Droit à l’IVG : des manifestations dans plusieurs villes de France – Le Monde

Des manifestantes et des manifestants défilent pour défendre le droit à l’IVG, dans les rues de Paris, le 2 juillet 2022.

« Touche pas à mon IVG. » Plusieurs centaines de personnes ont manifesté, samedi 2 juillet, à Paris, « pour la défense du droit à l’avortement » partout dans le monde et apporter un soutien aux Américaines, après la remise en cause de l’IVG par la Cour suprême des Etats-Unis.

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Evoquant une « onde de choc », Suzy Rojtman, membre du collectif Avortement en Europe – Les femmes décident, craint qu’au vu « de l’importance des Etats-Unis dans le monde », le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG) régresse « partout » et que « des pays s’inspirent des Etats-Unis pour renier ce droit fondamental ».

Dans la foule, une jeune fille de 16 ans, Thaïs, brandissait une pancarte « 130 centres IVG ont fermé en 15 ans » (en France). Elle s’inquiète d’un « effet boule de neige ».

Brandissant des cintres peints en rouge, les manifestants, dont des hommes et beaucoup de très jeunes femmes, ont défilé en chantant « De New York jusqu’à Paris, avortement libre et gratuit », ou encore « L’IVG, on s’est battu pour la gagner, on se battra pour la garder ».

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Des manifestantes en faveur du droit à l’IVG, dans les rues de Paris, le 2 juillet 2022.

« L’IVG sauve des vies », « Keep your laws off my body » (« ôtez vos lois de mon corps »), « Laissez les femmes tranquilles pour une fois », « Un droit sans moyen n’est pas un droit », pouvait-on lire sur les pancartes des participants, dont beaucoup étaient écrites en anglais. On pouvait également y lire « On veut l’IVG dans la Constitution », en référence aux propositions de loi pour inscrire ce droit dans la Constitution française.

« C’est un droit fondamental »

Organisées à l’appel du collectif Avortement en Europe – Les femmes décident, rejoints par de nombreuses associations féministes, des syndicats et des partis politiques, plusieurs manifestations étaient prévues à travers la France.

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A Bordeaux, le rassemblement comptait là aussi quelques centaines de personnes (400 selon la police, un millier selon les organisatrices). « Ce n’est pas que le droit à l’avortement mais le droit à disposer librement de nos corps. C’est un droit fondamental, qui ne concerne pas que la France mais les femmes du monde entier », déclare Johanna Tilché-Jean, « artiste et mère de famille ». Pour Nicole Blet, infirmière à la retraite et membre du Planning familial en Gironde, « la loi [en France] sur l’IVG a toujours été fragile », tout comme « son application ».

A Strasbourg, plus de 300 personnes, selon la préfecture, ont pris la direction du consulat américain. A Toulouse, quelques dizaines de personnes, surtout des femmes, se sont rassemblées sous le slogan de « Nous sommes fières, femmes, radicales et en colère ! ». « En France, on n’est pas en dehors du monde. Il faut faire attention », explique Sandra Cassagnaud, 49 ans. Les Françaises « ont de plus en plus de mal » à être prises en charge en vue d’une IVG.

« Nous sommes particulièrement mobilisés sur la question des moyens alloués aux centres IVG, entre la clause de conscience spécifique que peut faire jouer le personnel médical et la surcharge des professions hospitalières », relève Léa Védie, l’une des porte-parole du Planning familial du Rhône, qui manifestait à Lyon, où 500 personnes ont pris part au cortège selon la préfecture, 800 selon les organisateurs.

A Marseille, des manifestantes ont rejoint la Marche des Fiertés qui a rassemblé 12 000 personnes selon la préfecture. Un habitué de cette marche, Philippe Murcia, 48 ans, s’est dit « très inquiet de voir la société clivée, comme aux Etats-Unis, qui s’attaque maintenant aux droits des femmes, à des droits qu’on pensait acquis ».

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Le Monde avec AFP

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