DIRECT. Grève à l’école jeudi 13 janvier : combien de profs mobilisés ?… – Linternaute.com

DIRECT. Grève à l'école jeudi 13 janvier : combien de profs mobilisés ? Des manifestations fournies ? 75% des enseignants du primaire et 62% de ceux du secondaire participent à la grève pour dénoncer la “pagaille indescriptible” des protocoles sanitaires, selon les syndicats. Jean Castex et Jean-Michel Blanquer recevront les représentants syndicaux en fin d’après-midi.

L’essentiel

  • Après le fiasco des protocoles sanitaires en vigueur dans les écoles, modifiés à plusieurs reprises en quelques jours, les professeurs ont décidé de se faire entendre et de se mettre en grève ce jeudi 13 janvier 2022.
  • C’est une journée “historique” de mobilisation” : 75% des enseignants du premier degré seraient grévistes selon les syndicats, 62% dans le secondaire.
  • Le ministère de l’Education nationale, directement visé par le mouvement de grève évoque un taux de participation bien inférieur aux taux annoncés par les syndicats. Ils ne serait que 31% des enseignants à faire grève, soit 38,48% dans le premier degré et 23,73% dans le secondaire précise le communiqué.
  • Le Premier Ministre, Jean Castex, va recevoir les syndicats du personnel de l’Education nationale cet après-midi. Jean-Michel Blanquer sera présent pendant la réunion et fera face aux représentants des principaux syndicats comme le SNUipp-FSU et le SNES-FSU. Oliver Véran participera également à la rencontre en visio-conférence.
  • A l’origine de cet appel, le syndicat SNUipp-FSU. Il a été rejoint par la plupart des autres syndicats enseignants : la FCPE, SE-UNSA, SNES-FSU, Snalc, CGT Educ’action, SUD Education, FO et le SGEN-CFDT. La FCPE, la fédération des parents d’élèves, a aussi jugé bon d’appeler à soutenir ce mouvement et a demandé aux parents de ne pas mettre leurs enfants à l’école.
  • Suivez cette journée de mobilisation en direct sur notre site.

En direct

16:26 – “J’ai eu deux cents tests à contrôler depuis début janvier”

Les témoignages d’enseignants grévistes sur leurs conditions de travail affluent de toutes parts. “J’ai fait ce métier par vocation, je ne sais pas si les jeunes vont tenir. J’ai eu huit classes fermées sur dix et deux cents tests à contrôler depuis début janvier. Et, après ça, aucun merci, juste du mépris, c’est dur” a confié une directrice d’école à Givors, au sud de Lyon à nos confrères du Monde. Des CPE du lycée Paul-Eluard de Saint-Denis, expliquent : “Le service de vie scolaire est devenu un bureau de l’ARS. Un élève sur deux est absent au moins une fois par jour.”

16:03 – Jean-Michel Blanquer présent à la réunion avec les syndicats

La rencontre entre le Premier ministre et les syndicats de l’enseignement aura lieu au ministère de l’Education nationale en la présence de Jean-Michel Blanquer, puisque le ministre “a répondu favorablement à la demande d’audience qui lui a été formulée par les organisations syndicales représentant les personnels de l’éducation nationale” a fait savoir Matignon. Olivier Véran, ministre de la Santé, sera également de la partie à distance, en visioconférence, puisque positif au Covid-19.

15:42 – Des milliers de manifestants par cortège

Les cortèges organisés en fin de matinée comptaient souvent un ou plusieurs milliers de manifestants dans leurs rangs. Ouest-France rapporte qu’ils étaient environ 3000 à Rennes, une moyenne des chiffres annoncés par les syndicats (4500) et la police (2200). A Marseille, la préfecture de police a compté 2200 personnes dans les rues tandis qu’ils étaient entre 1200 et 1500 à Clermont-Ferrand.

15:28 – Les syndicats de l’Education nationale reçus par Jean Castex

Matignon a annoncé que le Premier ministre, Jean Castex, recevra les syndicats des personnels de l’Éducation nationale dans le courant de l’après-midi.

15:26 – La mauvaise communication du ministère pointée du doigt

A l’origine du “rat-le-bol” des enseignants et personnels de l’Education nationale grévistes, il y a bien sûr les changements intempestifs de protocole mais aussi le fait d’être prévenu des modifications la veille de l’entrée en vigueur du dit protocole, comme ce fut le cas le 3 janvier. Le manque de communication du ministère est aussi pointé du doigt, les manifestants expliquent avoir parfois étaient informés des nouvelles règles sanitaires par les médias avant de recevoir un communiqué officiel.

