DIRECT. Déconfinement : « Plus de risque à rester chez soi que d’aller à l’école », assure Blanquer – Ouest-France

130 000 enseignants doivent faire leur prérentrée aujourd’hui en France afin de préparer l’accueil des grandes sections, CP et CM2 dans les tout prochains jours. Le retour à l’école sera encadré par un protocole sanitaire strict et concernera cette semaine moins d’un écolier sur six.

“Il y a plus de risque à rester chez soi qu’à aller à l’école”, a affirmé ce matin Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale au micro d’Europe 1. Une déclaration qui fait déjà vivement réagir sur les réseaux sociaux.

Et si vos pantoufles entraient au musée ?

Des musées rassemblent témoignages et objets pour décrire cette période de confinement historique. C’est notamment le cas du Museum of London, consacré à la vie de la capitale britannique, qui a lancé un appel pour que les Londoniens lui transmettent des objets symbolisant le confinement.

“Ça peut être quelque chose de réconfortant, comme par exemple votre paire de chaussons préférés, ceux que vous portez tous les jours”, décrit Beatrice Behlen, conservatrice du musée londonien. Ou le reflet de nouvelles pratiques car “les gens se sont mis à tricoter ou à cuisiner”, voire à fabriquer des masques.

Le musée s’est ainsi vu offrir un pot de confiture “faite maison” ou encore une crécelle, fabriquée pour faire le maximum de bruit quand, chaque jeudi soir, la population rend hommage aux soignants.

Pour la conservatrice, ce n’est pas tant l’objet lui-même qui compte que “le sens qu’il a pour son propriétaire”. “A l’avenir ça pourra nous aider à raconter ce qui se passait”.

Une chanson sur les gestes barrières signée Aldebert et un appel aux familles pour participer au clip

Aldebert, chanteur star chez les enfants, a mis en musique les gestes barrières pour le retour à l’école dans un morceau, “Corona Minus”, en partenariat avec France Télévisions et dont les droits iront à Emmaüs.
“Dans cette chanson, je présente le virus comme un monstre extra-terrestre, que nous, les combattants sur Terre, devons faire disparaître”, explique l’artiste. Dans ce titre de près de deux minutes, Aldebert, au-delà du rappel des gestes barrière (tousser dans son coude, ne pas faire de bise, etc) glisse aussi des conseils de bon sens comme “en récré, prenez soin d’éviter les disputes”.

Pour illustrer la chanson, Aldebert propose à son jeune public et leur famille de se filmer – “dans des chorés fofolles” en train de faire les gestes barrières. Les vidéos sont à envoyer jusqu’au jeudi 14 mai (https://sme.mtl.fm/minus#!/connect/form). Le clip sera ensuite diffusé sur l’ensemble des antennes du groupe France Télévisions – associé au dispositif “Nation Apprenante” – à partir du 22 mai.

Sazae-san, série animée la plus longue du monde stoppée par le virus

Au Japon, le coronavirus a interrompu la production de la série animée à la plus grande longévité du monde.”Sazae-san”, porté pour la première fois sur le petit écran en 1969, raconte la vie de Mme Sazae, une femme au foyer japonaise joviale mais distraite et qui vit avec ses parents, son mari, son fils, son frère et sa soeur.

Diffusés chaque dimanche soir, ses épisodes de 30 minutes sont très populaires. Mais la pandémie a eu raison de la persévérance de ce dessin animé culte. Le doublage a dû être interrompu pour la sécurité du personnel, a expliqué la chaîne de télévision Fuji.

Des collégiens chinois pistés par un bracelet électronique
 

Des robes noires masquées de blanc. À Rennes, l’ouverture du premier procès correctionnel d’après-confinement, ce lundi 11 mai, réunissait une vingtaine d’avocats et autant de prévenus, tous porteurs d’un masque sanitaire.

Scène incroyable à Mayenne. Ce lundi 11 mai 2020 à 0 h 01, le maître artisan coiffeur Marc Mauny a accueilli ses premiers clients pour une coupe de cheveux, en pleine nuit, dans des conditions nouvelles liées à la crise sanitaire.

Les personnes vulnérables redoutent encore plus le virus mais parfois il y a des « miracles ». À l’Ehpad de La Guerche-de-Bretagne, dans le pays de Vitré en Ille-et-Vilaine, Eugène Jugdé, 95 ans, a vaincu le Covid-19.

Muriel Pénicaud, ministre du Travail, a confirmé ce lundi 11 mai que le dispositif de chômage partiel, mis en place pour enrayer la crise causée par l’épidémie de coronavirus, serait réduit progressivement.

Les maires de Rennes, Strasbourg et Cannes ont insisté ce lundi au micro de France Inter sur la “progressivité” de la sortie du confinement et du retour à l’école des enfants, appelant à la “prudence”.

