Edouard Philippe : «Confiance» mais aussi «exigence» vis-à-vis des forces de l’ordre – Le Parisien

« Une émotion très grande, très légitime et très partagée ». Edouard Philippe a commenté par ces mots ce mardi les réactions aux violences policières en France, faisant échos aux manifestations aux Etats-Unis après la mort de George Floyd. Le Premier ministre était en déplacement à Evry (Essonne) pour rencontrer des policiers qui travaillent dans les quartiers difficiles. Ce déplacement s’effectue au lendemain des annonces du gouvernement pour améliorer la déontologie des forces de l’ordre. Le Premier ministre était accompagné de Christophe Castaner.

Edouard Philippe a rencontré de policiers « présents au quotidien dans les quartiers » pour faire « le point sur les dispositifs de prévention et de renforcement du lien entre la police et la population mis en place par la direction départementale de la sécurité publique », a précisé Matignon dans un communiqué.

« La confiance entre les citoyens et ceux qui, à leur service et en leur nom, reçoivent la mission d’être les gardiens de la paix, est un élément central du pacte républicain », a tweeté le Premier ministre au début de sa visite.

Le chef du gouvernement s’est rendu ensuite dans les locaux de l’association Génération 2, pour un échange sur l’engagement citoyen et pour rappeler « la détermination du gouvernement à lutter contre toutes les formes de racisme ou de discrimination ».

« Nous leur devons respect et confiance »

« En France, il n’y a pas des Français issus de telle ou telle origine, il y a des enfants issus de la République et la France protège tous ses enfants », a rappelé le Premier ministre dans une intervention à l’issue de sa visite.

« Pour nous protéger tous, il y a les forces de l’ordre. Leur mission est redoutablement difficile », a assuré Edouard Philippe. Il a souligné que les policiers subissaient régulièrement des attaques physiques. « Nous leur devons respect et confiance », a-t-il insisté. « L’immense majorité des Français a, vis à vis des forces de l’ordre, respect et confiance », a-t-il répété.

Mais face à cela, a enchaîné le Premier ministre, il y a un « devoir d’exigence ».

« Nous avons voulu dire ce message de confiance et de respect (…) dans un moment où l’émotion est très grande, très légitime, très partagée ».

Les annonces du gouvernement, sur fond en France de contestations des violences policières et du racisme en écho aux manifestations américaines après la mort de George Floyd ont laissé les syndicats de forces de l’ordre « dubitatifs ».

« Tolérance zéro » pour les dérapages

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a prôné lundi lors d’une conférence de presse une « tolérance zéro » du racisme dans les forces de l’ordre, dont la suspension sera « systématiquement envisagée pour chaque soupçon avéré » en la matière. Il a aussi annoncé l’abandon de la méthode d’interpellation policière controversée de la « prise par le cou, dite de l’étranglement » et une réforme « en profondeur des inspections du ministère de l’Intérieur ».

Ce mardi matin, avant la visite, Christophe Castaner a précisé sa pensée qui avait été très critiquée sur le « soupçon avéré de racisme » à l’encontre des policiers, transformé par ses détracteurs en « présomption de racisme ». Lorsque, dans une enquête de l’IGPN pour des soupçons de geste ou de propos raciste, « on a considéré qu’il y avait assez d’éléments pour transmettre au juge pour poursuivre », a expliqué Castaner sur RMC et BFM TV, « je pense qu’il faut une sanction administrative ». Et « la sanction administrative de prévention, c’est la suspension ».

VIDÉO. Prise par le cou, racisme, IGPN… 3 annonces de Castaner contre les « violences policières »

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