Disparition de Narumi Kurosaki : Nicolas Zepeda, son ex-petit-ami et suspect, mis en examen pour assassinat – 20 Minutes

Unique suspect dans la disparition de Narumi Kurosaki, son ex-petit ami Nicolas Zepeda vient d’être extradé du Chili vers la France. — AP/SIPA Ville : Santiago

Le Chilien Nicolas Zepeda, soupçonné d’avoir assassiné son ex-petite amie japonaise  Narumi Kurosaki à Besançon (Doubs) en 2016, “a été mis en examen du chef d’assassinat de Narumi Kurosaki”, a déclaré ce vendredi le procureur Etienne Manteaux.

Le magistrat devait demander le placement en détention de l’homme de 29 ans, lors d’un débat devant le juge des libertés et de la détention.

Un corps jamais retrouvé

Nicolas Zepeda, 29 ans, unique suspect de l’assassinat de Narumi Kurosaki, dont le corps n’a jamais été retrouvé, a été « pris en charge par les autorités françaises » dès l’arrivée du vol Air France en provenance de Santiago, qui s’est posé ce vendredi matin sur le tarmac de l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle.

La procédure d’extradition a relancé un feuilleton judiciaire qui tient en haleine les médias japonais depuis plus de trois ans et demi. Le Chilien est défendu par Me Jacqueline Laffont, ancienne avocate de Nicolas Sarkozy. Il a toujours nié avoir tué la jeune femme.

« Hurlements de terreur »

Narumi Kurosaki, une étudiante de 21 ans, vivait sur le campus universitaire de Besançon, où elle a été vue pour la dernière fois le 4 décembre 2016. Nicolas Zepeda, fils d’une riche famille chilienne, était son ancien petit ami. Ils s’étaient rencontrés en 2014 au Japon, où il étudiait. Ce fils d’un magnat des télécoms en était tombé éperdument amoureux et l’avait même présentée à sa famille.

Selon l’enquête, peu avant la disparition de Narumi, les deux jeunes gens avaient toutefois pris leurs distances et l’étudiante japonaise avait débuté une nouvelle relation, suscitant la jalousie de Nicolas Zepeda qui se trouvait alors dans son pays.

Etienne Manteaux s’était rendu en avril 2019 au Chili avec un magistrat instructeur et deux enquêteurs. Sept mois plus tard, il avait annoncé que l’enquête était « close » et justifiait « la demande d’extradition de Nicolas Zepeda pour qu’il comparaisse devant la cour d’assises de Besançon pour l’assassinat de Narumi Kurosaki ».

D’après les enquêteurs, Nicolas Zepeda s’était rendu début décembre 2016 à Besançon pour y voir la jeune femme. Le soir du 4 décembre, ils étaient rentrés ensemble dans le logement de Narumi. Cette nuit-là, selon le procureur, plusieurs étudiants ont entendu « des hurlements de terreur, des cris ». Mais « personne n’a prévenu la police ».

Un « profil envahissant et inquiétant »

D’après la géolocalisation de sa voiture de location, le 6 décembre 2016 à l’aube, le suspect s’était rendu dans une zone boisée, à l’est de Dole (Jura), où les enquêteurs pensent qu’il s’est débarrassé du corps. Quelques jours plus tôt, le jeune homme avait acheté des allumettes et un bidon de produit inflammable. Malgré d’importantes recherches, le corps n’a jamais été retrouvé.

L’ancienne procureure de Besançon Edwige Roux-Morizot avait évoqué à l’époque des faits un « profil envahissant et inquiétant » à propos du suspect. Celui-ci, dans un courrier envoyé aux autorités chiliennes, avait raconté être allé voir Narumi à Besançon début décembre 2016 et qu’ils s’étaient alors « rendu compte qu’ils étaient toujours amoureux ». Il disait avoir passé une partie de la nuit du 4 au 5 décembre avec elle, mais affirmait être ensuite reparti seul.

La famille de Narumi « espère qu’il aura une ligne de défense différente », « retrouver le corps de Narumi, c’est tout ce qui leur importe », avait déclaré leur avocate, Me Sylvie Galley, à l’annonce de l’extradition du Chilien en mai.

Narumi était une étudiante brillante issue d’un milieu très modeste. Elle bénéficiait d’une bourse pour ses études au Centre linguistique appliqué (CLA) de Besançon. Le CLA a d’ailleurs rassemblé 4.500 euros de dons via une cagnotte en ligne afin d’aider financièrement la famille de la jeune femme à se rendre en France pour le procès.

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