Elections américaines : face à Mike Pence, Kamala Harris surmonte l’épreuve du débat des candidats à la vice-présidence – Le Monde

La campagne présidentielle américaine a retrouvé des rives plus familières, mercredi 7 octobre. Une semaine après le chaos du premier débat, torpillé par les interruptions incessantes et agressives de Donald Trump, le face-à-face entre le vice-président Mike Pence et la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, sénatrice de Californie, s’est déroulé selon les codes du genre.

Les deux candidats ont ainsi évité régulièrement de répondre aux questions précises de la modératrice, Susan Page, la responsable du bureau de Washington du quotidien national USA Today, se repliant rapidement sur des formules manifestement préparées à l’avance. L’atmosphère a été à ce point courtoise qu’une mouche a pu se poser brièvement sur la chevelure blanche du vice-président sans être dérangée, suscitant aussitôt un torrent de commentaires ironiques sur les réseaux sociaux, et la publication par le camp démocrate d’un appel aux dons montrant un Joe Biden armé d’une tapette à insectes.

La mouche qui s’est posée sur la tête du vice-président Mike Pence pendant le débat a suscité de nombreux commentaires sur les réseaux sociaux.

Lors du débat qui l’avait opposé en 2016 au sénateur de Virginie Tim Kaine, colistier d’Hillary Clinton, Mike Pence s’était imposé par sa capacité à exprimer des convictions conservatrices avec une authenticité difficilement contestable. Une nouvelle fois, il a rassuré les électeurs du « Grand Old Party » (GOP) en se présentant comme le garant de ce qui reste de ses piliers après quatre ans de trumpisme, notamment l’objectif des baisses d’impôts.

Lire aussi Elections américaines : revivez l’intégralité du débat pour la vice-présidence entre Kamala Harris et Mike Pence

Mike Pence pratique l’évitement sur le Covid-19

Il leur a opposé les projets de hausse assumés par le « ticket » démocrate, en s’efforçant d’instiller le doute sur l’engagement pris par Joe Biden qu’ils ne concerneront pas la classe moyenne. Le vice-président a certainement ravivé la flamme de la droite religieuse en défendant la juge conservatrice choisie par Donald Trump pour remplacer Ruth Bader Ginsburg à la Cour suprême, Amy Coney Barrett, qui porte sa foi en sautoir, ou en accusant la sénatrice de soutenir « l’avortement tardif » remboursé « par le contribuable ».

Susan Page, chef du bureau de Washington pour USA Today, a modéré un débat beaucoup plus courtois entre Kamala Harris et Mike Pence.

Mike Pence savait qu’il aurait fort à faire pour convaincre ses concitoyens à propos de la gestion de la crise sanitaire provoquée par le Covid-19. Elle a été illustrée sur la scène de l’Université de l’Utah, à Salt Lake City, qui accueillait les deux candidats, par une double paroi de Plexiglas installée à la demande de la démocrate. C’est sans doute sur ce sujet, le premier évoqué mercredi, que le vice-président a pratiqué l’évitement avec le plus de constance, faute d’alternative.

Il vous reste 62.45% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading