Donald Trump sème le trouble en suggérant un report de l’élection présidentielle – Le Monde

Donald Trump a évoqué pour la première fois un report de l’élection présidentielle, jeudi 30 juillet, dans un message publié en début de matinée sur son compte Twitter. Déplorant par anticipation une généralisation du vote par correspondance pour cause de pandémie de Covid-19, dont il juge sans preuves qu’il favorise la fraude, le président des Etats-Unis a assuré que « 2020 sera l’élection la plus INEXACTE et FRAUDULEUSE de l’histoire. Ce sera un grand embarras pour les Etats-Unis ».

« Reporter les élections jusqu’à ce que les gens puissent voter correctement, en toute sécurité ??? »

Le message a suscité instantanément un tollé dans les rangs démocrates, où l’évocation d’un report a été expliquée par les mauvais chiffres, en termes d’intentions de vote, que récolte actuellement le président, à un peu plus de trois mois de l’élection du 3 novembre. Aucun républicain n’a emboîté le pas du président. Signe de l’embarras créé par ce message, le secrétaire d’Etat, Mike Pompeo, pourtant diplômé de droit de Harvard, a refusé de répondre aux questions Tim Kaine, sénateur démocrate de Virginie, au cours d’une audition au Sénat.

Lire aussi A cent jours de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, le point sur la course à la Maison Blanche

L’aval nécessaire du Congrès

Donald Trump s’avance en la matière sur un terrain hasardeux. Selon la Constitution, seul le Congrès a le pouvoir de repousser une élection. Dans le cas d’un report conséquent, il faudrait d’ailleurs modifier également la Loi fondamentale américaine qui fixe la date de la fin d’un mandat présidentiel au 20 janvier qui suit l’élection. L’extrême polarisation politique que le président a renforcée par sa pratique non conventionnelle de la politique rend très peu probable un accord entre démocrates et républicains sur ce point. Les tractations ardues actuellement en cours pour un plan de soutien à l’économie américaine en attestent.

L’histoire ne plaide pas en faveur du président. Les Etats-Unis ont, en effet, tenu leur élection présidentielle à la date prévue pendant la guerre civile, en 1864, comme après leur entrée dans la seconde guerre mondiale, en 1944. Donald Trump, enfin, évoque un report pour que ses concitoyens puissent voter sans crainte du Covid-19 tout en plaidant pour la réouverture générale des écoles pour la rentrée.

Mardi, lors d’un point de presse consacré à l’épidémie, le président s’est d’ailleurs montré très optimiste sur la situation du pays. « Nous constatons des améliorations dans les principales régions métropolitaines et dans la plupart des foyers [de contamination]. De grandes parties de notre pays sont débarrassées du [coronavirus] », a-t-il assuré.

Cet optimisme tranche avec l’augmentation du nombre de décès, qui a dépassé le seuil de 150 000 mercredi, et avec la publication des chiffres de la croissance pour le second trimestre qui font état d’un plongeon de 32,9 %, dans un pays entré en récession.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : la hausse du nombre de morts aux Etats-Unis met Donald Trump sous pression
Mort de l’ex-candidat républicain Herman Cain du Covid-19

Herman Cain, ancien candidat à l’investiture républicaine pour la Maison Blanche, devenu fervent soutien de Donald Trump, est mort à 74 ans de complications liées au Covid-19, ont annoncé, jeudi 30 juillet, ses proches sur son compte Twitter.

Malade, il avait été hospitalisé dans la région d’Atlanta un peu moins de deux semaines après avoir assisté au meeting de campagne organisé par le président américain, Donald Trump, dans l’Oklahoma, à Tulsa, le 20 juin. Homme d’affaires, animateur de télévision, il coprésidait le comité Black Voices for Trump et se définissait comme un « ABC », l’acronyme anglais pour « conservateur noir américain ». Il avait tenté, sans succès, d’obtenir l’investiture du parti en 2000, puis en 2012.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading