement en charge de mener la majorité au niveau national lors de la bataille pour l’Assemblée. Une double-campagne s’annonce en quelque sorte pour l’ancienne ministre du Travail, qu’il faudra mener de front, en plus de ses nouvelles attributions et des dossiers majeurs de ce second quinquennat (paquet pouvoir d’achat avec des aides très attendues pour limiter les effets de l’inflation, nouvelle réforme des retraites, planification écologique promise par Emmanuel Macron…). Ce n’est pas une première, Michel Rocard en 1988 ou Jean-Marc Ayrault en 2012 auront relevé le même challenge.

Elisabeth Borne, elle, dispose de quelques atouts pour cette campagne des législatives : avoir longtemps travaillé au service de dirigeants de gauche, de Jack Lang et Lionel Jospin dans les années 1990, à Ségolène Royal dans les décennies suivantes, pourrait séduire une partie de la gauche modérée, dite “réformiste” ou “de gouvernement”, pas convaincue par l’alliance du PS et des écologistes autour de Jean-Luc Mélenchon.

Qui est Elisabeth Borne ? Biographie Express

C’est sans doute la première chose à savoir sur elle : Elisabeth Borne est une “X”. Diplômée de l’Ecole polytechnique (promotion 1981), elle a débuté sa vie professionnelle comme ingénieur des ponts, des eaux et des forêts. Elle dispose également d’une maîtrise en administration des affaires (Collège des ingénieurs). Mais elle s’approche finalement très jeune des coulisses de la politique, en travaillant dans des cabinets dès le milieu des années 1980, au ministère de l’Equipement, puis à la direction régionale de l’Équipement d’Ile-de-France.

Un nouveau pas est franchi au début des années 1990, quand Elisabeth Borne devient conseillère au ministère de l’Education nationale auprès de Lionel Jospin puis, à partir de 1992, de Jack Lang. Elle reviendra plusieurs fois à des postes stratégiques auprès d’élus ou de ministres de gauche : entre 2008 et 2013, elle travaille auprès de Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo en tant que directrice générale de l’urbanisme à la mairie de Paris, puis quitte la capitale pour devenir préfète de la région Poitou-Charentes et de la Vienne, première femme à occuper ces postes.

C’est dans le cadre de ces fonctions qu’Elisabeth Borne noue des liens avec la présidente de région, une certaine Ségolène Royal. L’ancienne candidate à la présidentielle en fera d’ailleurs sa directrice de cabinet, une fois nommée ministre de la Transition écologique dans le gouvernement de François Hollande. Une étape de deux ans (2014-2015) fondamentale dans sa biographie.

Elisabeth Borne agrémente son CV de passages dans les directions de plusieurs groupes privé, publics ou semi-publics. Après un passage chez Sonacotra dans les années 1990, elle sera par exemple directrice de la stratégie de la SNCF au début des années 2000, directrice des concessions au sein du groupe Eiffage, puis, du printemps 2015 à sa nomination au gouvernement, présidente de la RATP. 

Quel est le parti politique d’Elisabeth Borne ?

Bien qu’ayant travaillé pour plusieurs figures du parti, il n’est jamais précisé qu’Elisabeth Borne ait un jour pris sa carte au PS. En 2017, elle adhère en revanche à La République en Marche. Depuis 2020, elle est membre de “Territoires de progrès”, parti politique rassemblant la sensibilité de centre gauche de la Macronie autour de Jean-Yves Le Drian et Olivier Dussopt notamment. 

Car Elisabeth Borne a décidé de rejoindre Emmanuel Macron en 2016. Une fois élu, ce dernier cherche des experts pour son gouvernement et nomme la patronne de la RATP ministre des Transports auprès du ministre de la Transition, Nicolas Hulot, dès le mois de mai 2017. Elle y mènera notamment à bien la réforme de la SNCF, liée à l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire et mettra la priorité sur les transports du quotidien avec une “loi mobilité” et un premier “plan national vélo”.

