E-commerce : les “dark stores” qui essaiment en villes inquiètent les autorités

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Le modèle du quick commerce prend de l’ampleur depuis quelques mois, encouragé par la montée en puissance généralisée du commerce en ligne dans les habitudes d’achat des Français, qui se rapproche dangereusement de la barre des 15% dans le commerce de détail, selon les dernières estimations de la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (Fevad).

Cajoo, Picnic, Gorillas, Getir ou encore Flink sont les nouvaux acteurs de ce marché de la livraison ultra-rapide. Ils s’appuient sur des entrepôts d’un nouveau genre, communément appelés des “dark stores”, qui se trouvent être généralement d’anciens magasins transformés pour l’entreprosage, le stockage et la préparation des livraisons, sans accueil du public. Les commandes préparées sur place sont ensuite confiées à des livreurs, qui peuvent être des salariés ou des prestataires extérieurs – certaines startups se targuant d’embaucher des salariés dans leurs équipes.

Pourtant, l’essaimage rapide des dark stores dans les villes suscite de l’inquiétude. Avec leurs façades souvent moins esthétiques que les commerces classiques ayant pignon sur rue, ils profitent aussi d’une réglementation encore floue pour jouer sur les deux statuts d’entrepôt et de commerce.

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Entrepôt ou commerce ?

Dans cette conjoncture, le gouvernement tente d’aplanir un peu les règles et publie un guide à destination des élus locaux pour clarifier les règles qui s’appliquent au quick commerce dans l’espace urbain.

Le gouvernement précise qu’il existe deux sortes de dark stores, ceux qui exercent une activité de stockage exclusivement, auquel cas ils doivent être considérés comme des entrepôts, et ceux qui assurent en parallèle une activité de “drive”, et gagnent le statut de commerce.

Si, dans le premier cas, un dark store faisant seulement office d’entrepôt s’installe dans un ancien supermarché, alors il doit « procéder à un changement de destination du local pour se mettre en conformité avec la réglementation » informe le guide. Pour les dark stores qui exerceraient aussi en drive, le gouvernement les encourage en revanche à « ouvrir les locaux à de l’accueil du public, le cas échéant sur une surface réduite à un comptoir de retrait de commande », et ce, pour « mieux s’insérer dans le tissu urbain et réduire les inquiétudes liées à l’implantation des dark stores (moindre fréquentation des rues, vitrines peu esthétiques) » justifie-t-il.

Privilégier un maillage dense aux dépens de l’emplacement

Le gouvernement précise, en outre, que certaines villes comme Paris demeurent provisoirement soumises aux dispositions en vigueur avant la loi Alur de 2014, faut d’avoir adopté un nouveau plan local d’urbanisme. Dans ce cas, le guide conseille de se référer au PLU en vigueur dans ces villes pour savoir si « l’implantation du dark store exige des démarches administratives spécifiques ».

Enfin, le gouvernement recommande aux municipalités de mener des concertations avec les acteurs économiques du secteur leurs obligations et « organiser une période de transition pour ceux d’entre eux qui devraient se mettre en conformité avec la réglementation ».

Rien qu’à Paris, une récente étude de l’Atelier parisien d’urbanisme (Apur) indique qu’il existe près de soixante de dark stores et au moins trente dark kitchens début 2022. Ce phénomène tend à s’amplifier aussi avec l’arrivée des grands acteurs de la distribution. Carrefour et Casino, soumis à une forte concurrence sur la livraison à domicile, ont notamment décidé de réagir pendant la crise sanitaire en liant des partenariats avec Uber Eats et Deliveroo, ainsi qu’avec des acteurs du nouveau secteur du quick commerce.

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