“La progressivité et la prudence sont indispensables”, a déclaré Roland Ries, maire PS de Strasbourg, pour qui “il y a un cadre national et puis il y a une application locale”.

“Nous sommes totalement mobilisés et vigilants pour réussir ce qui est une première étape du déconfinement (…) on est bien sur une rentrée progressive”, a aussi affirmé Nathalie Appéré, maire PS de Rennes, soulignant que “les maires ont une responsabilité un peu à 360° dans ce déconfinement”.

De son côté, le maire LR de Cannes David Lisnard a jugé “absolument pas raisonnable” le souhait exprimé par le ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer que chaque enfant retourne à l’école “au moins une fois” avant fin mai. David Lisnard y voit “une injonction contradictoire, sauf si l’épidémie disparaît évidemment”. 

Une partie de l’Espagne retrouve ses terrasses

“Cela nous manquait beaucoup”. Au premier jour du déconfinement dans une partie de l’Espagne, Jesus Vazquez, ouvrier de 51 ans, retrouve le plaisir de s’asseoir à une terrasse de café à Tarragone.

Après près de deux mois d’un des confinements les plus stricts au monde, ils sont quatre à sa table, tous assis à un coin pour maintenir les distances de sécurité.

Cette ville côtière de Catalogne fait partie de la moitié de l’Espagne autorisée à passer dans la première phase de déconfinement ce lundi. Madrid et Barcelone, les deux plus grandes villes du pays et les plus touchées par la pandémie, en ont été exclues.

La fermeture de l’usine Renault-Sandouville, obtenue par la CGT en justice, est une mauvaise décision pour le site et pour Renault, a affirmé ce lundi le ministre de l’Economie Bruno Le Maire.

Je regrette la décision de la CGT à Sandouville car cette fermeture est une décision qui est mauvaise pour Sandouville mais aussi pour Renault alors que l’industrie automobile est en grande difficulté, a-t-il indiqué sur BFM Business.

C’est le paradoxe du grand confinement. S’il freine la propagation du coronavirus, il pourrait indirectement aider un autre virus à se propager, le VIH : la priorité absolue donnée au Covid-19 a eu comme effet collatéral de fragiliser l’édifice de prévention sur lequel repose la guerre contre le sida. Explications ⬇️

En Espagne, afin de limiter les risques de propagation, seule une partie du pays est déconfinée ce lundi. Plusieurs grandes villes, comme Madrid et Barcelone, restent soumises à de sévères restrictions dans ce pays qui est aussi l’un des plus touchés avec plus de 26 000 morts. La Ligue espagnole de football a fait état dimanche de huit cas positifs au coronavirus, mais son président Javier Tebas espère pouvoir reprendre le championnat le 12 juin.

A Wuhan, ville chinoise d’où est partie l’épidémie, six nouveaux cas de contamination ont été repérés. Les premiers depuis le 3 avril. En Corée aussi, le virus semble être revenu.

A Shanghai, en Chine, le parc Disneyland a rouvert aujourd’hui mais avec de multiples restrictions. Les visiteurs devaient ce lundi matin faire contrôler leur température, porter un masque et afficher une appli stop-Covid de couleur verte sur leur téléphone portable avant de pouvoir pénétrer dans le parc.

Ouest-France vous répond, c’est la rubrique pratique animée par notre rédaction pour répondre aux questions concrètes que vous vous posez. Pour envoyer vos questions et suivre les réponses en direct, c’est ici que ça se passe ⬇️ 

A Marseille, la gare Saint-Charles, plateforme de connections entre les bus, les trains et le métro, n’avait pas pas “le bouillonnement habituel d’un lundi matin”, rapporte l’AFP.

A Lyon, toujours selon l’AFP, l’affluence restait faible vers 8 h dans le métro, avec des voyageurs disciplinés : masqués et distants les uns des autres, laissant toujours une place libre entre deux personnes sur les banquettes.

A Caen, notre reporter indique qu’il y avait peu d’usagers dans les transports en commun ce matin :

Le secrétaire d’Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari estime sur Cnews que “c’est une première journée qui, pour l’instant, se déroule correctement”. En ce premier jour du déconfinement, une partie des Français reprennent le chemin du travail après deux mois de confinement et de nombreuses opérations de contrôle sont prévues dans les transports.

Le ministre de la Santé était aussi invité à réagir aux images du métro bondé ce lundi matin sur la première rame de la ligne 13. Un retard de 40 minutes a en effet obligé les usagers à s’entasser dans cette rame.

“J’ai vu vos images. J’ai vu la rame bondée, j’ai vu que les gens portaient des masques, ce qui est très bien et j’ai vu qu’ils étaient très serrés. Au-delà de la polémique, ce qui m’intéresse, c’est comment on est capable de corriger le tir […]. Sur le premier train, il y a eu des bugs, c’est vraiment dommage, mais voyons comment ça se passe dans le reste de la journée”.