Après les turbulences de l’été 2019 et la démission de François de Rugy, Elisabeth Borne est propulsée ministre de la Transition écologique. Cette fois, elle hérite de la loi “énergie-climat”, énorme morceau censé traduire les ambitions de la France dans la lutte contre le réchauffement (neutralité carbone à l’horizon 2050, baisse de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici à 2030, réduction à 50 % de la part du nucléaire dans la production électrique). Elle achève sa mission avec un nouveau plan dit “coup de pouce vélo”  en marge de la crise du Covid.

Ministre du Travail de l’été 2020 à sa nomination à Matignon, Elisabeth Borne est montée au front sur de nouveaux sujets brûlants, souvent perturbés, quand ils n’ont pas été directement provoqués, par la crise sanitaire : la réforme des retraites stoppée au printemps 2020, celle de l’Assurance chômage (malgré tout adoptée par décret à la rentrée 2021 mais contestée), ou encore la mise en place du protocole sanitaire et du port du masque en entreprise.

Quand Elisabeth Borne a été bombardée ministre de la Transition en 2019, plusieurs articles de presse se sont penchés sur la “fortune” inscrite sur sa déclaration de patrimoine. Un patrimoine confortable mais pourtant loin d’autres collègues ministres. Déposée deux ans plus tôt, pour son entrée au gouvernement, la déclaration auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie publique (HATVP) affichait en effet un peu plus de 1 million d’euros.

Le patrimoine d’Elisabeth Borne était alors composé principalement de deux appartements, dont un de 68 m2 à Paris, acheté 480 000 euros en 2008 et valorisé 576 000 euros au moment de sa nomination, et un second de 43 m2 dans les Hauts-de-Seine, acheté en 2015 pour 410 000 euros. Un prêt immobilier de 210 000 euros était aussi mentionné et il en restait un peu plus de 189 000 euros à rembourser en 2017.

Elisabeth Borne comptait par ailleurs un Livret A, un PEL, un LDD, trois PEA, une assurance-vie et plusieurs produits d’épargne à la Société Générale. La ministre des Transports puis de la Transition écologique déclarait enfin une Citroën, achetée en 2015.

Un compagnon, un fils… Elisabeth Borne discrète sur sa famille

Elisabeth Borne a des origines normandes par sa mère et juives par son père, issu d’une famille russe réfugiée en France en 1939. Ce dernier sera déporté en 1942, fera partie des rescapés des camps de la mort, sera naturalisé en 1950 et travaillera dans le secteur pharmaceutique avec son épouse, avant de mourir en 1972, quand Elisabeth Borne était encore enfant.

La ministre, qui a été reconnue “pupille de la Nation” à l’époque, a déjà pu s’exprimer sur son enfance dans l’émission Touche pas à mon poste de Cyril Hanouna sur C8. “Ça n’a pas toujours été simple. J’ai perdu mon père quand j’étais très jeune. Et donc on s’est retrouvé avec ma mère, qui avait deux filles et qui n’avait pas trop de revenus”, confiait-elle alors, brisant l’armure comme rarement chez elle. Son statut lui permettra de faire des études et d’obtenir une certaine “autonomie financière” : “Je me suis accrochée et j’ai pu rentrer dans une école d’ingénieur où j’étais rémunérée par l’État et ça a été un vrai soulagement”, a-t-elle aussi soufflé.

Dans un portrait plutôt bienveillant réalisé par Libération en 2015, quand elle s’apprêtait à prendre les rênes de la RATP, on apprenait par ailleurs qu’Elisabeth Borne “a été mariée (le Who’s Who mentionne Olivier Allix, ingénieur et universitaire – NDLR), a divorcé, vit avec quelqu’un, a eu un fils de sa première union”. Ce dernier se prénommerait Nathan.

Rien ne sera ajouté sur la famille ou le quotidien de la ministre. Tout juste glissait-elle à Libé “vivre et aimer le XIVe arrondissement” à l’époque et s’adonner à quelques hobbys : “se permettre ‘de voir des amis, la famille, d’aller au cinéma, au théâtre’ [ou encore] de lire ‘des romans parce qu’avec les essais, vous restez au bureau'”… On apprendra aussi via un portrait (moins tendre) du Monde, que ses auteurs préférés sont justement l’ancien journaliste Sorj Chalandon et le Finlandais Arto Paasilinna et qu’elle est adepte des longues randonnées en plein désert. De quoi lui offrir une endurance bien utile en politique.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading