DIRECT. Incendies en Australie : les feux continuent, cartes et images – Linternaute.com

DIRECT. Incendies en Australie : les feux continuent, cartes et images AUSTRALIE. Des feux qualifiés de “monstres” ravagent actuellement le sud-est de l’Australie, où déjà 8,4 millions d’hectares sont partis en fumée depuis septembre. Les autorités australiennes ont pris la décision d’abattre 10 000 dromadaires sauvages pour protéger la population.

L’essentiel

  • Si l’Australie est habituée à subir des feux de brousse, cette année les feux prennent des proportions sans précédent. Déjà 8,4 millions d’hectares de végétation ont brûlé depuis septembre, soit l’équivalent de la superficie de l’Autriche, ou neuf fois l’étendue de la portion de forêt amazonienne que les feux ont détruit cet été.
  • Au moins 26 personnes sont mortes dans les incendies, et des dizaines de milliers d’autres ont été contraintes d’évacuer leur logement par mesure de sécurité.
  • La fin d’année 2019 et les tout premiers jours de 2020 ont été marqués par une aggravation de la situation, entraînant des élans de solidarité internationale. Depuis ce week-end, la pluie a permis une chute des températures, de 49 à 24 degrés dans la région de Sydney, permettant une atténuation des incendies. Des orages pourraient toutefois se produire sur le sud-est de l’Australie, pouvant déclencher de nouveaux départs de feux. Le vent pourrait également attiser les incendies déjà en cours.
  • Une nouvelle hausse des températures devrait se produire dans les jours à venir, et la saison habituelle des incendies ne fait que débuter dans le pays. Selon les autorités australiennes, le plus inquiétant reste à venir : le Premier ministre australien, Scott Morrison, a estimé publiquement que la situation pourrait se poursuivre pendant “des mois” encore.
  • Les incendies ont déjà fait au moins 1,25 d’animaux morts, parmi lesquels 30% de la population de koalas du sud-est du pays, ainsi que de nombreux kangourous et plusieurs espèces menacées d’extinction. Les experts qualifient de désastre pour la biodiversité et de catastrophe écologique les incendies en cours en Australie. L’Australie a également dû prendre la décision d’abattre 10000 dromadaires sauvages. Assoiffés, les dromadaires se rapprochent dangereusement des habitations.

Sur cette carte générée à partir du site de la NASA, on peut observer l’évolution des feux depuis le 1er décembre 2019, avec une augmentation considérable du nombre de points de foyers d’incendie dans le sud-est du pays, à la fin du mois de décembre.

En direct

15:23 – Des masques distribués à la population

La qualité de l’air est désastreuse dans le sud-est de l’Australie actuellement, en raison des quantités énormes de fumée qui se dégagent des feux toujours en cours. D’après 7 News, un million de masques filtrant les particules ont été délivrés aux résidents de Nouvelle-Galles du Sud, alors que certains d’entre eux ont été autorisés à retourner à leur domicile.

14:58 – Le “déni du désastre climatique” aussi “incontrôlable” que les incendies ?

C’est en tous cas l’opinion de Ketan Joshi, spécialiste de communications autour des enjeux climatiques et énergétiques. Dans les colonnes du Guardian australien, l’éditorialiste est revenu sur le traitement médiatique et politique des incendies. Il relève la manière dont les médias et hommes politiques de droite qui ne mentionnent pas du tout le réchauffement climatique comme cause des feux en Australie, ou qui contestent cette affirmation. Une influenceuse a notamment reçu dans milliers de “retweets” suite à ce post sur Twitter : “climate terrorism, perhaps ?” (Le terrorisme climatique, peut-être ?), tweet qu’elle a ensuite supprimé. Le spécialiste explique l’augmentation du déni des climatosceptiques grâce à un mécanisme psychologique qui peut apparaître paradoxal : lorsqu’on présente à une personne des informations scientifiques ou fiables qui contredisent ce qu’elle considère comme une vérité, alors l’individu croira encore plus fort à l’affirmation qu’il défend. Dans le même temps, cette personne aura d’autant plus tendance à rejeter les implications et les solutions proposées pour répondre à un problème qu’elles croient inexistants. Les recherches du champs psychologique de la théorie du système ont montré que les personnes conservatrices sont plus susceptibles d’adhérer à ce phénomène que les personnes progressistes, qui sont plus en mesure de remettre en question leur opinion lorsqu’on leur présente des arguments affirmant qu’ils ont tort.