15:05 – Les syndicats demandent des masques et des moyens “pour la continuité pédagogique”

A Toulouse, le cortège se déplace en musique. Les manifestants entonnent en coeur : “Blanquer sinistre autoritaire. Avec tes protocoles, tu nous casses l’école. Il est temps que tu t’isoles.” Les représentants de la FCPE départementale déplore une “école en morceaux”. Au micro du Monde, le syndicat explique attendre “une véritable gestion des ressources humaines” et “la mise en place d’équipements de protection dans les classes : capteurs CO2, purificateurs d’air, recours aux tiers lieux, davantage de moyens pour la continuité pédagogique”.

14:48 – “Jean-Michel Blanquer doit partir” du ministère selon Yannick Jadot

Yannick Jadot fait également partie des candidats à la présidentielle qui ont pris la parole en marge de la grève des enseignants. L’écologiste n’a pas mâché ses mots à l’encontre du gouvernement, de la politique menée qu’il compare à de la “maltraitance” et du ministre de l’Education nationale. “Y’a un ras-le-bol, il faut que le Président l’entende et change son ministre. […] Jean-Michel Blanquer est un obstacle dans le dialogue nécessaire et indispensable entre le gouvernement et les enseignants. Il doit partir”.

14:29 – Ras-le-bol des “protocoles de plus en plus farfelus”

Les enseignants de toutes les régions sont mobilisés pour le mouvement de grève. En Auvergne-Rhône-Alpes, quatre cortège s’avancent en ce moment devant les services départementaux de l’Education nationale ou les rectorat de Grenoble, Valence, Lyon et de Bourg-en-Bresse. Tous protestent contre le protocole sanitaire et plus généralement la gestion de la crise dans les établissements scolaires. “Ca fait 2 ans qu’on subit des protocoles de plus en plus farfelus qui sont censés protéger les enseignants et les enfants”, s’agace Jane Urbani, directrice de l’école maternelle Charles Péguy à Lyon et secrétaire départemental du SNUDI-FO au micro de l’antenne locale de France 3.

14:00 – Départ de nouvelles manifestations à 14h

Après les premières manifestations des professionnels de l’Education nationale organisées ce matin dans des villes comme Marseille, Rennes, Nantes, Le Havre ou La Rochelle, de nouveaux cortèges s’apprêtent à démarrer à 14h partout en France. A Paris le départ se fait de le jardin du Luxembourg.

13:39 – 80% des AED mobilisés selon le SNES-FSU

Les assistants d’éducation sont nombreux à participer à la grève et à défiler dans les cortèges de manifestants. Selon le SNES-FSU, syndicat majoritaire dans les collèges et les lycées, 80% des AED sont mobilisés, eux aussi fatigués d’être confrontés à des “protocoles incompréhensibles”.

13:20 – Le tacle de Philippe Poutou à Jean-Michel Blanquer

Le porte-parole du Nouveaux parti anticapitaliste et candidate à l’élection présidentielle, Philippe Poutou y est aussi allé de son commentaire sur les réseaux sociaux. Il encourage les enseignants grévistes à manifester, le meilleur moyen de se faire entendre selon lui.

12:58 – Que réclament les syndicats ?

Les manifestations ne sont pas les seules réponses des syndicats d’enseignants et de parents d’élèves à la situation dans les écoles. Ils réclament, pour la plupart, un changement de protocole sanitaire mais tous ne défendent pas les mêmes idées. Le SNUipp-FSU souhaite retourner au précédent protocole qui entrainait la fermeture d’une classe dès l’apparition d’un cas positif tandis que la FCPE, qui représente les parents, demande un dépistage préventif des élèves avec la réalisation par des laboratoires de deux tests salivaires hebdomadaires.

12:44 – Valérie Pécresse critique le protocole et le “chaos généralisé dans l’école”

Les enseignants et les parents d’élèves ne sont pas les seuls à élever la voix contre la politique sanitaire menée dans les écoles, les candidatas à la présidentielle s’accrochent à la polémique pour vivement critiquer les choix du gouvernement. “C’est un désordre et un chaos généralisé dans l’école” a décrit Valérie Pécresse sur France 2, ce matin. La candidate de la droite a ensuite insisté pour exprimer son soutien aux manifestants: “Moi je ressens cette immense souffrance, à la fois de la communauté éducative, mais aussi surtout des parents”.

12:28 – Beaucoup de “slogans anti-Blanquer” pendant les manifestations

Laurent Berger assurait ce matin que les manifestations n’étaient pas “anti-Blanquer” mais d’autres sons de cloche se font entendre en marge de la grève des enseignants. “Il y aura beaucoup de slogans anti-Blanquer” a prévenu de son côté le SNUipp-FSU. La porte-parole, Guislaine David, a notamment précisé : “Il y a une colère dans nos écoles qui est réelle et dont Jean-Michel Blanquer ne se rend pas forcément compte”. A ses yeux, la grève est un mouvement de protestation contre le protocole sanitaire et un témoignage de la colère vis-à-vis de la politique en matière d’éducation.

