Elisabeth Borne choisit finalement la fermeté face à la crise des carburants – Le Monde

Elisabeth Borne lors de la scéance de questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, le 11 octobre 2022.

La mise à exécution de l’ultimatum n’aura guère tardé. Mardi 11 octobre, face à la grève persistante dans les stations et dépôts de carburant qui provoque depuis plus de dix jours des pénuries et files d’attente monstres, la première ministre, Elisabeth Borne, a prononcé la sentence honnie des syndicats : réquisition. « Un désaccord salarial ne justifie pas de bloquer le pays », a tonné la première ministre depuis l’Assemblée nationale, annonçant la réquisition des personnels nécessaires pour débloquer les dépôts Esso-Exxonmobil, et soulignant que la menace pourrait aussi s’appliquer d’ici peu au groupe TotalEnergies.

Lire aussi : La carte des prix des carburants et des pénuries en temps réel dans toutes les stations-service de France

L’avertissement avait été donné la veille. Dans la soirée de lundi, à l’issue d’une réunion de crise tenue à Matignon entre Elisabeth Borne et les ministres concernés, Agnès Pannier- Runacher (transition énergétique), Gérald Darmanin (intérieur) et Clément Beaune (transports), accompagnés d’Olivier Véran, porte-parole, le gouvernement avait évoqué l’idée de recourir aux réquisitions. En dépit de la pression de certains ministres et d’une partie de l’opposition fustigeant la « chienlit » et la désorganisation du gouvernement, la première ministre avait alors temporisé. « Le gouvernement n’a pas eu la main qui tremble. Mais on a laissé une chance au dialogue social, aussi pour expliquer aux Français d’où venaient les blocages », assure Clément Beaune.

Dans la matinée, la situation semblait, de fait, sur le point de se dénouer. Un accord salarial avait été obtenu entre la direction du groupe Esso-Exxonmobil et les syndicats majoritaires laissant présager un déblocage progressif. Chez TotalEnergies, la direction promettait d’ouvrir les négociations. Las, quelques heures plus tard, la CGT et FO répudiaient l’accord chez Esso en annonçant la poursuite du mouvement de grève, également reconduit chez TotalEnergies. « Une partie des organisations, malgré cet accord, veut poursuivre le blocage. Nous ne pouvons l’accepter », a lâché Elisabeth Borne dans l’Hémicycle, espérant que les syndicats de Total saisiront « la main tendue ». « A défaut, le gouvernement agira là encore pour débloquer la situation. (…) Chacun doit prendre ses responsabilités, le gouvernement prendra les siennes », a-t-elle prévenu, insensible aux mots prononcés un peu plus tôt sur Franceinfo par Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques de la CGT. En cas de réquisitions, « ce serait la guerre », avait-il alerté.

Lire aussi : Pénurie de carburants : dix réponses à vos questions pour comprendre la crise actuelle

Situation suivie « heure par heure »

Il vous reste 59.58% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading