Devant l’Assemblée, le nouveau premier ministre Jean Castex se présente en homme des « territoires » – Le Monde
Baptême du feu réussi pour Jean Castex. Le nouveau premier ministre a obtenu une large confiance de l’Assemblée nationale, mercredi 15 juillet, à l’issue de sa déclaration de politique générale. Il a recueilli 345 voix pour, 177 contre et 43 abstentions, soit une adhésion moindre que pour son prédécesseur. En juillet 2017, Edouard Philippe avait totalisé 370 votes favorables pour sa première déclaration de politique générale, puis 363 en juin 2019 pour la seconde. « Cette confiance nous oblige », a lancé l’actuel locataire de Matignon aussitôt après l’annonce du résultat, en remerciant les députés pour « cette marque de reconnaissance ».
Encore inconnu du grand public il y a douze jours, lors de sa nomination, Jean Castex vient de franchir son premier vrai test politique, sans accroc majeur. Il a fait le plein dans les rangs de la majorité. Mis à part trois abstentions, tous les députés de La République en marche (LRM), du MoDem et d’Agir, ont voté favorablement. L’écart de voix avec M. Philippe s’explique en grande partie par les votes contre de plusieurs députés LRM dissidents, comme Aurélien Taché, Matthieu Orphelin ou Paula Forteza, désormais membres du groupe Ecologie, démocratie, solidarité (EDS).
Auparavant, à la tribune, le nouveau chef du gouvernement s’est efforcé de détailler « le nouveau chemin », dont Emmanuel Macron avait esquissé les grandes lignes, la veille. Avec cinq axes forts : la relance économique, la santé, le social, l’écologie et le régalien. « Comme il ne reste que 600 jours, Jean Castex veut prioriser les efforts sur quelques domaines clés », explique son entourage.
Choix surprise du chef de l’Etat lors du remaniement, le nouveau premier ministre a tenté d’imposer sa marque, dans l’espoir de faire oublier son prédécesseur, qui a quitté Matignon au zénith de sa popularité et reste apprécié dans la majorité. Après lui avoir rendu en préambule un hommage appuyé, en saluant son « courage » et ses « réalisations considérables », Jean Castex s’en est distingué en se présentant, avant tout, comme un homme des « territoires ». Son maître-mot qu’il a répété… à vingt-cinq reprises, lors d’un discours de près d’une heure, entonné sur un ton posé et avec un débit régulier. Soulignant être un « maire de terrain depuis douze ans » – en l’occurrence de Prades (Pyrénées-Orientales), une petite ville de 6 000 habitants située à l’ouest de Perpignan – M. Castex a en revanche passé sous silence son parcours de haut fonctionnaire, pourtant très fourni.
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