Election présidentielle 2022 : avant d’être candidat, Emmanuel Macron veut que les crises sanitaire et géopolitique « soient derrière nous » – Le Monde

Dans un entretien accordé au quotidien régional La Voix du Nord, Emmanuel Macron a confirmé, mardi 1er février, que le temps de sa candidature à la présidentielle n’était pas encore venu – bien qu’il ait déjà recueilli cent cinq parrainages d’élus, selon une liste officialisée par le Conseil constitutionnel. L’annonce de sa candidature pourrait relancer une campagne qui, pour l’instant, peine à mobiliser les Français.

« Je viens d’abord pour une revue de chantier, a prévenu le président de la République française. Et je viens aussi pour commémorer la catastrophe de Liévin en 1974, qui a vu périr quarante-deux mineurs. Je veux leur rendre hommage. (…) Ensuite, j’ai déjà dit ce que je pensais des projets, de l’enthousiasme et de l’amour que j’ai pour notre pays. »

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Le président, qui sera en déplacement dans les Hauts-de-France mercredi, a poursuivi :

« J’ai d’abord l’obsession que la phase aiguë de l’épidémie et le pic de la crise géopolitique actuelle soient derrière nous. Je ne peux pas raisonnablement expliquer aux Français que je vais m’adonner à ce temps démocratique important, alors que je leur ai dit que je serais président jusqu’au bout et que nous avons une crise à la frontière ukrainienne qui menace notre sécurité collective. »

« Heures décisives »

Emmanuel Macron a rappelé la gravité de la situation géopolitique : « Ces derniers jours, j’ai eu trois fois Vladimir Poutine au téléphone, deux fois le président ukrainien, Volodymyr Zelensky. Il est possible que je me rende vendredi en Allemagne pour la deuxième fois en dix jours pour un sommet avec le chancelier allemand et le président polonais. Et je prendrai d’autres initiatives. » Et de conclure : « La situation n’a jamais été aussi tendue qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les heures que nous vivons sont décisives pour la sécurité de toute la région. »

Pour Emmanuel Macron, l’exercice est délicat. S’il se déclare candidat trop tôt, il se verra reprocher de confondre les rôles, comme l’en accusent déjà ses adversaires. Mais s’il attend trop longtemps, il courra le risque d’entrer tardivement dans l’arène et de se voir accuser par les oppositions d’avancer masqué.

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Les candidats ont jusqu’au vendredi 4 mars, 18 heures, pour réunir les 500 parrainages nécessaires à leur participation au scrutin.

« Reconquête industrielle »

Par ailleurs, interrogé sur les investissements et engagements de l’Etat dans le bassin minier des Hauts-de-France, où il doit se rendre mercredi, Emmanuel Macron a rappelé : « Les prochaines années doivent être celles de la reconquête industrielle, mais aussi urbaine, culturelle et sanitaire. »

« Il faut que l’Etat se réengage financièrement sur la requalification urbaine, à hauteur de 100 millions d’euros. Cela concerne les aménagements de voirie, l’éclairage public, la mise à niveau des réseaux enterrés, la création et la rénovation d’équipements publics. Cet engagement, comme à chaque fois, se fera à parité avec le conseil régional, qui doit mettre aussi 100 millions d’euros. Soit 200 millions au total. »

Emmanuel Macron a fait également savoir que l’Etat engagerait 600 000 euros pour la rénovation de la galerie du Temps, au Louvre-Lens, qu’il visitera lors de son déplacement dans le Nord, dix ans après la création du musée. « Nous continuons à croire dans ce projet », fait valoir le président de la République, avant d’ajouter :

« Dès que les collectivités mettront 1 euro, l’Etat mettra 1 euro. La limite de l’engagement de la nation ne doit pas être financière. Je me bats pour que la vie des gens change, pas pour qu’on fasse des annonces politiques. »

Le chef de l’Etat a enfin annoncé la création de plus de 4 000 emplois (dont 3 000 indirects) à Dunkerque, avec l’implantation d’une usine de fabrication de batteries électriques de la start-up française Verkor et vante le plan d’investissement France 2030 déployé à l’automne par le gouvernement :

« C’est un projet pour lequel il y avait une concurrence européenne, et qui, pour sa première phase, porte sur 1 200 emplois directs et 3 000 emplois indirects. Au-delà du choix de Dunkerque, c’est aussi la participation d’un projet au plan France 2030. On a stoppé l’hémorragie industrielle il y a trois ans par des réformes que personne n’osait mener depuis des décennies. On a changé l’image de la France. Nous avons des résultats, ce n’est pas le fruit d’un miracle. »

Le Monde

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