Donald Trump sanctionne la Turquie et réclame la fin de l’« invasion » en Syrie – Le Monde

Le président américain a appelé Recep Tayyip Erdogan pour lui demander un cessez-le-feu immédiat, avant de signer un décret qui met en place une batterie de sanctions contre Ankara.

Le Monde avec AFP et Reuters Publié aujourd’hui à 22h49 – Mis à jour le 15 octobre 2019 à 01h23

Temps de Lecture 2 min.

Des militaires américains dans le nord de la syrie, le 6 octobre 2019.

Redéploiement des militaires américains, discussions au Congrès… Après une semaine d’annonces contradictoires et en réponse à l’offensive lancée par Ankara dans le nord-est de la Syrie, le président des Etats-Unis Donald Trump a annoncé, lundi 14 octobre, une série de mesures, notamment commerciales, contre la Turquie. Voici les détails de ces mesures et les derniers développements diplomatiques.

  • Des ministres turcs directement visés

Dans un communiqué faisant part de sa volonté de détruire rapidement l’économie turque si Ankara persistait dans son attitude « dangereuse et destructrice », Donald Trump a annoncé puis rapidement signé un décret autorisant des sanctions contre des dirigeants turcs.

Les ministres de l’énergie, de la défense et de l’intérieur sont frappés par les mesures américaines, selon un communiqué du Trésor américain. Leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis sont gelés, leurs transactions internationales en dollars, bloquées, et leur entrée sur le territoire américain, interdite. Les ministères de la défense et de l’énergie sont également visés, en tant qu’institutions.

  • Sanctions commerciales et entretien « ferme »

Donald Trump a aussi annoncé la suspension des négociations commerciales avec la Turquie et le relèvement des droits de douane américains sur l’acier turc, à 50 %. Le président américain a par ailleurs précisé que le millier de soldats américains « restera dans la région » pour éviter un retour du groupe Etat islamique. Enfin, Washington va demander à ses alliés au sein de l’Otan de prendre des sanctions similaires envers Ankara.

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Pour appuyer ces actes, le locataire de la Maison Blanche a appelé son homologue turc et lui a demandé de « mettre fin à l’invasion » en Syrie et de décréter un « cessez-le-feu immédiat », selon des propos rapportés par le vice-président Mike Pence. Lors de cet échange téléphonique avec M. Erdogan, M. Trump a été « très ferme » a assuré M. Pence, qui s’exprimait depuis la Maison Blanche.

  • Discussions entre démocrates et républicains

La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, avait déclaré plus tôt dans la journée s’être entretenue avec le sénateur républicain Lindsey Graham, et avoir convenu avec lui de travailler sur une « résolution commune pour annuler immédiatement la dangereuse décision du président » Trump sur le retrait des troupes américaines en Syrie. Elle a également plaidé pour des sanctions plus fortes que celles envisagées par la Maison Blanche à l’encontre de la Turquie.

« Le président ayant donné un feu vert aux Turcs pour bombarder, et de facto fait sauter les chaînes [du groupe djihadiste] Etat islamique, nous devons avoir un projet de sanctions plus fortes que celui proposé par la Maison Blanche », a estimé Nancy Pelosi. Ce projet doit lui aussi être commun aux deux partis et aux deux Chambres, a-t-elle ajouté.

  • Macron multiplie les entretiens téléphoniques

En parallèle de ces annonces américaines, le président français s’est entretenu lundi soir par téléphone avec son homologue américain, à propos de l’offensive turque. Emmanuel Macron a insisté auprès de Donald Trump sur la « nécessité absolue d’empêcher une résurgence » du groupe Etat islamique, a indiqué l’Elysée. Paris et d’autres capitales européennes craignent que de nombreux membres de l’EI détenus par les Kurdes ne réussissent à s’enfuir et que le groupe jihadiste ne profite du chaos sécuritaire pour se reformer sur le terrain.

Le président français s’est également entretenu dans la soirée avec ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et irakien Barham Saleh, a précisé la présidence. L’échange entre Emmanuel Macron et Recep Tayyip Erdogan a « confirmé une profonde divergence de vues sur les conséquences prévisibles de l’offensive turque dans le Nord-est syrien », a indiqué l’Elysée.

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