14:34 – L’économie minière de l’Australie en cause ?

De nombreux spécialistes ainsi que les autorités politiques du pays ont déclaré que les incendies qui ravagent le pays sont en partie causé par le réchauffement climatique. Or, l’économie de l’Australie s’appuie en grande partie sur l’exploitation du charbon, comme l’écrit le média The Atlantic : “Depuis plusieurs décennies, ce pays aride de 25 millions d’habitants a soutenu son économie – menée par la beauté de ses plages et un secteur tertiaire dynamique – en vendant du charbon au monde entier.” Cela lui a permis de ne connaître aucune récession économique depuis 1991. Dr Amanda Cahill, de l’université de Queensland, a insisté dans les colonnes du Guardian australien sur l’urgence de la nécessité d’une transition écologique en Australie.

14:00 – Les aborigènes proposent de s’inspirer de leur culture ancestrale

Le Conseil victorien de l’héritage aborigène, représenté par Rodney Carter, a appelé à s’inspirer de leur culture ancestrale afin de “mener une vie la plus authentique qui soit”, rapporte le Guardian australien. Il estime également que la culture aborigène doit montrer l’exemple, “apporter le calme et guider [les Australiens, ndlr] en cette période désastreuse.” Rodney Carter termine son adresse ainsi : “Nous demandons à la communauté victorienne, vaste, diversifiée et affligée, de travailler avec nos exploitants traditionnels. Ensemble nous pouvons comprendre les effets dévastateurs du changement climatique et mettre en place des stratégies managériales au niveau national, afin de soigner notre terre desséchée, enflammée et ravagée”.

13:39 – Les images spectaculaires de tornades de feu

Les australiens parlent de “firenados” pour décrire le phénomène, à partir du mot “fire” (feu) et “tornado” (tornade). Il s’agit donc de réelles tornades de feu, spectaculaires mais surtout très dangereuses. A l’origine de ces tornades de feu, il faut une source de chaleur importante, proche du sol, qui occasionne une élévation d’air chaud, aspirant ensuite l’air autour de lui. Ces tornades peuvent également être créées par des nuages énormes causés par les incendies géants, les pyrocumulonimbus explosifs. Très instables et pouvant atteindre une hauteur de seize mètres de haut, ces tornades compliquent encore l’intervention des soldats du feu.

13:23 – La fonte des glaciers accélérée en Nouvelle-Zélande ?

Ce pourrait être une conséquence néfaste de plus aux incendies qui ravagent l’Australie depuis septembre. Les nuages de fumée sont transportés par le vent, ainsi que les cendres qui ont commencé à retomber sur les glaciers de la Nouvelle-Zélande à 2000 kilomètres de l’Australie, leur donnant une couleur jaunâtre voire brunâtre par endroit. Entrerait alors à l’oeuvre un phénomène que l’on apprend tous à l’école et qui peut être simplifié en ces termes : “le blanc repousse la chaleur, le noir l’attire”. Dans le cas présent, la couleur originelle des glaciers les protège du réchauffement climatique, et le fait que les cendres leur donnent une couleur plus foncée risque d’augmenter la vitesse de leur fonte.

13:04 – Des adolescents sauvent des koalas des flammes

Une vidéo publiée sur Youtube et relayée par le Sun montre plusieurs koalas rescapés des feux qui frappent l’île Kangourou, au sud de l’Australie. Sur cette île, le nombre de koalas décédés est estimé à 25000. Dans cette vidéo, l’un des adolescents déclare : “nous essayons juste de sauver autant de vies que possible”. Dans la voiture, six koalas choqués ont été rescapés, on peut les voir roulés en boule sur les sièges du véhicule.

13:04 – Une carte artistique des incendies en Australie

Une image a été largement relayée sur les réseaux sociaux, présentée comme une photographie satellite de la NASA. Or, il s’agit en réalité d’une carte artistique créée par Anthony Hearsey, comme l’a notifié le Monde. En commentaire de cette publication, Anthony Hearsey a expliqué sa démarche artistique en ces termes : “Une petite visualisation 3D des incendies en Australie. Cela a été créé à partir des données du site FIRMS de la NASA (spécialisé dans les données satellites concernant les incendies) entre le 5 janvier 2019 et le 5 janvier 2020. Ce sont toutes les zones qui ont été touchées par les feux de brousse. L’échelle est un peu exagérée, en raison de la lueur du rendu. Notez également que toutes les zones ne continuent pas à brûler.” En effet, les incendies se poursuivent actuellement majoritairement dans le sud-est du pays. 

