Drame en Corée du Sud : ce que l’on sait de la bousculade qui a fait plus de 150 morts en marge d’Halloween – Midi Libre

Au moins 153 morts, plus de 133 blessés… Le bilan de la bousculade géante est lourd en Corée du Sud. Les familles des victimes tentent de comprendre le déroulement exact des faits qui ont conduit à la catastrophe. 

Un mouvement de foule incontrôlé

Samedi, les Coréens fêtent Halloween. Il s’agit alors d’une des premières grandes fêtes dans le pays après la crise du Covid-19. Vers 22 h 30 (heure locale), les services de police de Séoul commencent à recevoir des appels de témoins ou victimes de ce qui semble être un mouvement de foule d’ampleur dans le quartier d’Itaewon. Rapidement, les secours sont mobilisés sur la zone. Les fêtards paniquent et tentent de s’enfuir.

Dans les minutes qui suivent, des dizaines de personnes sont écrasées, certaines sont même victimes d’arrêt cardiaque (au moins cinquante ont été recensés sur la soirée). Depuis la tragédie, les familles cherchent désespérément à avoir des nouvelles de leurs proches. Le président sud-coréen a exhorté les autorités médicales à identifier rapidement les victimes pour le bien des familles inquiètes, rapporte CNN ce dimanche. Dans l’après-midi, plus de 90 % des personnes décédées avaient été identifiées. 

Quel est le profil des victimes ?

Selon les autorités, la majorité des victimes étaient de jeunes adultes ou des adolescents présents pour les festivités d’Halloween dans la capitale. Le quartier d’Itaewon est connu pour sa vie nocturne, c’est un des plus attractifs de la ville. Plus d’une douzaine d’ambassades ont confirmé que des citoyens de leur pays figuraient parmi les victimes.

“C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de l’un de nos compatriotes lors du drame de Séoul” a fait savoir le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué. 

Comment expliquer cette catastrophe ?

Le drame est difficilement explicable pour les spécialistes de Séoul qui rappellent que le quartier d’Itaewon est habitué à recevoir d’immenses foules lors des différentes festivités au fil de l’année. Selon Juliette Kayyem, experte en gestion des catastrophes et analyste de la sécurité nationale pour CNN, “il est de la responsabilité des autorités de surveiller le volume de la foule en temps réel, afin qu’elles puissent sentir la nécessité de faire sortir les gens.”

Selon le témoignage des premières victimes de l’incident, aucune mesure de limitation des foules n’a été mise en place samedi à Séoul, du moins avant le drame. Un témoin pointe la responsabilité des secours intervenus en petit nombre ce soir-là. Une perte de chance pour les patients qui n’ont pas pu être pris en charge à temps. Pour le ministre de l’Intérieur coréen, l’Etat avait mis en place suffisamment de policiers sur le terrain car l’affluence était “classique” sur les lieux de l’incident. 

Le président Yoon Suk Yeol s’est toutefois engagé à tirer les leçons du drame avec la mise en œuvre de nouvelles mesures prochainement dans le pays pour les événements populaires. “Des inspections d’urgence non seulement pour les événements d’Halloween mais aussi pour les festivals locaux” vont être menées afin que ces derniers se déroulent dans l’avenir “de manière ordonnée et sûre.”