Donald Rumsfeld, ancien secrétaire à la défense américain et architecte des guerres d’Irak et d’Afghanistan, est mort – Le Monde

L’ancien secrétaire américain à la défense Donald Rumsfeld sous George W. Bush à Washington, DC, le 28 décembre 2000.

L’ancien secrétaire américain à la défense et architecte de la guerre en Irak Donald Rumsfeld est mort le 29 juin, à l’âge de 88 ans, dans son ranch de Taos, au Nouveau-Mexique. « Faucon » d’entre les « faucons », il avait été, à 43 ans, le plus jeune secrétaire à la défense que les Etats-Unis aient connu, sous Gerald Ford, entre 1975 et 1977 ; puis le plus âgé, à 74 ans, lorsque George W. Bush l’avait appelé au Pentagone en 2001. De la prison de Guantanamo (Cuba) à celle d’Abou Ghraïb (Irak), son nom reste attaché à quelques-unes des pages les plus sombres de la « guerre globale contre le terrorisme », le concept qu’il a revendiqué après les attentats du 11 septembre 2001.

Champion universitaire de lutte, Donald Rumsfeld ne s’est jamais départi d’un style combatif, en conflit permanent avec les membres du Congrès ou l’orthodoxie militaire. Grand ami de Dick Cheney, le vice-président de George W. Bush, qui avait été son protégé dans l’administration Ford, il a été l’un des secrétaires à la défense les plus puissants de l’après-guerre du Vietnam. Pendant son deuxième séjour au Pentagone, il a imposé aux militaires de carrière ce qui a été appelé la « doctrine Rumsfeld », ou guerre adaptée aux nouvelles menaces, menée avec un nombre minimum de troupes. Les guerres en Irak et en Afghanistan ont montré que les vieux conflits terrestres résistaient aux nouveaux paradigmes de la « war on terror ».

Issu d’une famille d’agents immobiliers de l’Illinois, Donald Henry Rumsfeld est né le 9 juillet 1932 à Evanston, dans la banlieue de Chicago. Elève brillant, il étudie à Princeton, avec une bourse de l’armée, avant de s’engager comme pilote de l’aéronavale. A son retour à la vie civile, il se lance dans la politique et est élu en 1962 représentant d’une circonscription aisée de l’Etat. Il n’a que 30 ans. Elancé, sûr de lui, il est comparé à un « JFK républicain ». Sa carrière va de succès en succès : réélu à trois reprises au Congrès, il est nommé par Richard Nixon au bureau d’opportunité économique, une agence de lutte contre la pauvreté – dont il sabre les effectifs – puis ambassadeur à l’OTAN (1972-1974), ce qui lui permet d’échapper à la purge d’après Watergate à Washington. Gerald Ford en fait son directeur de cabinet (son adjoint est alors Dick Cheney, de huit ans son cadet).

Un combat messianique contre le « fascisme islamique »

Entre ses postes dans l’administration, Rumsfeld fait fortune dans le privé, à la tête du groupe pharmaceutique Searle (devenu Pfizer), de la compagnie de télécommunications General Instrument, puis du laboratoire de biotechnologies Gilead à partir de 1997. En 2001, George W. Bush le sort de sa retraite politique et lui confie le Pentagone. Un choix contre-intuitif. Rumsfeld a toujours été le rival politique de son père, George H. Bush, le 41e président. Il s’est même présenté contre lui aux primaires républicaines pour la Maison Blanche en 1988. Mais Dick Cheney a imposé son vieil ami au néophyte qu’est alors l’ancien gouverneur du Texas.

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