Edouard Philippe : StopCovid “ne pourra s’envisager que de façon complémentaire”

Edouard Philippe : StopCovid

Maj 28/04/2020 à 15h38 : “Pour l’heure, compte tenu des incertitudes, je serais bien en peine de dire comment cette application fonctionnera précisément. Il me semble que le débat est un peu prématuré. Lorsque l’application, en cours de développement, fonctionnera, nous organiserons un débat spécifique suivi d’un vote spécifique” a mentionné Edouard Philippe au Parlement. “Son utilisation ne pourra s’envisager que de façon complémentaire” a t-il également indiqué.

Le projet très controversé d’application mobile de contact tracing StopCovid n’est « techniquement clairement pas prêt » à ce stade et ne devrait « pas être au cœur » du plan de sortie du confinement présenté ce mardi à l’Assemblée par le Premier ministre, ont déclaré hier des sources parlementaires LREM à l’AFP.

« Ce n’est pas prêt et ce sera sûrement doucement enterré. A la française », estime même un parlementaire. L’entourage de Cédric O, secrétaire d’Etat au Numérique, assure toutefois à l’agence de presse que « le travail sur l’application StopCovid continue. Le Premier ministre évoquera son rôle potentiel dans le plan de déconfinement dans son discours à l’Assemblée nationale ».

Inspiré d’outils déployés dans des pays comme Singapour, ce dispositif de traçage doit permettre d’alerter les personnes qui ont été en contact avec des malades du Covid-19. Mais même si cette application fonctionnerait sur la base du volontariat, elle est critiquée jusqu’au sein de la majorité pour ses risques concernant la vie privée des utilisateurs.

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A quoi doit servir l’application StopCovid ?

L’application mobile StopCovid doit permettre de créer un historique des smartphones détectés à proximité par le capteur bluetooth. Cela doit permettre d’afficher une alerte si l’un des propriétaires des téléphones croisés dans les 14 derniers jours s’est signalé comme malade du Covid-19.

Dimanche, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a donné son feu vert de principe, tout en demandant certaines « garanties supplémentaires ». Elle veut « pouvoir se prononcer à nouveau après la tenue du débat au Parlement ».

Lors de son discours du 13 avril, Emmanuel Macron avait abordé la question de l’application StopCovid sans en prononcer le nom. A cette occasion, il avait déclaré « je souhaite qu’avant le 11 mai, nos assemblées puissent en débattre ».

Pourquoi le contact tracing via smartphone pose problème ?

Pour que cet outil soit efficace, il faut que le maximum de Français l’utilisent. Or, 20 % des français ne sont pas équipés en smartphone. Et parmi les 80 % restants, 20 % utilisent un iPhone, une plateforme qui pourrait ne pas faire fonctionner l’application StopCovid.

Par ailleurs, les utilisateurs de l’application doivent accorder un accès permanent à la fonction de bluetooth à l’application StopCovid. Une autorisation qui n’est pas accordée par iOS, le système d’exploitation des smartphones Apple. Apple juge que cela est contraire à la politique de confidentialité déployée sur iOS. A noter que côté Android, les dernières versions limitent aussi l’usage du bluetooth.

S’ajoute à ces contraintes la question politique. Plusieurs députés de la majorité ont exprimé de vives critiques à l’égard de ce projet, jugé risqué et attentatoire aux libertés personnelles. Le député Sacha Houlié assimile les mesures de pistages de la population aux bracelets électroniques utilisés par l’administration pénitentiaire.

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