A combien s’établit le taux de contamination en France, le fameux R0 ?

Selon les dernières chiffres, il est un peu supérieur à 0,6. “Ce qui compte, c’est qu’il reste inférieur à 1 car cela veut dire que l’épidémie régresse”, a indiqué le ministre de la Santé sur BFMTV/RMC. S’il venait à être très supérieur à 1, des mesures de reconfinement pourraient être envisagées.

“Nous ne l’avons jamais caché. Si le virus devait reprendre sa course folle, nous devrions reprendre des mesures de confinement. Nous faisons très attention”, a dit Olivier Véran. 
 

Interviewé sur BFMTV/RMC par Jean-Jacques Bourdin, Olivier Véran, ministre de la Santé, a répondu sur la question de la promulgation de la loi sur l’état d’urgence sanitaire qui n’a pas pu se faire comme prévu avant le début du déconfinement. Le Conseil constitutionnel doit l’examiner ce lundi.

Par conséquent, d’un point de vue juridique, “deux mesures ne sont pas applicables ce lundi”, a confirmé le ministre, “la limitation des déplacements à 100 km et l’autorisation obligatoire dans les transports en commun d’Île-de-France. Elles le seront quand le décret définitif sera pris ce soir je l’espère”.

“Non, ce n’est pas un raté de taille”, a-t-il assuré. “Le Conseil constitutionnel n’a pas pu terminer son travail hier” mais “ce n’est pas très gênant puisqu’on avait déjà dit qu’il y aurait une tolérance pour aujourd’hui” pour l’attestation obligatoire, a précisé le ministre.

A la sortie du métro, un nouveau service est proposé aux usagers pour se désinfecter les mains, indique Guillaume Poingt, journaliste au Figaro sur Twitter :

Beaucoup de monde dans le métro parisien ce lundi matin. Une journaliste de BFMTV a pris la ligne 13 et raconte, images à l’appui, ce qu’elle a vécu. La première rame de cette ligne avait 40 minutes de retard et les passagers qui se sont accumulés sur le quai ne pouvaient pas respecter les règles de distanciation sociale. Une situation qui s’est améliorée dans les rames suivantes, a pu constater la journaliste, qui note aussi que le port du masque est bien respecté :

Dès 6 h, ce lundi matin, le métro parisien affichait déjà quasi complet, indique l’AFP. A Châtelet les Halles, l’un des principaux noeuds de transports du centre de Paris, l’affluence était quasiment celle des jours d’avant le confinement. Les RER A et B arrivaient remplis de passagers tandis que des hauts-parleurs une voix douce demandait, en vain, de garder “un mètre de distance”.
“Si à 6 h c’est comme ça, imaginez dans deux heures, ça va être impossible”, explique Brigitte, une voyageuse de la ligne 2 du métro.
Sur le réseau routier en revanche, ce n’était pas l’affluence des grands jours, avec seulement 11 km de bouchon recensés en Ile-de-France vers 6 h 30.

Dans les transports en commun d’Ile-de-France, le maintien de la “distanciation sociale” s’annonce particulièrement compliqué.

La RATP comme la SNCF ont prévenu : il y aura des interruptions de service si besoin.

“On n’est pas à l’abri d’un reconfinement si les règles ne sont pas respectées”, a même estimé la présidente de la région, Valérie Pécresse.

Même si l’épidémie a clairement reculé, de nouveaux foyers continuent d’apparaître en France. En Vendée, quatre cas positifs ont été signalés ce week-end chez des salariés de l’usine Arrivé (Maître CoQ) à Essarts-en-Bocage. L’Agence régionale de santé va maintenant s’atteler à identifier d’éventuels “sujets contacts à risque” qui auraient pu être contaminés par ces personnes. De nouveaux tests vont aussi être menés auprès de salariés de l’usine qui n’ont pas encore pu être testés.

Emmanuel Macron invite les Français à la plus grande vigilance en ce premier jour de déconfinement. Sur Twitter, il a posté ce message dimanche soir :

Dimanche soir, le bilan quotidien des morts du Covid-19 en France est tombé à 70, au plus bas depuis le début du confinement entamé le 17 mars. Le bilan total reste lourd, avec au moins 26 380 décès, dont 9 738 dans les maisons de retraite.

Aujourd’hui, des dizaines de millions de Français retrouvent en partie leur liberté de mouvement avec la levée de nombreuses restrictions instaurées le 17 mars pour lutter contre la pandémie de coronavirus. Mais la liberté ne sera pas totale. De nombreuses restrictions seront encore en place, pour prévenir une éventuelle seconde vague de contaminations. On vous résume la situation en dix points. ⬇️

Bonjour et bienvenue dans ce direct du lundi 11 mai 2020. C’est aujourd’hui le jour J du déconfinement pour les Français.