Ecoles, masques, quarantaine… à une semaine du déconfinement, le flou subsiste – Le Monde

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a dénoncé, lundi, « une mauvaise polémique » sur la vente des masques dans la grande distribution, désormais effective aux caisses ou à l’accueil.

Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a dénoncé, lundi, « une mauvaise polémique » sur la vente des masques dans la grande distribution, désormais effective aux caisses ou à l’accueil. SOUDAN E / ALPACA / ANDIA.FR

La situation sanitaire poursuit sa lente amélioration en France. Le coronavirus a fait 135 morts entre samedi et dimanche, le niveau le plus bas depuis le 22 mars. Au total, l’épidémie a causé 24 895 décès et 25 815 patients atteints du Covid-19 sont actuellement hospitalisés. Les services de réanimation restent saturés, mais l’étau se desserre peu à peu, avec huit patients admis en moins au cours des dernières vingt-quatre heures.

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Dans ce contexte, le déconfinement très progressif prévu à partir du 11 mai se prépare, mais de nombreux doutes et inquiétudes subsistent. Lundi, à partir de 14 heures 30, le premier ministre Edouard Philippe doit présenter son plan national devant le Sénat, qui doit voter à l’issue d’un débat.

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  • Interrogations autour de la réouverture des écoles

De nombreuses zones de flou demeurent autour de la réouverture des écoles. La « majorité des écoles » maternelles et primaires accueilleront les enfants le 11 mai, avec un maximum de quinze élèves par classe, a assuré le ministre de l’éducation, Jean-Michel Blanquer. Elles devront respecter un protocole sanitaire très strict : lavages de mains répétés, jeux proscrits, désinfection du matériel… un vrai casse-tête, font valoir certains enseignants.

Alors que de nombreux maires ont fait savoir qu’ils ne rouvriraient pas les écoles le 11 mai, 329 édiles d’Ile-de-France, y compris la maire PS de Paris Anne Hidalgo, ont écrit dimanche à Emmanuel Macron pour lui demander de repousser la réouverture des écoles, dénonçant un déconfinement « à marche forcée ». Une centaine de parlementaires de La République en marche (LRM) ont annoncé qu’ils allaient proposer une meilleure « protection juridique » des élus.

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Lundi matin, Rachida Dati, candidate LR aux élections municipales à Paris, s’est inquiétée sur Franceinfo que la réouverture des écoles ne crée une « remise en cause profonde de notre principe d’obligation scolaire », alors que le retour des élèves se fera sur la base du volontariat. Avec « des reprises comme ça à la carte, on va rajouter encore plus d’inégalités aux inégalités », s’est-elle agacée.

  • La polémique sur les masques continue

Dans ce contexte, une nouvelle polémique sur les masques, liée cette fois à la hausse attendue de l’offre, a battu son plein tout le week-end. Dès lundi, ils devraient être en vente en grande surface.

Les Ordres des professions de santé se sont offusqués du nombre « sidérant » de masques annoncés à la vente, alors que les soignants en ont tant manqué :

« 100 millions par ici, 50 millions par là. Qui dit mieux ? C’est la surenchère de l’indécence. »

La grande distribution s’est défendue, samedi, d’avoir constitué des « stocks cachés » de masques à usage unique. Une polémique « nulle » et « dégueulasse » pour le patron du groupe Leclerc, « insensée et infondée » pour celui de Système U.

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Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a lui aussi dénoncé lundi « une mauvaise polémique ». « Je constate que la grande distribution, depuis le début de la crise sanitaire, a parfaitement joué le jeu notamment pour garantir la sécurité de l’approvisionnement alimentaire des Français », a-t-il expliqué sur France Inter. « Ce que nous souhaitons, c’est très simple : c’est que le plus grand nombre de Français puisse trouver des masques dans les lieux de consommation habituels. »

Le gouvernement a plafonné le prix de vente des masques chirurgicaux à 95 centimes l’unité, mais pas celui des masques en tissu, en raison de la diversité des modèles et de leur provenance.

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  • La carte du déconfinement progressif se « verdit »

La moitié des départements sont désormais classés « vert » sur la carte du déconfinement. Trois départements (Gers, Loire-Atlantique et Mayenne) sont venus grossir les rangs des « verts », et ce sont désormais 50 départements où un déconfinement plus large pourrait être organisé. La carte définitive sera publiée le 7 mai.

Christophe Castaner a, toutefois, prévenu que les régions vertes ne seront pas exemptes de contraintes : « si vous pensez qu’on peut libérer totalement la circulation et ne pas respecter les règles dans cette région au motif que c’est une région verte, je peux vous dire qu’en deux semaines elle sera rouge », a-t-il averti.

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  • « Brigades » contre la contamination et suivi des malades

S’agissant des personnes testées positives alors qu’elles se trouvent déjà sur le territoire national, aucune mesure coercitive n’est prévue, le gouvernement comptant sur « l’esprit de responsabilité des Français ». Le gouvernement est également resté prudent sur le traçage des malades. L’application controversée StopCovid ne sera pas disponible le 11 mai.

Mais dès le premier jour du déconfinement seront actives des « brigades » qui visent à « casser » les chaînes de contamination en identifiant les personnes en contact avec un malade, pour les inviter à se faire tester, voire à s’isoler.

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  • Pas de quatorzaine pour les personnes « en provenance de l’UE, de la zone Schengen ou du Royaume-Uni »

Au cours du week-end, le gouvernement a annoncé une « quatorzaine » obligatoire pour les personnes arrivant sur le territoire national, avec un isolement si elles sont malades. Mais, a précisé l’Elysée dimanche, cette règle ne s’appliquera pas aux voyageurs « en provenance de l’Union européenne, de l’Espace Schengen ou du Royaume-Uni ».

« Ils préfèrent mettre en danger les Français plutôt que de remettre en cause leur dogme religieux de la libre circulation. C’est désespérant ! », a réagi la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, lundi matin sur Twitter.

Pour les autres cas, comme celui de Français ou Européens arrivant d’une autre zone que l’UE, l’espace Schengen ou le Royaume-Uni, « les modalités seront précisées par le Quai d’Orsay dans les prochains jours », a ajouté l’Elysée. « Les restrictions de circulation actuellement en vigueur à nos frontières continuent de s’appliquer », a souligné dimanche le ministère de l’intérieur, Christophe Castaner.

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Le Monde avec AFP

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