Elections municipales 2020 : au Havre, Edouard Philippe lance sa « singulière » campagne dans un climat agité – Le Monde

Edouard Philippe lors de l’annonce de sa candidature à l’élection municipale au Havre (Seine-Maritime), le 31 janvier.

Edouard Philippe lors de l’annonce de sa candidature à l’élection municipale au Havre (Seine-Maritime), le 31 janvier. LOU BENOIST / AFP

Il fait doux pour un 31 janvier. Les Havrais pointent leur nez à la fenêtre, comme s’ils guettaient le passage de quelqu’un dans la rue. « Il » est revenu, entend-on depuis ce matin. On l’a écouté au réveil sur France Bleu Normandie. On l’a lu, au petit-déjeuner, dans une interview donnée à Paris-Normandie. On l’a regardé, le midi, sur France 3 Normandie.

Pour qui l’ignore encore dans la cité portuaire de Seine-Maritime, Edouard Philippe est candidat comme tête de liste aux élections municipales des 15 et 22 mars. Un retour aux sources pour le premier ministre, qui a dirigé la ville entre 2010 et 2017. Mais son statut a changé en trois ans. La campagne va être « singulière », reconnaît un membre de la majorité sortante.

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Des cars de CRS ont été positionnés dans le centre-ville en prévision de la réunion publique du soir que le chef du gouvernement doit animer, salle François-1er. Les rues alentours sont bloquées à la circulation, et les passants contrôlés. Ce n’est pas tous les jours qu’un premier ministre se présente à une élection municipale. La dernière fois, c’était en 1995 ; Alain Juppé concourait alors à Bordeaux. Ce n’est pas tous les jours, non plus, qu’un locataire de Matignon mène campagne dans un contexte social houleux.

Environ quatre cents opposants à la réforme des retraites, avec drapeaux de la CGT, de Solidaires, de La France insoumise ou du Parti communiste, se sont réunis, non loin de là, avec fumigènes, banderoles et cornes de brume. « On va faire le maximum pour que les Havrais votent contre Edouard Philippe », prévient une enseignante, une chasuble rouge de la CGT sur le dos.

« Ce sera une élection difficile »

Il y a du bruit à l’extérieur de la salle François-1er. Une bombe agricole explose, puis une autre. Des sirènes retentissent. La salle prend un faux air de camp retranché. « Je vous recommande que, pour moins entendre ce qui passe dehors, on fasse encore plus de bruit à l’intérieur ! », conseille le chauffeur de salle aux centaines de sympathisants venus encourager le premier ministre. Le calme revient. Edouard Philippe monte à la tribune.

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Ce lieu, raconte-t-il, « c’est la salle où on débute les campagnes municipales », avouant une forme de « superstition ». La barbe du candidat mise à part, son affiche n’a d’ailleurs pas beaucoup changé depuis 2014, avec le nom de la ville pour seul slogan, et un bateau-phare en arrière-plan. A l’époque, celui qui n’était que député UMP de Seine-Maritime avait été élu dès le premier tour. « Mais avec 53 % d’abstention, et une faible opposition », rappellent les mauvaises langues.

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