12:13 – “Ce qu’on nous propose c’est pas possible” selon le SNES-FSU d’Aix-Marseille

A Marseille, les enseignants manifestent depuis 10h30 pour exprimer leur exaspération. “Il faut un protocole sanitaire digne de son nom : des masques, du gel, la possibilité d’aérer les salles. Le distanciel et le fait d’accueillir les élèves en demi-jauge ne sont pas des solutions, ce n’est pas comme ça qu’on fait progresser les élèves”, déplorait Marion Chopinet, responsable de SNES-FSU d’Aix Marseille au micro de BFMTV depuis le cortège. “Ce qu’on nous propose c’est pas possible. des attestations sur l’honneur, des autotests avec la fiabilité qu’on peut imaginer, ça ne va absolument pas réduire la contamination dans les établissements scolaires”.

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A l’appel des syndicats, les enseignants sont appelés à quitter les classes pour manifester dans la rue. Des cortèges doivent s’élancer dans les grandes villes de France. C’est à Paris, Lyon et Marseille que les cortèges devraient être les plus étoffés ce jeudi 13 janvier 2022. Le syndicat Unsa Education a mis en ligne une carte de France avec l’ensemble des manifestations d’enseignants recensées pour cette journée du 13 janvier. Nous la relayons ci-dessous :

  • À Paris, le cortège doit s’élancer à 14h au jardin du Luxembourg, où siège le Sénat. C’est dans cet hémicycle que le texte de loi sur le pass sanitaire est examiné cette semaine.
  • À Lyon le cortège partira à 14h du DSDEN du Rhône jusqu’à la préfecture.
  • À Marseille, les manifestants partent à 10h30 de la Porte d’Aix
  • À Lille, début de la manifestation à 14h30 porte de Paris
  • A Bordeaux, le cortège s’élance à 12h place de la Victoire
  • A Nantes, la manifestation démarre à 11h place du maréchal Foch

Pourquoi les enseignants font-ils grève ce jeudi 13 janvier ?

La circulation très active de l’épidémie et la multiplication des cas de contamination et de cas contact a poussé le gouvernement a établir une stratégie de freinage articulée autour des tests. En cas de détection d’un cas de Covid dans une classe, tous les élèves doivent procéder à 3 autotests sur 5 jours. Malgré les assouplissements apportés au protocole sanitaire à l’école (pas de test PCR, pas de renouvellement du processus dans les 7 jours notamment), les syndicats estiment que le gouvernement fait reposer l’effort pour contrer l’épidémie de manière intenable sur les enfants et le corps enseignants. “C’est un casse-tête”, a dénoncé Nageate Belahcen sur France Info, qui a listé plusieurs revendications très concrètes : “On demande des moyens matériels supplémentaires pour protéger les élèves et personnels éducatifs. […] On demande aussi des masques chirurgicaux pour les élèves, ça devient un budget pour les familles. On demande soit des créneaux prioritaires pour les élèves et leurs familles, soit des tests salivaires. On demande que le budget de l’école soit prioritaire car la situation le demande”. La FCPE demande aussi que des capteurs de CO2 et des purificateurs d’air soient installés dans les établissements et souhaite que l’exécutif lève tous les obstacles administratifs : “On est entre le marteau et l’enclume, c’est-à-dire que le gouvernement nous renvoie aux collectivités et les collectivités nous renvoient au gouvernement. Ce n’est pas à nous de prendre ce genre de décision”, a tancé Nageate Belahcen.

La CGT ne dit pas autre chose, dans son communiqué de presse mis en ligne sur son site Internet : “Malgré une amplification jamais vue de l’épidémie, l’École ne bénéficie pas de l’organisation protectrice qui serait nécessaire pour assurer la sécurité des élèves, des personnels et de leurs familles. Les retours au compte- gouttes des élèves générant des aménagements pédagogiques rendent difficiles les conditions d’apprentissage. Pénurie des remplacements, gestion des tests et des absences des élèves dégradent fortement les conditions de travail”.

Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale, regrette que les enseignants renoncent aux cours ce jeudi 13 janvier. “Je sais qu’il y a beaucoup de fatigue, de nervosité. […] C’est dommage d’avoir une journée qui va perturber davantage le système”, a-t-il commenté sur BFMTV mercredi, considérant qu'”on ne fait pas grève contre un virus”.

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