Drapeau de l’UE: Marine Le Pen saisit le Conseil d’État après la polémique – Le HuffPost

Aleksandra Szmigiel / Reuters
La candidate du Rassemblement national à l’élection présidentielle de 2022 a annoncé qu’elle comptait saisir le Conseil d’État au sujet de la seule présence du drapeau de l’Union européenne sous l’Arc de Triomphe (photo prise en décembre, à l’occasion d’une visite de Marine Le Pen en Pologne).

POLITIQUE – “Un attentat à l’identité” de la France et “un outrage aux morts pour la Patrie”. Voici comment Marine Le Pen qualifie ce samedi 1er janvier la décision de faire flotter seul un drapeau européen sous l’Arc de Triomphe à Paris, geste qui vise à symboliser le début de la présidence française de l’Union européenne. 

Un choix novateur, alors qu’il est habituellement de coutume d’allier les drapeaux français et européen lors que ce dernier est affiché, et qui a provoqué, déjà, la première polémique politique de l’année. 

Une décision contraire au choix du peuple, pour Marine Le Pen

En effet, depuis l’après-midi du vendredi 31 décembre et plus encore après l’allocution présidentielle d’Emmanuel Macron, une vaste partie des oppositions de droite et d’extrême droite ont fustigé avec plus ou moins de mesure cette installation du seul drapeau étoilé au-dessus de la tombe du Soldat inconnu.

Et la candidate du Rassemblement national à la prochaine présidentielle est celle qui va le plus loin dans cette série d’indignations, indiquant dans un communiqué publié ce samedi en fin de journée qu’elle va attaquer devant le Conseil d’État la présence du drapeau européen. “Une demande de suspension, en référé, de la décision” accompagnera le recours, précise son communiqué. 

Dans le texte transmis à la presse, la candidate d’extrême droite assure ainsi que l’installation de la seule bannière de l’UE est contraire à plusieurs textes. Elle cite notamment l’article 2 de la Constitution française qui explique que “l’emblème national” est le drapeau tricolore, et affirme en outre que cette décision va à l’encontre du choix du peuple français qui a rejeté la Constitution européenne en 2005.

Enfin, elle rappelle pour justifier son action devant la juridiction administrative suprême qu’il est de coutume de toujours accompagner le drapeau européen d’un drapeau français sur les bâtiments officiels. 

″À vomir, dès le 1er janvier!” 

Dans ce communiqué, Marine Le Pen en profite pour attaquer vivement le président de la République Emmanuel Macron. D’après la cheffe de file du Rassemblement national, celui-ci a, “en cette occasion, une fois de plus trahi les devoirs de sa charge et manifesté de nouveau son arrogant mépris pour notre Histoire”. Elle poursuit en ironisant sur la “prétendue ‘présidence’ de l’Union européenne”, qu’elle discrédite par l’existence du Conseil européen qui “lui, est désigné pour cinq ans”. 

Une sortie qui a notamment été dénoncée par le député écologiste du Maine-et-Loire Matthieu Orphelin, à qui le qualificatif d’“attentat” contre la France semble pour le moins exagéré. ”À vomir, dès le 1er janvier”, écrit-il notamment. 

De son côté, alors que les oppositions de droite et d’extrême droite notamment continuaient d’alimenter la polémique, le président de la République a publié sur les réseaux sociaux ce samedi 1er janvier plusieurs messages et visuels évoquant la présidence française de l’Union européenne. 

“C’est une fierté et une responsabilité que je veux porter au nom de toutes les Françaises, de tous les Français, pour tous les Européens”, écrit-il notamment dans un tweet, ajoutant dans un second une photographie de la tour Eiffel illuminée aux couleurs du drapeau étoilé, comme le seront plusieurs bâtiments et monuments au cours des semaines à venir. 

Une manière de ne pas se mêler à la controverse, à laquelle le gouvernement a d’ores et déjà répondu par la voix du secrétaire d’État en charge des Affaires européennes Clément Beaune expliquant que le drapeau français rejoindrait celui de l’UE sous l’Arc de Triomphe d’ici quelques jours. 

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