Disparition d’Estelle Mouzin : Michel Fourniret a livré des «aveux réitérés» – Le Parisien

Après avoir usé d’ellipses, de digressions et joui d’égarer la justice, Michel Fourniret a changé de position. Lors de son dernier interrogatoire devant la juge d’instruction Sabine Khéris, mené entre mercredi 4 et vendredi 6 mars au tribunal judiciaire de Paris, le tueur en série de 77 ans a admis formellement avoir tué Estelle Mouzin, cette fillette disparue le 9 janvier 2003 à Guermantes (Seine-et-Marne), indiquent au Parisien – Aujourd’hui en France des sources proches de l’enquête, confirmant une information du Point. Une affaire qui hante magistrats et enquêteurs depuis 17 ans et dans laquelle a longtemps plané l’ombre du septuagénaire.

« Fourniret a livré des aveux appuyés, réitérés, mais pas circonstanciés. Il n’est plus dans une position consistant à se réfugier derrière ses trous de mémoires, mais dans une position où sa mémoire serait revenue. Il a évolué », explique l’une de nos sources. En revanche, il n’aurait pas fourni, à ce stade, d’indications précises sur l’endroit où le corps d’Estelle Mouzin reposerait.

C’est la première fois que Michel Fourniret se montre catégorique sur son implication dans cette affaire. Lors de son interrogatoire de première comparution le 27 novembre, il avait soufflé le chaud et le froid : « Je ne suis pas sûr d’y être pour rien ». Le tueur avait fait des déclarations ambiguës, faisant valoir le déclin de santé mentale. « A l’âge que j’ai, vous savez, je n’ai rien à craindre ni à perdre, avait aussi plaidé le tueur en série. Si cette petite-là avait croisé mon chemin je vous le dirais. Mais je n’en ai pas souvenance. Dans l’impossibilité où je suis de vous dire, oui, je suis responsable de sa disparition, je vous exhorte à me considérer comme coupable, à me traiter comme coupable. »

Cette audition lui avait néanmoins valu une mise en examen pour « enlèvement et séquestration suivi de mort ». La juge Khéris, qui a repris les investigations à l’été 2019 avec les gendarmes de la section de recherches de Dijon (Côte-d’Or) a en effet décidé de donner un coup d’accélérateur au dossier. Des rebondissements successifs qui ont débuté par des confidences de Monique Olivier, l’ex-épouse de Fourniret.

Un profil de manipulateur qui incite à la prudence

Après avoir longtemps protégé le tueur, avec qui elle a été condamnée à la perpétuité, elle avait déclaré lui avoir servi d’alibi pour le jour de la disparition d’Estelle Mouzin. Ce serait bien elle, et non Michel Fourniret, qui aurait passé ce fameux appel téléphonique au fils du tueur depuis leur domicile dans les Ardennes belges. Monique Olivier avait déclaré ensuite que son ancien époux était, ce jour-là, parti de chez eux pour « chasser ». Et d’affirmer même à la juge d’instruction : « Je pense que Michel Fourniret a bien tué Estelle Mouzin ».

Les nouvelles déclarations de Michel Fourniret sur son implication dans le meurtre d’Estelle doivent néanmoins être prises encore avec prudence au regard de son profil manipulateur. Des sources n’excluent pas que le tueur en série, à son âge avancé, veuille réécrire sa légende criminelle ou égarer toujours plus la justice.

Contactés, l’avocat de Michel Fourniret, comme ceux du père d’Estelle Mouzin, n’ont pas souhaité s’exprimer.

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