12:51 – 1,25 milliard animaux seraient morts dans les flammes

L’estimation du nombre d’animaux décédés dans les feux qui ravagent le pays s’élève désormais à 1,25 milliard d’animaux, selon WWF (Fonds mondial pour la nature). Ces estimations sont fondées sur les calculs du professeur Chris Dickman. Le dirigeant de WWF, Dermot O’Gorman a déclaré que “ces pertes déchirantes concernent des milliers de précieux koalas sur la côte de Nouvelle-Galles du Sud, ainsi que d’autres espèces iconiques comme les kangourous, les wallabies, potorous [un marsupial, ndlr], cacatoès et oiseaux méliphages”.

12:34 – Avant après : des images impressionnantes de terre brûlée

Sur Twitter, deux images commencent ont été publié par un compte de passionnés de météo extrême. Ces deux images montrent un avant / après les feux qui ont ravagé l’Australie ces derniers jours. A gauche, une route entourée d’une forêt verdoyante. A gauche, la même route entourée de terres brûlées, où il ne reste que les troncs calcinés des arbres brûlés par les incendies sur l’Ile Kangourou, au sud de l’Australie.

12:20 – Quelles conséquences des feux sur le tourisme ?

Mark Healey, jeune habitant de la petite ville de Tathra au sud-est de l’Australie, explique dans son témoignage au Guardian australien que de nombreuses petites villes vivent du tourisme et que les incendies récurrents sont une réelle menace pour l’économie de la région. “En plus des êtres chers que nous avons perdu, l’économie est réduite en poussière et les infrastructures sont abîmées. Cela peut prendre longtemps pour que les choses reviennent à la normale un jour, si seulement elles y parviennent.”

12:11 – Témoignage d’un jeune australien sur les incendies

Agé de 22 ans, Mark Healey vit à Tathra, une petite ville de Nouvelle-Galles du Sud. Le jeune homme a livré au Guardian australien son témoignage sur les feux qui ravagent l’Australie actuellement. Le jeune homme commence son témoignage en rappelant les conséquences du précédent incendie qui a frappé sa ville, en 2018. Il explique que Tathra vit du tourisme et que la ville n’a pas eu le temps de se remettre du précédent incendie que tout est à refaire à nouveau. Mark Healey s’inquiète de l’avenir de sa ville en raison de l’ampleur et de la fréquence des feux qui frappent son pays. Le jeune Australien a décrit le vécu des Australiens confrontés à ces feux géants : “Tous les aspects de votre vie sont chamboulés, vous laissez juste tout tomber et vous passez des jours à vous préparer, à surveiller (…) les réseaux sociaux pour vous tenir au courant de ce qui se passe là où vivent vos amis et votre famille, à suivre l’évolution des incendies et à arroser vos maisons. L’attente est insupportable.”

11:42 – Pourquoi l’Australie va abattre 10 000 dromadaires

Les autorités australiennes ont annoncé leur décision d’abattre 10000 dromadaires sauvages. Ce sont des snipers qui effectueront cette opération à partir d’hélicoptères. Selon les sources de l’AFP, les dromadaires constituent un danger pour la population car, assoiffés, ils se rapprochent de certaines zones habitées.

11:40 – La fumée des incendies a atteint le Brésil

Après l’Argentine et le Chili, les nuages de fumée provenant des incendies australiens ont désormais atteint le Brésil, selon l’Institut brésilien de recherches spaciales. Pour cela, la fumée a traversé l’océan Pacifique sur une distance de 12 000 kilomètres. 

11:29 – Le soutien des Australiens aux soldats du feu

“Parfois, une photo vaut cent mots”, ont déclaré les sapeurs-pompiers de Nouvelle-Galles du Sud sur Twitter, commentant cette photo aérienne. Sur le toit de cette maison, on peut lire “merci RFS [les sapeurs-pompiers, ndlr]”, ainsi qu’un message d’hommage aux pompiers décédés dans les feux australiens. De vives critiques avaient alors émergé au sujet de la “désinvolture” du Premier ministre Scott Morrison, qui était en vacances avec sa famille à Hawaï au moment où deux soldats du feu sont décédés.

