Edouard Philippe s’engage dans un déconfinement à reculons – Le Monde

Le premier ministre, Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale, le 28 avril 2020.

Le premier ministre, Edouard Philippe, à l’Assemblée nationale, le 28 avril 2020. DAVID NIVIERE/AFP

Emmanuel Macron avait vanté les « jours heureux » de la Libération. Il faudra finalement attendre « des jours meilleurs », a prévenu Edouard Philippe. C’est un plan de déconfinement en mode progressif qu’a présenté le premier ministre à l’Assemblée nationale, mardi 28 avril, après deux semaines de tergiversations au sein de l’exécutif sur la manière d’appréhender cette nouvelle phase de la lutte contre l’épidémie due au coronavirus. Lors de sa dernière allocution, le 13 avril, Emmanuel Macron avait promis que la France redémarrerait à compter du 11 mai. « Progressivement, prudemment », cette promesse sera tenue, a juré M. Philippe, mais il faudra d’abord passer par des paliers de décompression, car « le risque d’une seconde vague est un risque sérieux », a-t-il mis en garde. Quitte à donner le sentiment de diluer dans le temps le plan initial.

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Progressive, la rentrée des classes le sera, tout d’abord. Les écoles maternelles et primaires rouvriront le 11 mai, une partie des collèges, le 18 mai, et pour les lycées, la décision sera prise « fin mai », a annoncé le chef du gouvernement, précisant que, dans tous les cas, la reprise se fera « sur la base du volontariat ». De même, pas question pour les entreprises de redémarrer dans deux semaines comme si de rien n’était. La priorité restera au télétravail ou, a minima, à des « horaires décalés » pour éviter l’engorgement aux heures de pointe dans les transports publics. Si la reprise de l’activité est indispensable pour éviter « l’écroulement » de l’économie du pays, a souligné M. Philippe, elle ne pourra se faire que progressivement, « semaine après semaine », afin de « vérifier que nous maîtrisons le rythme de circulation du virus ».

Masques, tests et circulation

Progressif, l’équipement de tous les Français en masques le sera aussi. Dorénavant, il sera « obligatoire » dans les transports publics et dans tous les commerces qui le souhaitent. « Grâce à la mobilisation de tous, il y aura assez de masques dans le pays pour faire face aux besoins à partir du 11 mai », a promis le premier ministre, incitant les entreprises à équiper leurs salariés. L’Etat prendra en charge 50 % du coût de l’achat de masques par les collectivités locales, qui sont aussi invitées à participer à l’effort. « Progressivement, nous parviendrons à une situation classique, où les Français pourront, sans risque de pénurie, se procurer des masques grand public dans tous les commerces », a-t-il assuré, reconnaissant avoir dû faire face à une « pénurie » au début de la crise.

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