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Si la situation est bien entendue dramatique en termes de dégâts matériels et de pertes humaines, le bilan est aussi terrible en ce qui concerne les animaux et la végétation. Un premier bilan des experts de l’Université de Sydney en matière de biodiversité estime qu’au moins 480 millions de mammifères, oiseaux et reptiles sont décédés dans les incendies. “La plupart ont probablement péri directement dans les feux. D’autres ont succombé plus tard à cause du manque de nourriture, d’abri ou de la prédation par les chats sauvages et les renards roux,” ont-ils déclaré dans un communiqué.

D’après Franck Courchamp, écologue et chercheur au CNRS dont l’Express a recueilli les propos, cela ne représente qu’une partie de la perte colossale d’individus d’autres espèces de notre écosystème, puisque “dans ce décompte, on ne parle ni des amphibiens, ni des insectes, ni des plantes.” Un nombre considérable de koalas, kangourous et ornithorynques ont péri dans les flammes. A terme, les chercheurs estiment que les ravages causés par les incendies vont déséquilibrer totalement la faune et la flore du continent, puisqu’ils causeront le déplacement d’espèces entières sur d’autres territoires, ou même l’extinction de certaines.

Selon Futura Sciences, au moins 30% des koalas de la région ont péri dans les flammes, alors que cette espèce animale est déjà menacée d’extinction. Le nombre de koalas dans la région était estimé entre 15 000 à 28 000, avant les incendies. Une vidéo en particulier a ému la toile, sur laquelle on peut voir une femme sauver un koala perché sur une branche et en partie brûlé. Tandis que des flammes impressionnantes sont visibles en arrière-plan, on la voit attraper l’animal avec son tee-shirt pour le secourir. Malheureusement, après s’être alimenté et abreuvé et avoir retrouvé un peu de vigueur, l’animal est décédé, malgré les soins vétérinaires qui lui ont été apportés. D’autres koalas ont pu être pris en charge par des organisme comme l’hôpital des koalas, dont la présidente Sue Ashton s’est exprimée auprès de l’AFP pour décrire la gravité de la perte des spécimens de koalas de cette région : “Ces koalas revêtent une importance particulière car c’est une population très diversifiée sur un plan génétique. C’est une tragédie nationale car cette population de koalas est unique”, a-t-elle déploré.

L’organisation mondiale WWF (Fonds mondial pour la nature), propose à ceux qui le souhaitent de soutenir la restauration de l’habitat des koalas, plus particulièrement avec la crise qu’ils subissent actuellement à cause de ces incendies “monstres”. Pour cela, il est possible de choisir le montant du don souhaité, quel qu’il soit, en cliquant sur ce lien. L’argent ainsi récolté permet de replanter des arbres, mais aussi de financer des médicaments et soins d’urgence pour les koalas, protéger les forêts toujours intactes et de combattre la déforestation.

Le météorologue Guillaume Séchet a déclaré auprès du Parisien que “ces incendies sont liés au réchauffement climatique mais pas uniquement. Une sécheresse remarquable depuis un an, des températures records et des vents du désert ont constitué le cocktail parfait pour des feux incontrôlables. Mais il y a aussi le rôle des incendiaires et de la pression démographique dans la zone côtière.” D’après la Chaîne Météo, les températures ont atteint ce samedi 48,9 degrés à Penrith, à 50 km de Sydney. Un pic de chaleur extrême, suivi d’une chute globale des températures de 20 à 25 degrés dans le sud-est du pays ce dimanche grâce au passage d’une perturbation. L’alerte incendie reste toutefois maintenue dans l’ensemble de la région, outre les feux déjà en cours. Les instituts de météorologie ont également mis en place une alerte aux orages, et tout impact de foudre risque de générer de nouveaux foyers d’incendie, que les vents violents seraient susceptibles de propager. Les températures devraient de nouveau grimper en milieu de semaine, attisant les feux en cours.

Réactions de personnalités

Emmanuel Macron a posté ce 5 janvier un message sur Twitter, dans lequel il a exprimé sa “solidarité avec le peuple australien face aux incendies qui ravagent leur pays.” Le président de la République a déclaré avoir téléphoné au Premier ministre australien Scott Morrison pour offrir une “aide opérationnelle immédiate pour lutter contre les feux, protéger la population et préserver la biodiversité.” La reine d’Angleterre elle-même a envoyé un message de condoléances au gouverneur général d’Australie, exprimant sa profonde tristesse. Les chanteuses Pink et Kylie Minogue, ainsi que l’actrice Nicole Kidman ont de leur côté chacune fait une promesse de don de 500 000 dollars pour lutter contre les flammes.

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